20 kilos de nourriture gaspillée par année par Français, dont 7 toujours emballés, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Des chiffres qui parlent et choquent alors que l'on meurt de faim à l'autre bout de la planète !
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a donc rendu un avis. Il souhaite la suppression de la date de péremption (DLUO) sur les produits alimentaires et ne conserver que la date de consommation (DLC). "Les deux sont bien souvent confondues par l'acheteur, ce qui conduit en particulier à un gaspillage alimentaire très regrettable" (CESE).
La date de péremption qui a représenté une avancée sanitaire majeure au départ, est aujourd'hui pointée comme source importante de gaspillage.
DLUO, DLC... quelques définitions
- "A consommer jusqu'au..." C'est la DLC, Date Limite de Consommation concerne les denrées périssables types viande, poisson, produits laitiers. Elles représenterait un danger pour la santé si dépassée (bien que ceci reste contestable pour bon nombre de produit dit "frais"... Un bon exemple reste cette DLC qui est plus longue pour l'Outre Mer). Dans un récent reportage diffusé sur France 3, les dérives des pratiques liées aux DLC étaient avancées, et notamment le fait qu'elles seraient réduites pour obliger les supermarchés à se réapprovisionner souvent et les consommateurs à acheter plus.
- "A consommer de préférence avant..." C'est la DLUO, Date Limite d'Utilisation Optimale. Elle est librement applicable par le fabricant. Les produits peuvent être altérés au niveau de l'apparence et du goût, mais restent sans danger pour la santé.
Il faut avouer qu'il y a de quoi s'y perdre ! Alors de peur de nous intoxiquer, nous jetons lorsque la date du DLUO est atteinte, alors que le produit est encore consommable entre trois mois (si exprimée en JJ/MM/AA) et dix-huit mois (si exprimée en Années) après...
En réalité, et aussi surprenant que cela puisse paraitre, la réglementation est très floue, voire inexistante sur le sujet. Selon le secteur d'activité, le fabricant peut s'inspirer du Guide de bonnes pratiques hygiéniques (GBPH), mais devra apporter des preuves concernant le bon vieillissement du produit.
Réduire le gaspillage en supprimant la date de péremption (DLUO) ?
Notre consommation excessive augmente le gaspillage alimentaire. Alors que plus d'un milliard d'êtres humains ne mangent pas à leur faim, les pays riches vivent dans la surabondance alimentaire, même en temps de crise. Plusieurs pays ont déjà pris conscience de ce gaspillage, dont le Japon ou encore la Belgique, qui a lancé la campagne "Gaspi Salsifi".
En novembre, Bjorg avait lancé un débat sur la lutte contre le gaspillage avec l'ASEF, où les idées les plus folles étaient les bienvenues. Si Carrefour met l'accent sur la lutte anti-gaspillage en affichant ses engagements, d'autres enseignes, comme Castalie, spécialiste de l'eau sur-mesure, offrent des solutions respectueuses de l'environnement.
Pour réduire les déchets, même autre qu'alimentaire, il existe des astuces simples, comme celles de Béa Johnson et sa proposoition de vie 0% déchet !
Autre mauvaise habitude que nous avons tous : chercher dans le rayon des supermarchés, la date de péremption la plus éloignée, obligeant ainsi les supermarchés à jeter les produits à date proche, qui ne seront de toutes façons pas achetés. Si vous pensez consommer un produit très rapidement, choisissez le premier du rayon !
Suivez-vous à la lettre les dates de péremption ? Pensez-vous que leur retrait pourrait diminuer le gaspillage de la part des supermarchés ? Des consommateurs ?
