La consommation d'antibiotiques a explosé ces dix dernières années, c'est le constat alarmant que révèle le rapport des trois agences, l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environnement (Anses) et la Santé Publique. La France se place en tête de liste des pays les plus consommateurs d'antibiotiques. En 2014, La France se situait au 3ème rang des pays les plus consommateurs d'antibiotiques en médecine de ville. La région les Hauts-de-France se retrouve première du classement des régions les plus consommatrices d'antibiotiques.
Hier, le gouvernement a annoncé des mesures exceptionnelles pour réévaluer la nécessité de traiter certaines maladies infectieuses sans pour autant avoir recours aux antibiotiques. Ces derniers favorisent un phénomène d'antibiorésistance chez les humains mais aussi chez les animaux d'élevage. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré à cette occasion que « la prévalence croissante de bactéries résistantes à la quasi-totalité des classes d'antibiotiques connues est inquiétante ». On estime que 12 500 patients meurent chaque année, en France, des suites d'une infection à bactérie multirésistante. Un fléau qui pourrait atteindre 10 millions de décès dans le monde en 2050 selon l'OMS.
Des mesures pour lutter contre la prescription systématique des antibiotiques
Le gouvernement a débloqué une enveloppe de 330 millions d'euros sur 5 ans pour espérer réduire de 25% la consommation d'antibiotiques d'ici 2018 pour des raisons sanitaires et environnementales. En effet, si au niveau de l'Homme et de l'animal, le danger est de développer une résistance aux microbes et aux bactéries, les résidus de médicaments, quant à eux, ont des conséquences désastreuses pour la planète. En France, la prescription d'antibiotiques a déjà considérablement baissé pour les animaux d'élevages mais reste stable chez les humains.
La consommation d'antibiotiques chez l'Homme est toujours à la hausse selon un bilan paru en 2015 de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les spécialistes s'accordent à dire que le recours systématique aux antibiotiques serait inefficace et dangereux dans de nombreux cas. « Entre 30 et 50% de ces traitements sont prescrits inutilement car inadaptés aux pathologiques diagnostiquées » selon le gouvernement. Une campagne de sensibilisation sera lancée en 2017 pour faire de la prévention sur les antibiotiques. Cette mesure sera renforcée par une surveillance des prescriptions et des messages de mise en garde figureront sur les médicaments.
Des alternatives aux antibiotiques
Pour contrer l'abus de prescriptions d'antibiotiques, les médecines alternatives peuvent être un bon moyen de substitutions aux antibiotiques comme l'homéopathie. Elle peut soulager les douleurs à la gorge comme les angines virales, qui peuvent se traiter par de l'homéopathie contrairement aux angines bactériennes. L'homéopathie est aussi conseillée pour soulager des troubles intestinaux comme les diarrhées, les ballonnements ou la constipation. En prévention, les probiotiques sont utiles pour prévenir de certaines maladies infectieuses urinaires comme la cystite qui nécessite un recours aux antibiotiques. La phytothérapie peut elle aussi être une bonne alternative aux antibiotiques. Dans tous les cas, il faut faire attention aux interactions avec d'autre médicaments. N'hésitez pas à demander conseil à votre médecin.