COP : retenez bien ce petit mot, vous allez l'entendre de plus en plus souvent dans les médias ! COP signifie "Conference of Parties", soit, dans la langue de Molière, "Conférence des Etats". Il s'agit des Etats signataires de la Convention Climat, au sein des Nations Unies. La première conférence s’est tenue à Berlin en 1995. Elles ont lieu tous les ans en fin d’année, dans un pays différent. Les COP réunissent aujourd’hui 195 Etats.
Cette année, ce sera au tour de la France d’accueillir la 21ème édition de cette conférence. Du 30 novembre au 14 décembre 2015, le Bourget accueillera la Conférence Paris Climat, ainsi que son village des associations. Sont attendus 20 000 délégués et 20 000 autres personnes pour faire vivre le plus grand événement diplomatique jamais accueilli en France.
Que passe-t-il dans une COP ?
C’est avant tout un lieu de négociations entre Etats, avec aussi des plateformes techniques plus spécifiques sur le financement, l’adaptation, le transfert de technologies... A l’issue des 15 jours, l’enjeu est d'arriver à un texte qui aura réussi à mettre tout le monde d’accord.
C’est avant tout un lieu de négociations entre Etats, avec aussi des plateformes techniques plus spécifiques sur le financement, l’adaptation, le transfert de technologies... A l’issue des 15 jours, l’enjeu est d'arriver à un texte qui aura réussi à mettre tout le monde d’accord.
C’est le défi de ce qu’on nomme déjà l’Accord de Paris : 195 pays présenteront chacun des mesures pour contribuer collectivement à lutter contre le dérèglement climatique. Les rapports successifs des groupes d’experts (GIEC) sont parvenus à faire reconnaitre un objectif commun : rester en deçà d’un seuil de réchauffement de 2°C. La Terre se réchauffe en effet et de plus en plus vite, on a déjà pris 0,8°C… Nous serons de plus en plus nombreux et voudronstous bien vivre. L’équation est posée et reste à résoudre. La somme des efforts bientôt annoncés doit permettre de garder cette trajectoire de 2°C. Sans volonté de pression supplémentaire pour ceux qui préparent la COP 21, c’est la négociation la plus importante de la décennie.
Et c’est aussi une mise en mouvement de tous les acteurs car il s’agit donc désormais de montrer que d’autres voies sont possibles et favorables à chacun.
De la dramaturgie des négociations à la mise en mouvement des acteurs
Ces COP sont complexes, techniques et il me semble important de vous en faire partager les coulisses. C’est une période très intense. Les médias reflètent souvent les désaccords mais ce qui s’y passe va bien au-delà des effets d’annonce. Sont concentrés dans une unité de lieu près de 200 délégations de pays, des chefs d’Etat, autant de dispositifs de sécurité, des groupes de pressions de tout bord… ceci pendant deux semaines non stop, en fin d’année, quand tout le monde est bien crevé, avec des prolongations devenues presque habituelles. La dramaturgie même de l’évènement fait grimper les attentes, les crispations, les déceptions.
Ces COP sont complexes, techniques et il me semble important de vous en faire partager les coulisses. C’est une période très intense. Les médias reflètent souvent les désaccords mais ce qui s’y passe va bien au-delà des effets d’annonce. Sont concentrés dans une unité de lieu près de 200 délégations de pays, des chefs d’Etat, autant de dispositifs de sécurité, des groupes de pressions de tout bord… ceci pendant deux semaines non stop, en fin d’année, quand tout le monde est bien crevé, avec des prolongations devenues presque habituelles. La dramaturgie même de l’évènement fait grimper les attentes, les crispations, les déceptions.
A chaque fois, il y a des tensions entre ceux qui veulent perpétuer l’ancien monde et ceux qui veulent inventer de nouvelles formes. Le politique aujourd’hui n’est pas tourné vers le futur, il cherche à réguler les tensions… Ça pousse pourtant de la part des ONG, territoires, agences de l’ONU... Les petits pas institutionnels, même lorsqu’ils existent, paraissent toujours trop lents et laborieux. Et l’écueil à éviter serait de ne pas voir ce qui avance.
