Rencontre avec Holger Vera Rodrigez et Carlos-Fernando Haro Guerrero, producteurs de cacao bio et équitable en Equateur.
Pouvez-vous nous présenter vos parcours respectifs ?
Holger : Je suis producteur de cacao dans une région d’Equateur appelée Manabi depuis 9 ans, après une formation d’ingénieur agro-industriel. Je suis responsable du système de contrôle du département d’accompagnement technique de ma coopérative Fortalesa Del Valle.
Fernando : Je suis également producteur, et fils de producteur de cacao, dans la province de Guayas. Je suis, moi aussi, responsable du département technique de ma coopérative, Unocace.
Holger : Je suis producteur de cacao dans une région d’Equateur appelée Manabi depuis 9 ans, après une formation d’ingénieur agro-industriel. Je suis responsable du système de contrôle du département d’accompagnement technique de ma coopérative Fortalesa Del Valle.
Fernando : Je suis également producteur, et fils de producteur de cacao, dans la province de Guayas. Je suis, moi aussi, responsable du département technique de ma coopérative, Unocace.
Vous produisez le National Arriba, quelle est la particularité de cette variété de cacao ? Pourquoi doit-elle être cultivée uniquement en agriculture biologique ?
Holger : Le National Arriba est une variété de cacao typique d’Equateur. C’est une ancienne variété très qualitative, qui a énormément de goût, elle est donc plus cotée sur le marché.
Fernando : Elle est également particulièrement adaptée aux conditions climatiques équatoriales et à l’agriculture biologique. Le cacaoyer est associé à d’autres arbres fruitiers, qui vont lui apporter l’ombre nécessaire à son épanouissement. Ce sont donc des cultures plus extensives et variées.
Pourquoi le National Arriba est-il menacé ?
Holger : Le National Arriba disparaît progressivement à cause des variétés hybrides, qui sont promues comme plus performantes. Le problème du National Arriba réside dans son faible rendement. L’intérêt de s’organiser en coopérative est justement d’accroître celui-ci.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez choisi de consacrer votre exploitation à cette variété si particulière ?
Fernando : Pour moi, cultiver et protéger le National Arriba, c’est défendre le patrimoine national d’Equateur. Et cela est d’autant plus important qu’il y a un véritable impact sur l’environnement et la protection de la biodiversité par nos modes de productions. Je suis fier de porter ce genre de combat.
Holger : Personnellement, je suis davantage passionné par le fait de participer au maintient de la structure en tant que groupe, par la coopérative. Aujourd’hui, je prends part à la prise de décision, j’acquière de nombreuses compétences, de nouvelles responsabilités, et mon travail en est valorisé.
Justement, pouvez-vous nous décrire votre travail ? Quelles sont les étapes de la production de cacao ?
Holger : En tant que producteurs, notre tâche principale est l’entretient de nos parcelles. C'est-à-dire le désherbage, la taille, et toutes les activités effectuées quotidiennement pour obtenir un meilleur rendement, et garantir la production.
Fernando : Le cacaoyer produit des cabosses dans lesquelles il y a des fèves. Les fèves de cacao, une fois sorties de leurs cabosses, sont fermentées dans des bacs pendant 7 jours et sont ensuite séchées. La récolte et l’écabossage sont faits sur nos parcelles de production. Le tout est par la suite emmené dans le centre de collecte de la coopération, pour la fermentation et le séchage des fèves, avant d’être exporté.
Pourquoi avoir décidé de vous tourner vers l’agriculture biologique et d’intégrer une coopérative équitable ?
Holger : Nos parents pratiquaient déjà une agriculture biologique. Ils employaient les mêmes techniques de production, mais ce n’était indiqué par aucun label. On a donc décidé de le certifier pour valoriser ce mode de production, et en obtenir officiellement un meilleur prix.
Fernando : Le fait d’être équitable, c’est reconnaître l’intérêt du groupement dans notre cas. Cela nous permet d’exporter directement, d’intégrer toutes les étapes qui étaient effectuées par différents intermédiaires et cela crée de la valeur.
Vous m’avez dit que vous étiez responsables des départements techniques de vos coopératives respectives. Quelles sont vos rôles et engagements personnels aux seins de celles-ci ?
Holger : Nous sommes responsables du système interne de contrôle, qui garantit la bonne application et le respect des normes certifiées par les labels équitable et bio. Notre rôle est d’abord de former les gens. Ensuite, nous sommes chargés de vérifier que les engagements ont été respectés, que les projets votés, ont bien été mis en place, etc. Nous sommes dans l’accompagnement technique, et dans la vérification des normes.
Quelle est l’importance de l’engagement démocratique au sein de la coopérative ?
Holger : Le fonctionnement démocratique est représenté par l’assemblée générale. C’est la plus haute instance, qui participe à l’ensemble des prises de décisions dans la coopérative. Tous les membres de la coopérative sont réunis une fois par an, pour faire le bilan de l’année et aborder les perspectives de celle à venir. De manière plus régulière, l’assemblée déléguée se réunit une fois par mois, elle analyse les progrès et prend des décisions. Chaque représentant organise des réunions avec les producteurs, ils occupent un rôle d’intermédiaire.
Voyez-vous, dans votre vie quotidienne, les bénéfices de ces engagements bio et équitable ? Quelles formes prennent les partenariats économique et social dont vous êtes bénéficiaires ?
Holger : Le plus grand impact du commerce équitable est de nous permettre d’intégrer des fonctions occupées habituellement par des intermédiaires. Le prix minimum équitable nous aide à faire fonctionner nos coopérations. Les primes viennent en plus, elles sont majoritairement réinvesties dans le développement des productions. Elles sont utilisées dans la mise en place des projets pilotes, l’achat de matériels, la rénovation...
