Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tous les poissons ne sont pas bons pour la santé. Anguille, barbeau, brème, carpe, silure… Ces poissons appartiennent à des espèces fortement bio-accumulatrices, et ont attiré l’attention de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). La raison ? Leur capacité d’accumulation pose problème alors que les cours d’eau dans lesquels ils vivent sont de plus en plus nombreux à être pollués par les polychlorobiphényles (PCB). Certaines zones dépassent même les teneurs maximales autorisées.
Leur consommation n’est par sans risque. Des études ont mis en évidence des effets sur le développement mental et moteur chez le jeune enfant exposé aux PCB pendant la grossesse ou l’allaitement. Par conséquent, les préconisations de l’Anses sont draconiennes. Les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes ne doivent pas consommer plus d’une fois tous les deux mois ces poissons d’eau douce. Pour le reste de la population, la consommation devrait se limiter à deux fois par mois au maximum.
Attention toutefois, l’Anses précise que ces recommandations ne sont pas applicables aux zones de très forte contamination pour lesquelles elle a réalisé des évaluations de risques spécifiques depuis 2008. Lorsqu’il existe des recommandations locales de non consommation, c’est donc ces dernières qu’il faut suivre.
Par chance, l’étude de l’Anses révèle que les Français ne sont pas très friands de ces poissons d’eau douce bio-accumulateurs. Leur consommation est de l’ordre d’une fois par mois pour les amateurs, et de moins de trois fois par an pour les autres.