Beaucoup de gens appréhendent l'arrivée des fêtes de fin d'année : « c'est compliqué », « ma belle-mère va encore vouloir tout régenter », « il va falloir se taper les enfants de ma nouvelle belle-sœur »... etc... Il est vrai que beaucoup de tensions se manifestent à ce moment-là.
Ces tensions sont à la mesure de l'exigence que nous focalisons sur Noël. Nous voulons porter telle robe (donc perdre 5 kilos d'ici les fêtes), préparer tel repas, mettre untel à côté d'unetelle, que les cadeaux soient ouverts à telle heure, que les enfants se tiennent correctement, etc, etc. Le problème, c'est que plus on aura une idée précise de comment cela DOIT se passer, plus on aura le jour J d'opportunités d'être frustrée ou déçue. Car nos exigences vont se heurter à celles des autres membres de la famille, et oh, surprise, ce sera l'occasion de ressortir de vieux conflits de derrière les fagots, et on s'entendra dire que « de toutes façons avec toi c'est toujours pareil, tu supportes pas la contradiction ! déjà, à cinq ans, tu nous avais fait la grosse crise pour... etc, etc... ». Et adieu la bienveillance familiale !
Pour éviter de laisser nos exigences gâcher la fête, la recette est toujours la même : se relier aux besoins. Par exemple, pourquoi est-ce si important pour moi qu'on ouvre les cadeaux le matin du 25 ? C'est, peut-être, parce que je suis nostalgique. J'ai besoin de me relier à mon enfance, à la magie que c'était de descendre les escaliers en pyjama, et de découvrir le sapin garni tandis que tout le monde dormait encore...
Maintenant que je me suis reliée à ce besoin de savourer ces précieux souvenirs et de me relier à mon enfant intérieur, est-ce que c'est toujours aussi important pour moi, cette histoire d'horaire ? Est-ce que finalement, je n'ai pas envie de prendre juste un moment, de moi à moi, pour me repasser ces images, et les goûter, et pleurer, peut-être un peu, parce que je fais le deuil de ce qui est passé ? Si pour chaque petite crispation, je prends le temps de me relier à ce qui est important tout au fond de moi, j'ouvre les possibilités de nourrir mes besoins de façons multiples, et je lâche mes crispations. Je suis alors prête à entendre les exigences des autres, et à leur demander : « finalement, qu'est-ce qui est vraiment important pour toi ? »
Fanny Rondelet est auteure et conteuse. Découvrez ses actus sur son site internet et lisez ses articles sur la parentalité positive sur son blog Croire en moi.Je m'abonne au bimestriel FemininBio magazine en version papier, ou en version pdf à partir de 15€ par an