Quelques COP qui ont marqué l'histoire
On retient Kyoto, en 1997, qui a posé les termes du premier texte engageant les Etats. Montréal en 2005 avec l’entrée en vigueur la même année du protocole de Kyoto ratifié par 84 pays à cette date. Copenhague en 2009 a aussi marqué les esprits : pour la première fois, la Conférence climat est sortie des sphères des seuls experts pour toucher le grand public. Mobilisation sans précédent des ONG, relais des médias, citoyens dans la rue ou dans les salles de débat. La conférence de Durban de 2011 a lancé le processus de négociation d’un nouvel accord international avec le lancement d’un processus de préparation d’un accord à réaliser en 2015 pour le post 2020, accord qui devra inclure tous les pays et aura force légale. Ce fut une avancée majeure et c'était déjà la préparation de Paris 2015.
On retient Kyoto, en 1997, qui a posé les termes du premier texte engageant les Etats. Montréal en 2005 avec l’entrée en vigueur la même année du protocole de Kyoto ratifié par 84 pays à cette date. Copenhague en 2009 a aussi marqué les esprits : pour la première fois, la Conférence climat est sortie des sphères des seuls experts pour toucher le grand public. Mobilisation sans précédent des ONG, relais des médias, citoyens dans la rue ou dans les salles de débat. La conférence de Durban de 2011 a lancé le processus de négociation d’un nouvel accord international avec le lancement d’un processus de préparation d’un accord à réaliser en 2015 pour le post 2020, accord qui devra inclure tous les pays et aura force légale. Ce fut une avancée majeure et c'était déjà la préparation de Paris 2015.
Paris Climat 2015 mobilise déjà
Depuis 2009, le climat est devenu un objet de connaissance, avec ses catastrophes, ses urgences, ses amplifications liées aux activités de l’homme. La prise de conscience a donné lieu à de nombreuses mobilisations : on manifeste pour ne pas rester passif face à l’agression, on l’a appris encore récemment. Aujourd’hui, les initiatives se multiplient pour un meilleur partage et une optimisation des ressources, pour des actions entrainant tous les acteurs à tous les échelons, pour un accès équitable aux biens communs, pour des changements de comportements ou encore une vision de nos modes de vie durables et désirables.
Depuis 2009, le climat est devenu un objet de connaissance, avec ses catastrophes, ses urgences, ses amplifications liées aux activités de l’homme. La prise de conscience a donné lieu à de nombreuses mobilisations : on manifeste pour ne pas rester passif face à l’agression, on l’a appris encore récemment. Aujourd’hui, les initiatives se multiplient pour un meilleur partage et une optimisation des ressources, pour des actions entrainant tous les acteurs à tous les échelons, pour un accès équitable aux biens communs, pour des changements de comportements ou encore une vision de nos modes de vie durables et désirables.
Vous ne manquerez pas de voir de nombreuses initiatives fleurir de toute part : évènements, publications, outils pédagogiques, innovations sociales, organisationnelles, technologiques... Nous aurons l’occasion d’y revenir chaque mois d’ici décembre dans cette chronique. Vous entendrez parler du climat en 2015. C’est d’ailleurs la grande cause nationale cette année.
Mais l’important pour chacune, chacun, sera de comprendre concrètement dans sa vie de tous les jours quelles sont ses marges de manœuvre. Il y a une approche plus légère de nos vies qui se dessine, un appel au changement, un espace de construction à travers l’imaginaire, la parole, la relation à l’autre qui préfigure des futurs durables et désirables possibles.
L'experte : Vaia Tuuhia est la déléguée générale de l'association 4D. Au quotidien, elle participe au défi des Familles à énergie positive. Elle est curieuse des nouveaux modes de faire (et d’être) collaboratifs.