Bannir les PTFE/PFOA/(téflon) et le bisphénol A
Faut-il encore le rappeler : le PTFE (polytétrafluoroéthylène), commercialisé sous le nom de téflon, utilisé comme revêtement adhésif, et le PFOA (acide perfluorooctanoïque d’ammonium), utilisé pour produire le téflon, sont à éviter dans nos cuisines. Pourquoi ? Car le PTFE émet des gaz toxiques à partir de 250°C/260°C (température atteinte par une poêle en 3 à 5 minutes de cuisson). Or ces émanations sont mortelles pour les oiseaux et dangereuses pour nous. Le PFOA, pour sa part, est suspecté d’être cancérigène et sera d’ailleurs interdit aux Etats-Unis en 2015. En France, des experts alertent aussi sur ses dangers. Il s’accumule dans l’organisme et les milieux. On en retrouve dans le sang du cordon ombilical des fœtus, et jusque dans l’organisme des ours polaires. Quant aux matières plastiques susceptibles de contenir du bisphénol A, cancérigène et perturbateur endocrinien, elles sont à éviter le plus possible. Pour cela, vérifiez le code de recyclage gravé sous le contenant : évitez le code 7 ou PC (Polycarbonates) ou le 3 ou PVC (Polychlorure de vinyle). Ces plastiques peuvent receler du bisphénol A (en savoir plus sur le BPA et le PFOA, rdv sur Reseau-environnement-sante.fr)
A savoir : la mention « ne pas chauffer au-delà de 260°C » peut attirer l’attention sur la présence de PTFE, car c’est précisément la température limite au-delà de laquelle le produit dégage des substances toxiques. A savoir aussi, le PTFE est parfois remplacé par du PFHA (perfluor hexanoic acid, appelé aussi C6), tout aussi dangereux.
Le TOP 3
- Top 1 : la fonte naturelle, assez chère mais top qualité !
Durable (un des fabricant garantit ses produits….25 ans !), dénuée de produits toxiques (pas de vernis, pas d’émail, pas de PTFE, pas de PFOA, pas de cadmium ou autre, etc), traitée à l’huile naturelle, la fonte naturelle remporte la majorité des suffrages. Poêles, wok, marmites, cocottes en fonte naturelle sont donc à utiliser sans modération ! Mais elle est d’usage parfois délicat pour les néophytes (la température de cuisson doit être augmentée graduellement au risque de voir les aliments attacher…) et c’est à vous de la culotter (avec de l’huile !) pour qu’elle ne colore plus les torchons en brun. Enfin, certains ustensiles en fonte peuvent être lourds et encombrants et le prix est assez élevé. Mais mieux vaut un ou deux bons basiques en fonte, sains, fabriqués en Europe et durables, qu’une batterie de produits douteux pour la santé et polluants pour l’environnement.
A savoir : attention, il existe plusieurs types de fonte. Bannir la fonte émaillée, la fonte aluminium (avec un revêtement), celle avec des PTFE, ou de la pierre volcanique. Choisir de la fonte NATURELLE, exempte de ces produits. D’une manière générale, les meilleurs ustensiles sont ceux fabriqués à partir d’un seul matériau, sans revêtement qui pourrait être au contact des aliments en cas de rayures. Il est toujours bon de poser soi-même des questions aux fabricants sur le matériau, le lieu de fabrication du produit, ses composants ou les précautions d’usage.
- Top 2 : inox/acier inoxydable, oui s’il est d’origine recyclée
Certaines marques proposent des ustensiles fabriqués en acier inoxydable en magasin bio. Sans risque de transfert d’aluminium, sans toxique, de bonne qualité, durables, moins coûteux que la fonte, les ustensiles en acier inoxydable présentent des avantages certains pour la santé. En outre, ils ne nécessitent pas de matière grasse, dont la combustion entraîne des fumées toxiques. Mais sur un plan environnemental ? Composé d’un alliage de nickel et de chrome, l’inox n’est pas anodin pour l’environnement. En théorie, l’acier inoxydable est recyclé et recyclable à 90%. Dans la réalité, 40% de l’acier serait d’origine recyclée. Renseignez-vous auprès de vos fournisseurs.
A savoir : l’aluminium indésirable dans les cuisines vertes ? Bon conducteur thermique, l’aluminium est très présent dans les ustensiles de cuisine. Pourtant, il est toxique pour les reins, le système nerveux et il est associé à la maladie d’Alzheimer depuis les années 60, et récemment à la maladie de Parkinson. … Eviter donc son contact direct avec les aliments. La version anodisée consiste à plonger l’aluminium dans une solution acide, provoquant un courant électrique qui forme une couche d’oxyde d’aluminium limitant les transferts (bon appétit…).
En outre, les gisements de bauxite à ciel ouvert entraînent des déforestations massives, et les sels d’aluminium contaminent les eaux, la flore et les populations locales. Certains magasins bio proposent pourtant des ustensiles en aluminium, des gourdes par exemple, comme alternative au plastique réutilisable qui peut émettre du bisphénol A, et des phtalates. A vous de trancher.
- Top 3 : revêtement à base de céramique, quelle durabilité ?
Proposés comme alternatives « vertes » au Téflon, les revêtements à BASE DE céramique (et non EN céramique) sont effectivement dépourvus de toxiques comme le PFOA ou le PFCE, et présentent une adhérence de bonne qualité. Mais certains usagers se plaignent de voir apparaître des fissures trop rapidement (au bout d’une dizaine d’utilisations seulement). Si l’ustensile possède un fond en aluminium, celui-ci risque alors de contaminer directement les aliments. Idem si la céramique est recouverte d’un vernis. Or, acheter un nouveau produit tous les deux ans consomme des matières premières et rejette des déchets. C’est donc un choix peu écologique. A vous de tester…Et d’éviter les cycles en machine à laver.
A savoir : les allégations « réduit le CO2 » sont parfois trompeuses. Un produit qui économise du CO2 à la fabrication ? Difficile à vérifier. Certains procédés nécessitent de grandes consommation d’énergie durant des phases de leur élaboration (cuisson à forte température par exemple), forcément émettrices de gaz à effet de serre. Méfiez–vous aussi des produits dits conçus et développés en France : ils sont peut-être fabriqué en Chine et leur poids carbone sera considérablement alourdit par le transport notamment. Acheter local, ou européen est dès lors un choix pertinent sur ce critère de bilan carbone.
Remerciements pour leurs conseils à l’Artac, à Toutallanvert.com, à Anne Barre du WECF
Et les autres ? Fer, nickel, étain, cuivre ?
Ces métaux sont toxiques à une certaine dose pour l’organisme, mieux vaut dont les éviter chez soi. De plus, leur extraction dégrade l’environnement. L’émail coloré peut contenir du plomb ou du cadmium dans ses pigments colorés… tous deux dangereux pour la santé. Verre pyrex ? Oui, pour remplacer les ustensiles en plastique si on veut vraiment réchauffer au micro-ondes. Et pour les plats allant au four, ou les couvercles de poêles, par exemple. Terre cuite ? A base d’argile, ces plats allant au four, permettraient une cuisine à l’étouffée, sans ajout de matière grasse. Mais ne permettent pas de cuire d’aliments congelés, et doivent être lavés sans produit de vaisselle et bien séchés après lavage…
Quelques marques :
- Fonte naturelle : Skeppshult, une référence (nordique) en la matière depuis un siècle ! Fonte sans aucun produit chimique.
- Inox : ABE
- A base de céramique : GreenPan, Aubecq
- Aluminium, comme alternative au plastique : Stigg, marque qui a l’avantage d’être suisse, et de faire fabriquer localement.