Laure Kié et la cuisine c'est une histoire d'amour, qui remonte dès son plus jeune âge. « J'ai toujours énormément cuisiné, mes parents eux aussi adoraient la cuisine ! » explique t-elle. Née à Tokyo d’une mère japonaise et d’un père français, Laure Kié a été baignée à la fois dans la cuisine traditionnelle japonaise et la cuisine familiale française. Puis, il y a 15 ans, elle part faire le tour de l'Asie avec son mari, elle créée alors un blog pour y partager toutes ses découvertes culinaires. C'est le début de l'aventure. De retour en France, elle écrit son premier livre : Ma petite cuisine japonaise, en 2009 (éd. Marabout). Aujourd'hui, elle transmet son savoir faire, dans ses cours de cuisine et à travers ses nombreux ouvrages.
La cuisine pour vous, c'est une passion avant tout ?
Oui, à la base. Aujourd'hui, la cuisine fait aussi partie de mon quotidien. Je suis toujours à la recherche de recettes, aliments qui me permettent d'allier santé et plaisir, avec des produits bio et de saison. Cependant, la cuisine quotidienne que je pratique en France n'est pas que japonaise, car je m'adapte aux produits que l'on peut trouver en France. C'est ce que j'ai fait notamment dans mon livre Okinawafood (éd Mango). J'ai adapté mes menus avec des ingrédients que l'on peut trouver facilement en France. Okinawa, c'est un régime qui se base sur un équilibre alimentaire avec des céréales, de la protéine, végétale, du tofu, des produits de la mer (algues, poissons riches en oméga 3...) et très peu de viande. L'une des bases de ce régime est la façon dont on déguste le repas. Il faut essayer le plus possible de manger doucement, car le sentiment de satiété arrive au bout de 20 minutes au cerveau.
Quels sont les secrets santé et minceur au Japon ?
La cuisine japonaise est saine car elle contient très peu de mauvaises graisses et les portions sont assez petites. Les français ont souvent peur de ne pas assez manger !
Aussi, l'élément central est souvent le riz ou les nouilles, qu'on accompagne de petites choses : légumes etc. En France, l'élément principal, c'est la viande ou le poisson.
Quand est née cette envie de partager votre passion à travers les livres ?
La première étape a été celle du voyage en Asie. Je trouve qu'il est important de pouvoir sortir de son quotidien. Souvent, quand on cuisine, on a tendance à faire les mêmes choses. En allant à la découverte de d'autres endroits, on rencontre des personnes qui vous font découvrir leurs cuisines. C'est une ouverture incroyable.
C'est ce que j'ai voulu transmettre à travers mon blog dans un premier temps , puis à travers les livres. Je me suis rendue compte qu'il y avait une vraie demande de la part des français de cuisiner japonais. D'autant plus que l'on peut trouver les ingrédients partout en France, dans des magasins bio. C'est à la portée de tout le monde. Aussi, en cuisinant avec des amis, ils se sont rendus compte que la cuisine japonaise pouvait être simple, contrairement à ce que l'on peut croire.
Quels aliments typiquement japonais trouve t-on dans vos placards ?
Tout d'abord, il y a la sauce soja ! C'est l'incontournable, elle remplace le sel. Ensuite, il y a du vinaigre de riz. Je l'utilise pour assaisonner les salades, ou le riz à sushi. J'utilise aussi de la pâte de miso pour faire la soupe miso, mais on peut l'utiliser aussi pour faire des sauces, pour saler, pour faire une mayonnaise ou encore pour des marinades, notamment avec du poisson. Le miso peut entrer dans pleins de recettes pas seulement japonaise, et il se conserve très bien.
Quelle est la place du bio dans la cuisine japonaise ?
Au japon, le bio n'est pas encore très développé. En France, on a la chance d'avoir un grand réseau de magasins bio dans lesquels on trouve toujours des produits japonais. Finalement, c'est plus facile de manger bio et japonais en France.
Quelles sont vos meilleures adresses japonaise à Paris ?
Tout d'abord, il y a le restaurant Guilo – Guilo à Paris, à Abbesses (18e). C'est un chef qui a un restaurant à Kyoto, qui cuisine. Sa spécialité ? C'est la cuisine Kaiseki, l'équivalent de la cuisine gastronomique en France. Son restaurant est tout petit, on est tous au comptoir avec un menu unique, à environ 45-50 euros. C'est assez cher, mais l'expérience en vaut le détour : le chef cuisine devant nous, la vaisselle est magnifique. Un vrai plaisir pour les yeux et le palais.
Pour un restaurant de Sushis, je conseille Michi, situé rue St-Anne (2e). C'est là aussi un tout petit restaurant avec peu de places, qui ne paie pas de mine d'extérieur. Pourtant, lorsque l'on s'assoie au comptoir, on a l'impression d'être au Japon. C'est un classique, mais un très bon rapport qualité-prix !
Enfin pour les fan de nouilles, mon adresse favorite est en face Michi, c'est Kunitoraya, un restaurant de Udon, des nouilles épaisses à base de blé, que l'on peut déguster chaudes ou froides dans un bouillon. Les nouilles sont faites sur place, c'est délicieux !
Votre recette préférée ?
C'est une recette très simple à base de nouilles soba, que j'ai appris lors de mon voyage. Il s'agit d'une salade que l'on agrémente de légumes de saison : concombre, tomates, radis... ensuite on l'assaisonne avec un mélange d'huile de sésame toastée, de sauce soja et de vinaigre umeboshi. C'est une prune japonaise, macérée dans un mélange de sel et d'herbes aromatiques que l'on trouve facilement en magasins bio. L'association de ses trois ingrédients donnent une vinaigrette que j'adore !
Retrouver le site de Laure Kié: www.laurekie.com.