Il suffit de quelques décibels pour que le bruit puisse être gênant. La preuve, le tic-tac d’une horloge n’est que de 15 décibels (db), et pourtant, il peut taper sur les nerfs ! Sachant que dans la vie courante, nous naviguons dans un environnement sonore de l’ordre de 60 à 70 db, il est peu dire que notre ouïe est sur-sollicitée.
Dans l’enquête Bruit, santé auditive et risques psychosociaux de l’Ifop-JNA, une conclusion émerge clairement : « La santé physique et psychologique des actifs au travail dégradée par le bruit, dans toutes les catégories socio-professionnelles ». Plus de 50 % des personnes interrogées affirment ainsi être gênées par le bruit et les nuisances sonores au travail.
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Les conséquences ne sont pas négligeables. Les actifs ont tout à fait conscience des effets négatifs que cela peu avoir : les nuisances sonores sont susceptibles d’entraîner de la fatigue (87 %), une perte d’attention (81 %), des maux de tête (79 %), du stress (75 %) et même une certaine lassitude à l’égard de son travail (67 %).
« Les expositions sonores au travail sont réglementées et le bruit fait désormais partie des facteurs de pénibilité, rappelle le professeur Jean-Luc Puel, président de l’association JNA. Avant d’atteindre des niveaux sonores importants, nous pouvons les anticiper, agir et développer des actions visant à favoriser une dynamique de “bien-être” au travail bien avant de penser à lutter contre les effets du bruit. La notion de lutte nous dirige naturellement vers un mode « curatif » or, dans le domaine de l’audition, ce stade est tardif puisque la surdité est irréversible. »
Alors que faire ? Observez votre journée et repérez les moments à plus forte intensité sonore. Voyez s’il vous est possible de les éviter ou de réduire votre exposition à ces nuisances sonores. Si oui, n’attendez pas pour changer vos habitudes. Autrement, prévoyez des bouchons d’oreille ou un casque antibruit.
Prévoyez des temps de répit au travail et en dehors : le silence a du bon, pas seulement pour méditer ! Une pause auditive, loin de tout bruit, aide à se ressourcer et se rebooster. S’il ne vous est pas possible de vous isoler, pensez là encore aux bouchons d’oreilles ou aux casques anti-bruit. Si vous travaillez en open-space, cela peut aussi être utile lorsque vous devez vous concentrer sur un dossier ou vos mails. N’ayez pas peur d’avoir l’air associable : il s’agit de votre santé et de plus, certains collègues seront peut-être contents que vous ayez osé lancer le mouvement. Evitez de vous réfugier dans de la musique : même à bas volume, elle génère un brouhaha sonore de fond qui est à la longue fatiguant pour votre cerveau.
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Soyez attentif au bruit que l’on génère : il est plus pertinent d’aller voir un collègue à son bureau pour discuter d’un dossier avec lui que de tenir une conversation à travers toute la salle. De même, évitez de faire la causette avec un collègue dans votre (ou son) bureau si d’autres personnes y travaillent : vous dérangez ceux qui travaillent (pour rappel, une conversation humaine à niveau normal est quand même à 55-60 bd). Réduisez le niveau de sonnerie de votre téléphone et évitez le mode haut-parleur si vous n’êtes pas seule dans votre bureau. Obligez-vous à respecter ses règles de vie en collectivité, le bruit, ce n’est pas que les autres !
Pour aller plus loin : le site de l'Association JNA propose de nombreux documents d'information pour les salariés et les dirigeants, mais aussi pour approfondir la question du bruit en dehors du travail.