Evaluer ses besoins
Où que vous soyez en France, vous pouvez récupérer tous les mois entre 30 et 85 litres par m² de toiture grâce à des systèmes plus ou moins élaborés. La première chose à faire est donc d’évaluer ses besoins et de déterminer la destination de ces eaux de pluie. Si c’est pour arroser quelques plantes, une petite cuve extérieure suffira. Si vous destinez ces eaux à l’alimentation des toilettes et du lave-linge, il faudra envisager un système plus complexe.
La cuve extérieure
Les systèmes extérieurs de récupération des eaux de pluie sont les plus faciles à installer. Le principe est simple : il s’agit de détourner l’eau de la gouttière vers une cuve par le biais d’un collecteur filtrant. Ce petit mécanisme permet de filtrer l’eau, de la protéger des feuilles et des insectes et de prévenir le débordement de la cuve grâce à sa fonction trop-plein automatique. Après avoir scié la descente de gouttière PVC à l’aide d’une scie adaptée, vous emmanchez la gouttière sur le collecteur et vous vissez l’embout de raccordement à la cuve, en la perçant au diamètre adéquat si elle ne possède pas déjà un trou. Ensuite, vous raccordez les deux embouts, celui de la cuve et celui du collecteur, à l’aide d’un tuyau. Enfin vous vérifiez que le robinet de la cuve est fermé et vous attendez… la première pluie.
Le collecteur, les embouts et le tuyau forment généralement des kit d’installation complet allant de 15 à 60 euros. Attention au diamètre de la gouttière !
Quant aux cuves, il en existe plusieurs modèles, d’une contenance de 150 à 1000 litres et d’une quinzaine d’euros à plus de 300 euros. Adaptez votre cuve au climat. Dans les régions du Sud où les pluies sont moins fréquentes mais plus violentes, il faudra paradoxalement une cuve plus grande que dans les régions où il pleut plus mais de manière plus régulière.
La cuve enterrée
Il existe de nombreuses possibilités pour les systèmes enterrés. Il faut au préalable définir le volume d’eau dont vous avez besoin et le budget dont vous disposez. Le principe est le même : une cuve enterrée recueillera l’eau de pluie grâce à un kit un peu plus complexe car nécessitant une pompe. Certaines peuvent contenir jusqu’à près de 10 000 litres ! Il existe trois sortes de cuve, en polyéthylène, en béton ou en acier. Les cuves en polyéthylène sont les plus utilisées par les particuliers en raison de leur plus grande facilité à être transportées. Il faut creuser une fosse pour y mettre la cuve bien à plat (un lit de sable évitera les déformations), puis effectuer les raccordements, sans oublier de placer sur la cuve une cheminée d’évent qui permettra à l’air de circuler. Pour permettre l’alimentation de la maison, une pompe intégrée au régulateur d’alimentation est nécessaire. Cela permet de faire basculer le système sur le réseau en cas de manque d’eau de pluie. Dès que le flotteur de la cuve signale la présence d’eau de pluie, la pompe rebascule automatiquement sur l’eau de récupération. Des accessoires sont nécessaires à ce système, notamment des filtres autonettoyants, des stop-rat, des siphons de trop-plein et des coffrets d’alimentation. Le prix d’un tel dispositif va de quelques centaines d’euros à plus de 3000 euros.
Pour tout savoir sur la récupération des eaux de pluie : Brigitte Vu, Récupérer les eaux de pluie, éditions Eyrolles, 2006, 9€
Alexandre Mollin