De nombreuses études ont montré les effets bénéfiques des oméga-3 sur le plan de la mortalité globale et des maladies cardio-vasculaires :
• De manière générale, ils font baisser le risque de mortalité. En 1989, l’étude DART (Diet and Reinfarction Trial) a démontré que les personnes qui mangent du poisson gras deux fois par semaine (300 g au total) voient leur mortalité globale baisser de 30 % au bout de deux ans par rapport à celles qui n’en consomment pas. En 1994, l’étude de Lyon avance, elle, que l’adoption d’un régime méditerranéen (riche en oméga-3) fait baisser de 66 % les événements cardiaques et de 76 % la mortalité globale. L’étude GISSI (Groupe italien pour l’étude de la survie après un infarctus), publiée en 1999 et 2002, a montré qu’une supplémentation de 1 g de DHA et EPA chez les personnes déjà malades faisait baisser le risque de mortalité de 30 % et le risque de mort subite de 45 %.
• Les oméga-3 sont anti-arythmiques. La consommation de poissons gras une à quatre fois par semaine fait baisser le risque d’arythmie, notamment chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Une étude a ainsi montré une baisse claire des arythmies ventriculaires dans le cas d’une consommation de plus de 2 g d’oméga-3 par jour.
• Ils exercent un effet positif sur la coagulation et l’agrégation plaquettaire (deux facteurs qui influencent la formation de caillots).
• Ils agissent favorablement sur la tension. Une dose élevée d’huile de poisson (en moyenne de 3,7 g/jour) entraîne une réduction considérable de la pression artérielle (de 3,5 à 5,5 mmHg). La consommation d’oméga-3 permet aussi de potentialiser l’effet des médicaments antihypertenseurs.
• Une consommation régulière d’oméga-3 favorise aussi la baisse des triglycérides et la hausse du bon cholestérol. L’ingestion de 3 à 4 g d’EPA et de DHA chaque jour peut entraîner une baisse de 20 à 50 % du taux de triglycérides. Cette diminution s’accompagne d’une hausse de la concentration du cholestérol HDL (protecteur de votre coeur).
• Ils font baisser l’incidence des morts subites et de maladies cardiaques. Plus de la moitié des décès d’origine cardio-vasculaire et deux tiers des morts subites se produisent chez des personnes sans problèmes cardiaques connus. Après un infarctus, la prise d’une faible dose (1 g/ jour) de suppléments d’oméga-3 s’est révélée efficace pour réduire le taux de mort subite. Chez les femmes, l’effet était encore plus important, avec une diminution du risque de mort subite de 40 %. Une autre publication médicale a montré une baisse de 50 % des arrêts cardiaques avec une prise de 5,5 g par mois de DHA et d’EPA.
Les oméga-3 exercent par ailleurs de nombreux autres effets bénéfiques pour la santé. Ces bons acides gras entrent dans les constituants des membranes des cellules et de certaines hormones. Ils maintiennent le fonctionnement des neurones, jouent contre le processus inflammatoire (qui est l’une des causes des maladies cardio-vasculaires) et renforcent le système immunitaire. Ils permettent également de prévenir le risque de dépression. Chez les sportifs, ils améliorent les capacités d’endurance. Enfin, il existe une relation entre oméga-3 et cancer. La supplémentation pourrait donc être envisagée à bon escient, sans excès.
Ces études expliquent le vrai boom des oméga-3 dans les années 1980 à 2000. Mais depuis, certaines études sont venues nuancer ces affirmations.
Certaines ont ainsi montré qu’il n’existe aucun intérêt à prendre des suppléments d’oméga-3 mais ces études sont à prendre avec certaines précautions, car la supplémentation testée était en dessous des apports conseillés, et on ignore encore si les effets d’une supplémentation sont identiques à ceux des apports alimentaires en oméga-3 (via la consommation de poissons gras, d’huiles végétales). En 2012, une méta-analyse compilant les résultats de 18 études a ainsi montré que la supplémentation en oméga-3 de 1 g par jour en prévention primaire (personnes non malades mais à risques) et secondaire (personnes ayant déjà fait un accident cardiaque) n’a aucun effet sur la mortalité cardiaque et la mortalité totale.
Une autre menée sur les effets anti-arythmiques des oméga-3 pris sur une courte période (trop courte ?) lors d’une chirurgie cardiaque (1 semaine avant et quelques semaines après une opération cardiaque) a montré que les oméga-3 n’avaient pas d’effet. Mais il faut souligner que cette supplémentation n’est pas faite dans le cadre d’une prise en charge chronique avec un réel changement des habitudes alimentaires. Même si les effets bénéfiques des oméga-3 sont avérés, il reste donc encore beaucoup de questions sur le sujet !
Conclusion : la meilleure solution reste de consommer régulièrement des poissons gras et des huiles riches en oméga-3, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, plutôt que d’opter pour des suppléments.
Cet extrait est tiré du livre Prenez la santé de votre coeur en main, de Laurent Uzan (éditions Leducs), 17 euros.