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Ingrédients cosmétiques : la liste rouge !

karité crème cosmétique
Certains composants des cosmétiques sont dangereux, irritants, toxiques, allergènes, cancérogènes, polluants
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Mis à jour le 25 février 2021
"Irritants", "toxiques", "allergènes", "cancérogènes", "polluants", certains ingrédients cosmétiques sont accusés de tous les maux. Mais quelles substances faut-il réellement éviter ? Laurence Wittner fait le point pour nous.

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Ingrédients cosmétiques : la liste rouge !

Ils sont suspectés d’être dangereux, irritants, toxiques, allergènes, cancérogènes, polluants. Certains sont accusés sans preuve réelle, d’autres sont autorisés alors que leur potentiel nuisible est avéré. Quels sont les ingrédients cosmétiques qu’il vaut vraiment mieux éviter ?
Aluminium
On n’a toujours pas pu prouver la totale innocuité des sels d’aluminium, ni leur absence de lien avec certaines maladies graves (Alzheimer…). Leur pénétration trans-cutanée est importante et ils peuvent se fixer dans nos organes. D’autre part, en bloquant le processus naturel de la transpiration, ils perturbent le fonctionnement normal de l’organisme et peuvent provoquer irritations, réactions inflammatoires et eczémas.
Dans : principalement les anti-transpirants et certains produits se présentant comme déodorants.
BHA / BHT
Ces antioxydants chimiques sont utilisés pour pour éviter le rancissement des huiles et corps gras. Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) classe le BHA parmi les cancérogènes possibles et le BHT parmi les substances dont l’innocuité n’a pas pu être établie. Leur toxicité pour le système digestif est avérée, mais seulement s’ils sont ingérés à très hautes doses.
Dans : savons liquides et gels-douches, shampooings, crèmes de soins, huiles et beurres de massage, mousses à raser…
Colorants
Certaines substances colorantes sont très allergènes, comme la paraphénylène-diamine (p-Phenylenediamine), autorisée pour les seules teintures capillaires… Nombre de colorants pour cheveux sont également associés à des risques de toxicité ou de cancers, mais les études manquent encore pour attribuer une responsabilité précise à une substance donnée. Quant aux autres, ils sont très divers, et évalués parfois fort différemment d’une législation à l’autre. Les azoïques font partie des plus décriés. Certains, interdits aux Etats-Unis, sont largement autorisés en Europe ; d’autres, strictement limités chez nous, sont couramment employés ailleurs… Seuls les composés minéraux ou végétaux semblent faire l’unanimité sur leur innocuité.
Dans : les maquillages et colorations capillaires en première intention, et dans tous les produits cosmétiques, du savon à la crème de nuit, pour leur donner un aspect engageant.
EDTA
Agent de chélation chimique, il contribue à la stabilité de certains cosmétiques. L’EDTA n’est nocif que lorsque qu’il est ingéré en très grandes quantités. Lui-même traverse difficilement la barrière cutanée, mais il peut favoriser la pénétration d’autres substances. Il irrite fortement les yeux et s’avère très persistant, et donc polluant.
Dans : les savons, gels-douche, shampooings…
Filtres UV synthétiques
L’activité de type œstrogénique (et à terme cancérogène) des Benzophenone-1, -2, -3, des 3-Benzylidene camphor, 4-Methybenzylidene camphor et de l’Ethylhexyl methoxycinnamate est avérée sur l’animal, sans que l’on puisse en déduire un réel danger pour la santé humaine. Certains de ces composés sont des allergènes avérés.
Dans : les produits solaires, les crèmes de jour, les maquillages, et parfois aussi les gels-douches, shampooings, lotions…
Formaldehyde et libérateurs de formaldéhyde
Ce sont des conservateurs antimicrobiens. Le formaldéhyde est cancérogène par inhalation (et classé comme tel par le Centre international de recherche contre le cancer), allergisant (et fait à ce titre partie des batteries officielles de tests d’allergie) et irritant (pour les yeux qu’il peut brûler et les bronches en cas d’inhalation).
Les libérateurs de formaldéhyde en génèrent au contact de l’eau (lors de la fabrication du cosmétique, au moment de son utilisation…). Tous ne se situent pas sur la même échelle : certains libèrent peu de formaldéhyde, d’autres beaucoup plus. Le risque, difficilement quantifiable, existe pourtant, notamment pour les 2- bromo-2-nitropropane-1,3-diol, Diazolidinyl urea, DMDM hydantoin, Imidazolidinyl urea, Quaternium-15.
