Le ministère de l'Education nationale annonce ce mardi 18 octobre 2016 un plan de bataille pour "des solutions durables", afin d'améliorer les remplacements de professeurs absents, tout comme l'information transmise aux familles des élèves. L'année dernière, la FCPE a recensé plus de 40.000 journées de cours perdues à l'échelle nationale. Le ministère de l'Education compte en moyenne 1,6% de demi-journées de cours non assurées dans le premier degré, soit l'équivalent de 13 heures par élève et par an. Dans le second degré, ce sont 2,9% d'heures de cours non assurées en 2014-15 (dernière année dont les données sont disponibles), soit 29 heures par élève et par an.
Révolutionner l'éducation
Fondatrice du Printemps de l'éducation, docteur en sciences de l'éducation, Antonella Verdiani a travaillé durant plus de dix-huit ans à l'Unesco, où elle était responsable des questions d'éducation. Aujourd'hui, elle ne croit plus à la réforme : "Changer pour apporter des pansements là où ça fait mal, ça ne sert à rien. Le mot même de ‘réforme’ est dépassé. Pour moi, il faut révolutionner l'éducation, avoir le courage de tout remettre à plat comme l'ont fait les Finlandais" [dans les années 1970, NDLR], confie-t-elle à FemininBio. Première piste : le métier de professeur à revaloriser d'urgence. "C'est un métier au moins aussi important que celui de médecin, assure-t-elle. Ils travaillent avec le cerveau des enfants ! Il est dangereux de se tromper dans la sélection des enseignants et il est temps de les rétribuer à leur juste valeur.“
Faire des ponts entre ses savoirs et ses savoir-être
Par ailleurs, il est indispensable de repenser leur rôle : "Le professeur ne doit pas être dans une posture dominante mais plutôt d'accompagnement, de co-construction du savoir. Dans le système actuel, on demande aux professeurs de répéter la même chose pendant des années. Le programme reste le même, peu importe que les enfants et le cadre aient évolué."
Retrouvez l'intégralité de cet article dans le FemininBio magazine n°7, spécial Education.
Mot tabou à l'heure actuelle, l'interdisciplinarité – ou, encore mieux, la transdisciplinarité – serait une chance pour les enfants comme pour les adultes. "Penser de façon transversale, c'est un nouveau paradigme !", s'enthousiasme Antonella Verdiani, à juste titre : cela signifie penser de façon collective, en faisant des ponts entre ses savoirs et ses savoir-être. Autant d'atouts pour s'intégrer dans le nouveau monde à construire.
Laisser s'exprimer la richesse nichée au cœur de chaque enfant
La conséquence directe de cette révolution du métier de professeur est la remise de l'enfant au centre du projet éducatif. "Que l'on parle de trésor, de joie, d'enthousiasme, précise Antonella Verdiani, il s'agit de laisser s'exprimer la richesse qui est nichée au cœur de chaque enfant. Il faut seulement la valoriser. À partir de là, on peut donner aux enfants des bases pour qu'ils développent leurs compétences et leurs intérêts."
Retrouvez l'intégralité de cet article dans le FemininBio magazine n°7, spécial Education.