Selon l’INSEE, en 2016, les femmes ont représenté moins de 40% des créateurs d'entreprise individuelle. Bien que le chiffre soit en augmentation régulière depuis 1987, cela est encore loin de permettre de rattraper le retard statistique global : en 2013, 71% des entrepreneurs étaient des hommes (source CCI Paris). Alors, que faut-il pour aider les femmes à lancer leur boite ?
« Bien souvent, les femmes manquent de réseaux, et surtout de réseaux dans lesquels elles se sentent bien », pointe Marie Eloy, fondatrice de Bouge ta Boite. Partant de ce constat, elle a décidé de lancer en 2016 un réseau de femmes entrepreneures en Bretagne. Le principe : des « cercles » (une notion à la fois très féminine et bienveillante) de 10 à 20 femmes à la tête d’entreprises locales, venant d’horizons professionnels très différents, désireuses de se sentir comprises, épaulées et soutenues dans leur activité, mais aussi à la recherche de nouvelles opportunités de business.
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« Il s’agit de concilier business et valeurs du féminin, comme l’audace, la bienveillance et l’authenticité, précise Géraldine Cloërec, co-fondatrice de Bouge ta Boite. Les Bougeuses [nom que se donnent les femmes membres des cercles Bouge ta boite – NDLR] veulent booster leur activité, mais ne sont pas prêtes à tout sacrifier pour autant ». Il est vrai qu’il y a urgence à faire bouger les lignes. Selon une étude de la Chaire Femmes et renouveau économique de l’Ecole de Management de Grenoble menée par Séverine Le Loarne, seules 12 % des femmes créatrices d’entreprise vivent correctement de leur activité. « Et encore, précise Marie Eloy, on apprend dans l’étude que pour une femme, vivre correctement signifie gagner entre 1500 et 2000 € par mois. Pour un homme, c’est gagner plus de 3000 € ! ».
Face au succès rencontré en Bretagne pendant l’année écoulée, Marie Eloy et Géraldine Cloërec ont décidé de passer à la vitesse supérieure et de proposer le concept dans toute la France. Depuis le 19 septembre dernier, le mouvement Bouge ta Boite est donc national. « Les Bougeuses sont des femmes qui cherchent du résultat dans leurs affaires, assure Géraldine Cloërec. Le programme proposé dans chaque cercle (rencontres, ateliers, déjeuners one-to-one, formations...) tend à cet objectif en privilégiant la mise en contact, la recommandation par les paires, l’échange de savoirs pour développer les compétences de chacune ».
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Si le réseau est 100% féminin, « ce n’est pas contre les hommes, tient à souligner Géraldine Cloërec. Nous pensons qu’il est plus facile de parler lorsque l’on est entre femmes uniquement, et que cela permet à chacune de mieux s’identifier aux problématiques. On ose plus et on se sent boostée. Le but, c’est d’arriver aux réunions en étant comme on est, sans jouer des muscles ». Un état d’esprit dans lequel se reconnait totalement Anne-Gabrielle Marmignon, de Anne & Paper, participante de la première heure d’un cercle Bouge ta Boite breton. « J’ai trouvé un réseau qui me ressemble, confie-t-elle avec enthousiasme. Je n’ai pas besoin de porter un masque de super-entrepreneuse pour qui tout va bien. Je suis moi-même, on peut avoir des doutes, des baisses de régime… Mais les autres Bougeuses voient avant tout mes compétences et ma personnalité ».
Plus d'infos : bougetaboite.com
Actu automne 2017 : L’équipe de Bouge ta boite organise actuellement une tournée nationale pour lancer des cercles dans toute la France. Retrouvez les dates sur le site internet et la page Facebook. Si vous ne voyez pas votre ville, vous pouvez quand même les contacter pour vous renseigner sur les possibilités de créer un groupe dans votre ville. La condition pour pouvoir devenir membre : posséder un numéro de SIRET. Bouge ta Boite s’adresse à des femmes à la tête d’une entreprise déjà créée et en activité.