En 2004, Rebecca Leffler arrive à Paris pour écrire une thèse sur le cinéma français. Elle pensait rester 9 mois, elle s'installera finalement pour 9 ans. Correspondante puis chef du bureau parisien du Hollywood Reporter, les Français la découvrent critique cinéma sur le plateau du Grand journal de Canal+. Après avoir connu le monde trépidant du cinéma et des médias, elle décide de bifurquer vers le green. Aujourd’hui, elle publie son premier livre "Green, glam et gourmande".
Ex-madame cinéma du Grand Journal de Canal+, vous êtes désormais 100% investie dans vos projets green. Qu’est ce qui vous guide dans vos choix de carrière ?
Il y a deux ans, j’ai eu des problèmes de santé car j’étais très stressée et je menais une vie très déséquilibrée. Les médecins m’ont dit de supprimer le gluten et les produits laitiers de mon alimentation. J’ai alors découvert un autre monde, qui s’est révélé gourmand et bon ! Depuis, je n’ai plus décroché. C’est comme ça que j’ai quitté le red carpet pour le green carpet… Le tapis rouge pour le tapis de yoga si vous préférez !
Vous liez votre changement d’alimentation et le yoga ?
Bien sûr ! Manger bien, c’est aussi un état d’esprit et un style de vie. L’autre jour, j’ai vu une dame qui avait l’air très stressée, collée à son téléphone, qui a commandé un jus frais et une salade de kale. Et bien, je pense que ça ne lui a pas du tout été bénéfique. Elle aurait mieux fait de prendre du vin et un burger avec des amies et de se détendre en riant au déjeuner ! Une vie saine, c’est un tout.
Etes-vous stricte dans votre régime ?
Je suis obligée car je suis malade si je mange des produits laitiers et je ne peux pas manger de gluten pour l’instant. Mais pour ceux qui peuvent, je recommande surtout de se faire plaisir avec modération. Un art de vivre à la française en somme. Aux Etats-Unis, c’est une idée avec laquelle nous avons beaucoup de mal : chez nous, tout est énorme, on va toujours à fond… Je n’aime pas ce qui est extrême. Quand on parle de végétaliens, j’entends "aliens", des extraterrestres. Ils se limitent drastiquement, alors que d’un point de vue nutritionnel, ce n’est pas forcément le meilleur.
L’an dernier, vous avez créé l’événement avec votre Green Corner à Cannes. Une envie de rendre ce milieu plus conscient ? Plus engagé ?
Lorsque j’ai quitté le red carpet pour le green, je me suis dit "Oh my God ! Ça n’a rien à voir !". En fait, je me rends de plus en plus compte que les célébrités vont vers le green. Le cinéma est un monde où la beauté est très importante. Pour en prendre soin à long terme, les stars les plus belles ont une alimentation et un mode de vie sains. Pour l’avoir beaucoup fréquenté, je trouvais que le Festival de Cannes était avant tout le Festival du Stress. En plus, on mange mal : on vous proposera du champagne à flot, mais pas un verre d’eau ou de jus de fruits à l’horizon ! Le Green Corner était une façon de déstresser pendant le Festival. On a proposé des cours de yoga sur le ponton, des juice bars… Ce fut un succès !
Comment a pu se concrétiser cette belle idée au Festival de Cannes ?
J’avais l’idée, je l’ai proposée au Majestic et ils m’ont donné le Corner. Tout simplement ! Cette année, je n’ai pas pu y retourner car on ne me proposait pas un Corner fixe mais des événements ponctuels. Ce n’était pas ce que je souhaitais. J’espère que l’an prochain, je pourrai de nouveau installer un Green Corner sur la Croisette pendant le Festival. En attendant, j’organise des événements green à Paris et à New York pour montrer que l’on peut mêler green, glam et gourmandise !
Quel est votre secret Food ?
C’est plus qu’un secret de cuisine, c’est l’homme de ma vie ! Je veux parler du Vitamix bien sûr ! Je ne pourrais plus m’en passer. Je cuisine de tout avec : jus, smoothies, milk-shakes, soupes chaudes, soupes froides, guacamole… Pour moi, le petit-déjeuner est sacré. On ne sait pas ce qui nous attend pour la journée, mais on maîtrise notre petit-déjeuner. Je suis convaincue que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Quand je sais que j’ai un milk-shake qui m’attend, je n’ai pas de mal à sortir du lit ! En plus, c’est bon pour la digestion, car le Vitamix prémâche en quelques sortes le repas. L’estomac se fatigue moins et le passage des nutriments dans le sang est facilité. Je suis fan du Vitamix car il allie le côté nutritionnel et le goût des aliments. Je me fais des shots de vitamines !
Réseaux sociaux, blog, interview, soirées… Vous êtes hyperactive et hyperconnectée. Qu’est ce qui vous ressource, vous apaise ?
