Le bagage le plus solide, c'est la confiance en soi et savoir apprendre par soi-même : quoi que l'on veuille apprendre, on sait qu’on en est capable, comme le racontent les enfants qui ont décidé d'aller étudier à Oxford, Harvard ou la Sorbonne sans jamais avoir été scolarisés par quiconque. L'inquiétude de mon père, c'était le côté utopique du projet de vie : ces enfants sauront-ils faire face au "vrai monde" après cette enfance qu'il imaginait dans un cocon ? Mais ce vrai monde auquel il pensait, n'est pas le vrai monde de demain.
Les temps – et l'économie – changent. Le modèle de travail de la révolution industrielle est désuet, et le modèle éducationnel industriel cèdera inévitablement sa place lui aussi. C'est donc un mode de pensée plus réaliste qu'utopique que de reconnaître que les faits et capacités enseignés aujourd'hui pourraient ne pas être pertinents dans le futur, et que les métiers du futur n'existent pas encore aujourd'hui.
Les capacités dont on aura besoin incluent des qualités auxquelles on ne pense pas forcément, surtout dans le contexte du monde du travail, comme : l'adaptabilité, la capacité à faire des recherches, l’esprit de coopération, l'innovation, la créativité, la curiosité, la persévérance, l'autonomie, la motivation intrinsèque, la capacité à la prise de décisions, la prise de risques et la volonté de faire par soi-même. L'apprentissage autogéré est une excellente manière de les développer à tout âge.
Le jeu est indissociable de l'apprentissage. La plupart des grandes découvertes ou inventions ont été la conséquence d'un plaisir ludique. N'oublions pas que les deux apprentissages les plus difficiles, la marche et le langage, sont le découlement naturel du jeu, et qu'il n'y a pas lieu d'enseigner ces "matières". Jouer et apprendre, jouer et travailler, il n'y pas de séparation les premières années, elle nous est inculquée quand commence la scolarisation, et c'est là que commence le ressentiment face au travail, dès lors qu'il n'est plus auto-motivé. Quant au temps, il est crucial pour les enfants d'avoir le temps d'aller au bout de ce qu'ils entreprennent, par eux-mêmes et pour eux-mêmes. S'ils sont sans cesse interrompus, ils apprennent la superficialité.