Fernando : Au sein de notre coopérative, un groupement de femmes utilise une partie de cette prime pour développer du petit élevage. Elles ont un fond rotatif de caisse de crédit, qui permet à chacune d’investir l’une après l’autre dans l’élevage de porcs. Mais je m’aperçois malheureusement en venant en Europe que le commerce équitable reste marginal sur le marché. Je trouve ça dommage parce qu’il a une réelle influence sur nos vies et celles de nos familles, il faut donc le développer davantage.
La bonne nouvelle : le cacao National Arriba produit par Holger et Fernando sera commercialisé par Alter Eco dès septembre 2015 !
Holger : Le National Arriba est une variété de cacao typique d’Equateur. C’est une ancienne variété très qualitative, qui a énormément de goût, elle est donc plus cotée sur le marché.
Fernando : Elle est également particulièrement adaptée aux conditions climatiques équatoriales et à l’agriculture biologique. Le cacaoyer est associé à d’autres arbres fruitiers, qui vont lui apporter l’ombre nécessaire à son épanouissement. Ce sont donc des cultures plus extensives et variées.
Pourquoi le National Arriba est-il menacé ?
Holger : Le National Arriba disparaît progressivement à cause des variétés hybrides, qui sont promues comme plus performantes. Le problème du National Arriba réside dans son faible rendement. L’intérêt de s’organiser en coopérative est justement d’accroître celui-ci.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez choisi de consacrer votre exploitation à cette variété si particulière ?
Fernando : Pour moi, cultiver et protéger le National Arriba, c’est défendre le patrimoine national d’Equateur. Et cela est d’autant plus important qu’il y a un véritable impact sur l’environnement et la protection de la biodiversité par nos modes de productions. Je suis fier de porter ce genre de combat.
Holger : Personnellement, je suis davantage passionné par le fait de participer au maintient de la structure en tant que groupe, par la coopérative. Aujourd’hui, je prends part à la prise de décision, j’acquière de nombreuses compétences, de nouvelles responsabilités, et mon travail en est valorisé.
Justement, pouvez-vous nous décrire votre travail ? Quelles sont les étapes de la production de cacao ?
Holger : En tant que producteurs, notre tâche principale est l’entretient de nos parcelles. C'est-à-dire le désherbage, la taille, et toutes les activités effectuées quotidiennement pour obtenir un meilleur rendement, et garantir la production.
Fernando : Le cacaoyer produit des cabosses dans lesquelles il y a des fèves. Les fèves de cacao, une fois sorties de leurs cabosses, sont fermentées dans des bacs pendant 7 jours et sont ensuite séchées. La récolte et l’écabossage sont faits sur nos parcelles de production. Le tout est par la suite emmené dans le centre de collecte de la coopération, pour la fermentation et le séchage des fèves, avant d’être exporté.
Pourquoi avoir décidé de vous tourner vers l’agriculture biologique et d’intégrer une coopérative équitable ?
Holger : Nos parents pratiquaient déjà une agriculture biologique. Ils employaient les mêmes techniques de production, mais ce n’était indiqué par aucun label. On a donc décidé de le certifier pour valoriser ce mode de production, et en obtenir officiellement un meilleur prix.
Fernando : Le fait d’être équitable, c’est reconnaître l’intérêt du groupement dans notre cas. Cela nous permet d’exporter directement, d’intégrer toutes les étapes qui étaient effectuées par différents intermédiaires et cela crée de la valeur.
Vous m’avez dit que vous étiez responsables des départements techniques de vos coopératives respectives. Quelles sont vos rôles et engagements personnels aux seins de celles-ci ?
Holger : Nous sommes responsables du système interne de contrôle, qui garantit la bonne application et le respect des normes certifiées par les labels équitable et bio. Notre rôle est d’abord de former les gens. Ensuite, nous sommes chargés de vérifier que les engagements ont été respectés, que les projets votés, ont bien été mis en place, etc. Nous sommes dans l’accompagnement technique, et dans la vérification des normes.
Quelle est l’importance de l’engagement démocratique au sein de la coopérative ?
Holger : Le fonctionnement démocratique est représenté par l’assemblée générale. C’est la plus haute instance, qui participe à l’ensemble des prises de décisions dans la coopérative. Tous les membres de la coopérative sont réunis une fois par an, pour faire le bilan de l’année et aborder les perspectives de celle à venir. De manière plus régulière, l’assemblée déléguée se réunit une fois par mois, elle analyse les progrès et prend des décisions. Chaque représentant organise des réunions avec les producteurs, ils occupent un rôle d’intermédiaire.
Voyez-vous, dans votre vie quotidienne, les bénéfices de ces engagements bio et équitable ? Quelles formes prennent les partenariats économique et social dont vous êtes bénéficiaires ?
Holger : Le plus grand impact du commerce équitable est de nous permettre d’intégrer des fonctions occupées habituellement par des intermédiaires. Le prix minimum équitable nous aide à faire fonctionner nos coopérations. Les primes viennent en plus, elles sont majoritairement réinvesties dans le développement des productions. Elles sont utilisées dans la mise en place des projets pilotes, l’achat de matériels, la rénovation...
Fernando : Au sein de notre coopérative, un groupement de femmes utilise une partie de cette prime pour développer du petit élevage. Elles ont un fond rotatif de caisse de crédit, qui permet à chacune d’investir l’une après l’autre dans l’élevage de porcs. Mais je m’aperçois malheureusement en venant en Europe que le commerce équitable reste marginal sur le marché. Je trouve ça dommage parce qu’il a une réelle influence sur nos vies et celles de nos familles, il faut donc le développer davantage.
La bonne nouvelle : le cacao National Arriba produit par Holger et Fernando sera commercialisé par Alter Eco dès septembre 2015 !