Dans : le formaldéhyde n’est autorisé que dans les produits pour ongles, les libérateurs de formaldéhyde sont présents dans toutes les catégories de cosmétiques.
Gaz propulseurs
Les Butane, Ethane, Isopentane, Pentane, Propane sont systématiques dans les bombes aérosols. Leur libération dans l’atmosphère contribue à la formation du smog estival et on tente un peu partout dans le monde de limiter la concentration dans l’air de ces composés organiques volatils (COV).
Dans : tous les produits en bombes (laque, mousse à raser, déodorant…), vernis à ongles, dissolvants…
Iodopropynyl butylcarbamate
Conservateur allergisant, comme tous les dérivés organiques de l’iode.
Dans : toutes les catégories de cosmétiques.
Methyldibromo glutaronitrile
Conservateur antimicrobien allergisant.
Dans : les produits à rincer (gels-douches, shampooings…)
Methylchloroisothiazolinone, Methylisothiazolinone
Conservateurs antimicrobiens, formant à eux deux le Kathon CG. Fortement allergisant.
Dans : toutes les catégories de cosmétiques.
Parabens
Ce sont certainement les conservateurs les plus médiatisés… Les esters de l’acide parahydroxybenzoïque peuvent être utilisés seuls ou en mélange. Toute la famille des parabens fait partie des batteries de tests européens d’allergènes, et les probabilités de sensibilisation sont d’autant plus importantes qu’ils sont présents dans près de 80 % des cosmétiques. L’étude du Dr Darbre reliant cancers et parabens a été largement décriée et jamais confirmée. L’AFSSaPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a statué sur l’absence de risque des parabens à courtes chaînes (Methylparaben, Ethylparaben), elle attend des études complémentaires pour se prononcer sur les risques associés aux Propylparaben et Butylparaben concernant la fertilité masculine, effets mis en évidence chez le jeune rat. Une seule étude (japonaise) fait également le lien entre Methylparaben et vieillissement cutané accéléré au soleil.
Dans : toutes les catégories de cosmétiques.
PEG et dérivés de PEG
Substances obtenues par éthoxylation, utilisées en tant qu’agents humectants, émulsifiants et tensioactifs. Les PEG ne font courir, dans leur immense majorité, aucun risque à la santé humaine. L’International Journal of Toxicology relève toutefois quelques cas d’accroissement de la perméabilité de la peau à leur contact, et les déconseille alors sur un épiderme abîmé. Leur procédé de fabrication n’en reste pas moins très polluant, et nombre d’entre eux sont irritants quand ils sont utilisés en grandes quantités.
Dans : toutes les catégories de cosmétiques.
Phénoxyéthanol et éthers de glycol
Solvants d’origine chimique connus pour provoquer stérilités, avortements spontanés et malformations congénitales en milieu industriel. Ils pénètrent d’autant plus facilement par la peau qu’ils se présentent sous forme liquide. Les éthers de glycols sont très divers, leurs caractéristiques et propriétés toxicologiques le sont tout autant. Ceux dont les dangers sont avérés figurent déjà sur la liste des substances interdites. Ceux qui sont encore autorisés sont limités en concentration et considérés, pour l’heure et à cette condition, comme inoffensifs pour la santé. L’AFSSaPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) a conclu en 2003 à la totale innocuité du phénoxyéthanol, utilisé en tant que conservateur. Beaucoup estiment qu’il ne s’agit pas là d’une garantie suffisante, d’autant qu’il est allergisant.
Dans : toutes les catégories de cosmétiques. 
Toluène
Comme les gaz propulseurs, ce solvant fait partie des composés organiques volatils. Polluant, il est également irritant pour la peau, les yeux et le système respiratoire.
Dans : les vernis à ongles.
Triclocarban, Triclosan
Conservateurs antimicrobiens et bactéricides suspectés de perturber le fonctionnement du foie des animaux de laboratoire et de se fixer dans l’organisme. Très efficaces sur un grand nombre de germes, ils le sont peut-être trop. Plusieurs équipes de chercheurs mettent en garde contre une probable résistance des bactéries (du même type que celle qui s’est développée aux antibiotiques) et préconisent de limiter leur emploi aux utilisations réellement pertinentes, c’est-à-dire davantage dans les salles d’opération des hôpitaux que dans les déodorants. Des cas d’allergie de contact ont été rapportés.
Dans : les déodorants, les crèmes et gels pour peaux jeunes à problèmes…
Laurence Wittner

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