Bisphénol A, phtalates, pesticides, métaux lourds et retardateurs de flamme bromés… Ces perturbateurs endocriniens ont été retrouvés dans les cheveux d’enfants de 10 à 15 ans selon une étude du magazine « 60 millions de consommateurs », publiée jeudi 20 avril.
34 contaminants par enfant
Les 43 adolescents analysés venaient à la fois de milieu urbain et rural. L’objectif ? Déceler 254 molécules appartenant à 7 grandes familles de perturbateurs endocriniens. Résultat : « nous avons retrouvé jusqu’à 54 perturbateurs endocriniens chez un même enfant ». En moyenne, ce sont 34 contaminants par adolescent qui ont été reconnus.
Comment ces perturbateurs endocriniens se retrouvent-ils sur les têtes de nos enfants ? Il faut dire que ceux-ci sont présents partout : dans les aliments, le maquillage, les couches, les lingettes pour bébé, les protections hygiéniques ainsi que les textiles du quotidien. Le cheveu étant « irrigué à la racine par des vaisseaux sanguins, il se charge de composés auxquels le corps est exposé » explique l’étude. Quels effets ces substances toxiques ont-ils sur les enfants, en particulier ? Les perturbateurs endocriniens perturbent notamment le développement normal de l’organisme et peut provoquer des malformations congénitales et une puberté précoce, même avant la naissance de l’enfant. Les femmes enceintes sont donc aussi des sujets qu’il faut protéger. Ils atteignent également la fertilité et augmentent le risque de cancer, de diabète…
Comment réduire cette exposition ?
Le bisphénol A, désormais interdit dans les biberons et autres contenants alimentaires vendus au sein de l’Union Européenne, celui-ci n’a été retrouvé que dans 20% des échantillons prélevés, montrant l’importance d’interdire ces substances. Le bisphénol S, qui remplace depuis 2015 le premier, était en revanche présent dans 98% des prélèvements. Il donc « urgent qu’un cadre réglementaire contraigne les industriels à supprimer de leurs chaînes de fabrication » ces perturbateurs. Pour l’instant, nous pouvons tout de même aider notre organisme à s’en protéger. En effet, selon Isabelle Doumenc, auteure du livre Perturbateurs endocriniens, une bombe à retardement pour nos enfants (Larousse), « le corps a la capacité d’éliminer en partie les substances toxiques » et il est possible de réduire notre exposition grâce à quelques conseils comme utiliser des cosmétiques bio, manger des aliments sans pesticides, « soutenir les voies d’élimination classiques », ne pas être carencé en iode durant sa grossesse (présente dans les algues et les fruits de mer) et « consommer des phytoestrogènes » pour empêcher les perturbateurs de s’installer sur les récepteurs hormonaux.
Pour booster notre foie, « pivot du système d’élimination » selon la naturopathe, et celui de nos enfants en adoptant une bonne alimentation (sans aliments industriels) à base de protéines digestes (viande blanche, protéines végétales, légumineuses), de céréales complètes, des légumes (50% de l’alimentation) pour nourrir le microbiote intestinal et drainer le foie.
Et à la maison, pensez à aérer 10 minutes par jour, utilisez des produits ménagers bio, évitez les boites de conserves et les canettes, n’utilisez pas de lingettes pour bébé et privilégiez les jouets en bois non traités. Pour les adolescentes, conseillez-leur des cosmétiques certifiés bio : 40% des cosmétiques contiennent encore aujourd’hui des perturbateurs endocriniens…
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