Le yoga ! Le monde des médias et du cinéma est très déséquilibré et j’ai du mal à calmer mon esprit. Le yoga me permet de me raccrocher, d’avoir les pieds sur terre. J’ai découvert le yoga de Tara Stiles, et ça me correspond tout à fait. Il faut se connecter à son propre corps et sentir ses besoins. Si j’ai envie de me défouler, je peux le faire, si j’ai plutôt besoin de me relaxer, c’est aussi possible. Le yoga est une super façon de se bouger et faire du cardio sans en avoir l’air.
>> Pour une expérience de lecture optimisée, retrouvez cette interview dans votre magazine iPad de juin 2014.
Quelle est votre posture de yoga favorite ?
La chandelle ! Cette position est très agréable, on part allongé sur le dos. Elle rééquilibre les hormones, calme le cerveau et aide à dormir. J’essaie de faire cette posture à chaque fin de séance de yoga. Et même si je n’ai pas le temps de faire du yoga, j’essaie de trouver le temps pour faire au moins cette posture. 5 minutes de yoga tous les matins, ça change la vie !
Pourquoi êtes-vous végétarienne ?
Je n’aime pas les étiquettes, mais c’est vrai que je mange plutôt végétarien. Au début, c’était pour des raisons de santé. Maintenant, je réalise que c’est aussi pour d’autres raisons que l’on lie facilement au végétarisme : le respect des animaux, l’environnement… Je n’avais pas d’avis avant, mais j’y viens ! Au-delà de la nourriture saine, je fais aussi attention à ce que je me mets sur la peau : maquillage et produits de beauté aussi bien que vêtements. Ce qui s’est passé l’an dernier au Bangladeshm’a frappé, je fais attention aux marques de vêtements que j’achète.
La mode éthique a encore du mal à trouver sa place dans le cœur des françaises. Qu’est ce qui bloque d’après vous ? Qu’en est-il à NYC ?
Je suis convaincue que la positive fashion est l’avenir. Dans un sens, quand on commence à faire attention à ce que l’on mange et à ce que l’on porte, on devient snob : le goût retrouve son importance, les matières aussi. Le coton bio, c’est tellement différent ! Le problème, c’est le prix. C’est plus cher. A New York il n’y a pas de marques green, juste des lignes dans quelques grandes enseignes, comme chez H&M ou Stella McCartney. Ekyog va peut être s’implanter aux US et j’en suis très heureuse. Il y a vraiment quelque chose à faire.
Green et glam vont-ils toujours de pair pour vous ? Un truc glam’ qui vous rend moins green ? Un truc green qui vous rend moins glam’ ?
Je suis absolument fan de Chanel : vernis, lunettes de soleil… Tout ! Ça fait rêver et j’adore. C’est glam’, mais pas très green. Quoique ! Récemment, j’ai découvert que leurs vernis sont peu toxiques dans leur composition ! Sinon, mon truc green et vraiment pas glam’, c’est la mousse au chocolat et à l’avocat. Ça a une couleur épouvantable et ce n’est pas du tout appétissant. Mais c’est mon péché gourmand green. Heureusement, pour le livre, j’avais une super photographe !
Votre livre de recette vient de paraître. Quelles sont vos obsessions food du moment ?
L’avocat est ma grande passion. Sinon, comme j’ai une personnalité obsessionnelle, je peux me fixer un aliment pendant deux semaines, et puis ensuite, changer totalement ! Quand j’habitais Paris, mes amies s’amusaient à me demander quelle était la pâtisserie de la semaine… J’aime beaucoup le chocolat, le matcha et le pollen d’abeilles. Et j’ai enfin mis au point une bonne recette de pain sans gluten, donc maintenant, je cuisine mon pain à la maison.
Quels sont vos prochains projets engagés ?
J’ai envie de revenir vers le red carpet, mais pas de la même façon. Je voudrais réussir à mélanger les deux mondes : le glam’ et le green. Je cherche à insuffler le sens du green dans le monde du glam’ et à apporter une touche de glam’ aux bons produits bio et éthiques. Sinon, je traduis, ou plutôt, je travaille à l’adaptation de mon livre en version américaine et j’organise des événements de "greentertainment" des deux côtés de l’Atlantique, sur le thème de la meilleure amie qui conseille. Et puis bien sûr, je reste journaliste et j’aime écrire donc je cherche des projets dans ce domaine. J’ai beaucoup d’idées pour faire du "haut-de-green", du haut-de-gamme green, mais il faut maintenant que je les réalise !
Son actu : "Green, glam et gourmande", paru en français chez Marabout. Un livre à son image, qui reflète aussi sa façon de voir le green : "Aux Etats-Unis, la tendance est déjà de mêler green et glam. En France, le green est encore un sujet traité de façon trop sérieuse. J’ai donc voulu parler aux Françaises de façon plus fun."
Pour une expérience de lecture optimisée, retrouvez cette interview dans votre magazine iPad de juin 2014.