Aujourd’hui, tout le monde a le mot « crise » à la bouche, pourtant nous vivons toujours dans une société de surabondance : environ un tiers de la production de nourriture part dans nos poubelles. Avec cette quantité d’aliments, on pourrait pourtant nourrir sept fois la population mondiale qui souffre de malnutrition.
Gaspillage alimentaire : production, distribution, consommation
Le gâchis commence souvent dès la production. Par exemple en France, premier pays agricole d’Europe, les maraîchers sont souvent obligé de jeter une partie de leurs productions malgré leur parfaite comestibilité, car ils ne répondent pas aux normes purement esthétiques des distributeurs qui veulent uniquement des produits bien droit, bien lisse et d’un calibre prédéfini.
Dans les grandes surfaces, les poubelles sont remplies de produits parfaitement consommables : des bananes avec des petites taches, un pack entier de soda balancé pour une canette cabossée, des viennoiseries préparées la veille finissent au mieux à la benne, au pire, recouvert de Javel pour ne pas risquer qu'ils soient consommés.
Quant à nous, consommateur, nous ne surveillons pas les dates de péremption des aliments que nous achetons et nous jetons de nombreux produits à la poubelle (400 euros par an et par ménage).
Ce fléau mondial touche de nombreux pays, comme la France, l’Inde, l’Equateur… Mais c’est aux Etats-unis que le gaspillage alimentaire atteint son apogée avec 100 milliards d’euros par an de pertes.
Des initiatives pour contrer le gâchis alimentaire
Heureusement, certains s’organisent pour lutter contre ce gaspillage alimentaire intolérable. L’association City Harvest sillonne New York pour récupérer les invendus de grandes enseignes et récolter des aliments de luxe non conformes (mais toujours bons), y compris dans des restos trois-étoiles. Ils préparent ainsi 300 000 repas par semaine pour les distribuer aux plus démunis.
En France, Canal + a organisé le Banquet des 5000 à l’hôtel de ville de Paris, exclusivement réalisé à partir de produits destinés à être jetés.
C’est surtout au Japon qu’on semble avoir le plus pris conscience de ce scandale alimentaire. Il y a dix ans, une loi a été votée dans le pays pour obliger les entreprises au recyclage alimentaire. Chez Odakyu, les déchets alimentaires permettent de nourrir des porcs bio revendus dans les enseignes du groupe. Dans le grand magasin Seibu de Tokyo, les restes de la cantine d’entreprise sont transformés en compost. BioEnergy utilise les aliments avariés pour alimenter 2 400 foyers en électricité.
Chacun à notre niveau, prenons conscience de ce que nous achetons pour :
- éviter de jeter avant péremption
- ne pas reposer un fruit ou un légume parce que sa forme n'est pas habituelle
- ne pas choisir les yaourts situés tout au fond du rayon sous pretexte qu'ils seront encore "bons" dans 20 jours au lieu de 10.
- avoir à l'esprit qu'après les dates de péremption, les produits sont souvent encore consommables pendant quelques temps
- ne pas acheter plus que nécessaire
- cuisiner soi-même et congeler des portions
Des émissions à voir ou à revoir :
Global gâchis : Le scandale mondial du gaspillage alimentaire sur Canal +
La grande (sur-)bouffe, pour en finir avec le gaspillage alimentaire de Bruno Lhoste (éd. Rue de l’échéquier)
Capital : gaspillage alimentaire sur M6
Crédit photo : Petrr/Flickr/CC