Les animaux : des êtres dôtés de sensibilité et de substrats biologiques.
Depuis de nombreuses années la fourrure est de retour dans le vestiaire urbain. Le chiffre d’affaire de l’industrie de la fourrure est en hausse constante depuis une dizaine d’années. En résulte toute une chaîne de souffrance animale et de dégâts écologiques, au nom d’une industrie futile.
Loin de l’idée de se prémunir contre des températures glaciales, la fourrure est principalement utilisée aujourd’hui en décoration de capuches ou de manchons, en produits de « luxe » issus de la tendance de la mode. Nous voyons aujourd’hui des lunettes de soleil ornées de visons véritables et des talons aiguilles en fourrure animale véritable, teintée de manière chimique afin de donner un effet « fausse fourrure » ! Nous dénonçons cette impunité.
Aujourd’hui de nombreuses disciplines scientifiques font progresser notre rapport à l’animal, telles l’éthologie, les neurosciences ou encore la bioéthique. Il est désormais admis que les animaux sont des êtres sensibles pouvant ressentir stress et souffrance. Récemment, à l’issue d’un congrès à l’Université de Cambridge sur le sujet, des scientifiques de renommée internationale ont signé une Déclaration de conscience des animaux, dont la conclusion est que les humains ne sont pas les seuls à posséder les substrats neurologiques qui produisent la conscience. Les animaux non humains, soit tous les mammifères, possèdent ces substrats biologiques. Une étude publiée par la revue scientifique NATURE avait déjà conclu que les visons, animaux semi-aquatiques, maintenus en cages toute leur vie dans les élevages étaient victimes de stress et de frustrations, car privés d’accès à l’eau.
La commercialisation de la fourrure : impacts négatifs sur l'environnement
Au niveau écologique, nous savons que tous les élevages d’animaux impliquent une forte empreinte négative sur l’environnement : diverses ONG n’ont eu de cesse d’alerter sur les dégâts environnementaux de tous les élevages : rien qu’en Europe, 6 000 fermes d’élevages participent au réchauffement climatique et à l’émission de gaz à effet de serre. Une étude d’experts de l’environnement a rendu comme conclusion, pour ce qui concerne les matières textiles, que la fourrure avait un impact plus important dans 17 des 18 critères environnementaux étudiés, ce qui comprend le changement climatique, l’eutrophisation des milieux naturels et les émissions toxiques (…). L’impact sur le changement climatique occasionné par la production d’1kg de fourrure est cinq fois supérieur au textile le plus néfaste en la matière (laine).
Selon cette étude, 1 kg de fourrure de visons représente 563 kg d’aliments protéinés et des milliers de litres d’eau, une denrée particulièrement menacée.
1 kg de fourrure de visons représenterait 700 litres d’eau (abreuvement, hors alimentation). Ce chiffre multiplié à l’échelle de la production mondiale annuelle de 59 millions de visons représente un gaspillage d’eau colossal.
Est-il nécessaire de rappeler que l’eau est une des denrées les plus menacées et qu’elle doit faire l’objet de toute notre protection ?
Des alternatives sont aujourd’hui disponibles, permettant aux professionnels de travailler efficacement, sans cautionner la mort inutile de millions d’animaux et un tel impact sur l’environnement.
STOPPONS L’INDUSTRIE DE LA FOURRURE ANIMALE, ET DÉVELOPPONS LES ALTERNATIVES VÉGÉTALES OU ORGANIQUES RESPECTUEUSES DU VIVANT, LE PLUS VITE POSSIBLE.
Arnaud Gavard, Chargé de campagne pour la campagne « merci la mode ! », pour une mode non violente sans fourrure animale.
Signataires du manifeste
Dr Yvan Beck, Docteur en médecine vétérinaire
Louis Bériot, Écrivain, scénariste, journaliste expert en écologie
Sophie Bourges, Juriste de l’ONG Écologie Sans Frontière
Dr Yves Christen, biologiste, neuroscientifique et ethnologue
Dr J.-C. Jestin, Vétérinaire, CES Hématologie-Biochimie, CES Nutrition clinique animale, Président de « Eaux Vivantes d’Armor »
Dr Pierre Jouventin, Éthologie des oiseaux & mammifères, Ex-directeur de Recherche au CNRS en éthologie, ex-directeur de laboratoire public d’écologie
Franck Laval, Président fondateur de l’ONG Écologie Sans Frontière
Corine Pelluchon, Philosophe, Professeur à l’Université de Franche-Comté
Alison Piquet Experte en herpétologie et batrachologie,
Conférencière au Museum National d’Histoire Naturelle de Paris design : Mélanie M.