Ne marche pas si tu peux danser est un roman initiatique dans lequel votre héroïne est en quête d'elle-même. Dévoilez-nous un peu l'histoire de votre livre.
Brillante collaboratrice d’un créateur de mode, Sophia dévore la vie et s’engage dans mille projets, dont une action humanitaire qui la passionne. Tout semble réussir à l’héroïne, une jeune femme fonceuse et dynamique de 32 ans. Mais, peu à peu, des tensions dans sa vie amoureuse et un ras-le-bol professionnel la plongent dans un chaos intérieur. En effet, ce qui scintille possède aussi ses zones d’ombre… Submergée par son tempérament volcanique, rongée par les incertitudes, la déprime et le doute, Sophia décide alors de remettre en question sa façon d’envisager ses relations. Au plus aigu de son tourment, Mattéo, le propriétaire de la maison où elle habite, va l’aider, par son écoute et ses précieux conseils. Il l’invitera à réfléchir sur le sens des événements et à aborder différemment ses proches.
De Venise à l’Amazonie, tiraillée entre des turbulences sentimentales et sa quête de père, Sophia, avide de mieux comprendre ce qui lui arrive, nous entraîne dans des aventures universelles, tout en nous invitant à faire le point sur nous-mêmes.
Son histoire pose une question fondamentale : comment rencontrer l’autre avec bienveillance, en le respectant tout en se respectant ?
Truffée de messages de sagesse, de profondeur et d’humour, cette aventure nous emmène dans un double voyage : à l’intérieur de nous-mêmes, au cœur de l’auto-dérision et dans divers lieux du monde.
Comment est née l'envie de faire un roman sur la quête de soi et les relations aux autres ?
Dans mes conversations avec des proches ou amis, je me suis souvent rendu compte à quel point beaucoup d’entre eux gagneraient à connaître des « clés relationnelles ». Je trouvais qu’ils bénéficieraient grandement de l’apprentissage d’un langage plus empathique, tant avec eux-mêmes qu’avec autrui. Et je réalisais aussi que souvent ile ne parvenaient pas à s’exprimer de façon complète et claire tout en restant pacifique… Hélas, ils ne faisaient rien pour évoluer dans ce sens… La plupart se méfiait même de la suggestion de suivre des formations à la communication. C’est alors qu’il m’est venu l’idée d’écrire un roman, afin de donner au lecteur le goût d’une communication plus humaine, simplement en lui faisant vivre les principes de la Communication Non Violente® au travers des aventures de l’héroïne. Je voulais qu’ils expérimentent la finesse de cette façon de dialoguer qu’est la CNV grâce à une histoire drôle et légère, afin de goûter de façon délassante aux vastes champs d’améliorations possibles de nos relations. Depuis la lecture de ce roman, des dizaines de lecteurs m’ont écrit qu’ils avaient reçu des clés essentielles à travers la lecture de ce roman ; ils ont ensuite choisi d’apprendre cette nouvelle langue qu’est la CNV !
Vous êtes formatrice en Communication Non Violente, votre travail en CNV vous a-t-il inspiré pour votre roman ?
Ce qui m’a surtout inspirée, en dehors de la CNV, c’est la magie qui se met à opérer quand on développe une bienveillance mutuelle ! Au sein de nos relations, surtout celles qui nous sont les plus précieuses, il est fondamental de se souvenir encore et encore de l’importance d’apprendre à s’exprimer sans agresser et à écouter l’autre sans s’écraser. Cela change une vie de développer la capacité de dire ce que l’on veut plutôt que là ou on en veut à l’autre… et enfin de vouloir comprendre autrui, sans nécessairement l’approuver ou le laisser tout faire…
Sophia, votre héroïne, va au bout du monde, au bout d'elle-même pour trouver des réponses à ses questions : est-on obligé d’aller si loin pour mieux se connaitre ?
Pour trouver des réponses à ses questions, il me semble qu’il faut surtout aller au bout de soi ! Se poser pour s’explorer. Défricher et soigner son jardin intérieur… Certains partent seuls, pour marcher et réfléchir, d’autres se posent en silence et méditent, contemplent ou prient, d’autres prennent une plume et écrivent afin d’ apprivoiser leurs pensées et leurs états d’âme. C’est d’ailleurs ce que fait aussi Sophia. Il n’y a pas de « meilleure façon ». Il faut surtout avoir le Désir d’aller à la rencontre de soi. Cela étant, le bout du monde et le fond du jardin recèlent tous deux autant de merveilles… A mon avis, seuls comptent le cœur et la conscience que l’on met dans nos actes. Que cela se passe lors d’un voyage dépaysant ou dans la bonne solitude d’une chambre où l’on se met au calme, ce qui compte à mes yeux, c’est de se rencontrer soi-même, ou soi-m’aime…
A travers ce roman, quel enseignement peut-on retenir ?
Le roman est truffé d’enseignements, mais certains me parlent plus spécialement. En voici quelques uns :
Peu à peu, on peut.
Plus tu es pressé, plus il est urgent que tu ralentisses !
Tu as toujours le choix entre utiliser ton mental et ton coeur pour renforcer ta souffrance ou pour développer ta sagesse.
Il est grand temps que nous développions notre intelligence émotionnelle, pour mieux interagir les uns avec les autres. C'est possible d'apprendre à communiquer avec soi-même et les autres d'une manière qui serve une qualité de vie.
Il est essentiel de prendre le temps de « perdre du temps » pour les relations, parce que ça sera bénéfique par la suite.
Quand le coeur craque, il grandit… Tu es venu sur cette terre seulement pour parvenir à comprendre un petit quelque chose à l'amour.
Une communication non violente avec autrui est-elle possible ? N’est-ce pas un mythe ?
Mais bien sûr que c’est possible ! C’est même hautement souhaitable, car la violence mine les relations et sape la confiance et l’ouverture de chacune des personnes concernées. Elle engendre de nouvelles blessures qu’il faut ensuite guérir…
Cela dit, la violence est une énergie (dans le mot violence il y a « vie »), mais il nous faut apprendre à canaliser cette énergie de façon à ce qu’elle puisse servir nos besoins, au lieu d’orienter sa violence contre quelqu’un.
En CNV, on n’étouffe pas sa violence mais on ne l’exprime pas non plus, on l’écoute afin d’en déceler les messages, afin d’en utiliser la force POUR SOI et JAMAIS CONTRE L’AUTRE. La violence est l’expression tragique et maladroite de nos besoins non conscientisés et non satisfaits ; alors on attaque l’autre, ce qui est négatif pour tous et ce, à plusieurs titres, tant sur la santé physique de chacun que sur les relations. La violence est l’expression d’une impuissance et d’un désespoir. Alors, par l’écoute de soi, on peut retrouver sa propre puissance en mettant de la clarté sur ce à quoi on aspire, plutôt que de se focaliser sur les « torts » de l’autre…
Extraits du livre Ne marche pas si tu peux danser , illustrant ce propos.
Si chacun s'autorisait à être lui-même, en exprimant son vécu de façon respectueuse et authentique, plutôt que de faire semblant, il y aurait moins de conflits, de maladies, d'épuisements …
… Il est hasardeux d'espérer rencontrer l'autre si on ne s'est pas rencontré soi-même !
Une des clés pour préserver les relations, c’est d’apprendre à sentir ce qui se passe en soi et pourquoi. Surtout quand on traverse une difficulté. Ainsi notre tension intérieure diminue et le risque de nous emporter également. Et puis, quand on sait ce qu’on vit, on peut découvrir ce qu’on voudrait, ce qui augmente nos chances de l'obtenir, parce qu’ensuite on peut faire des demandes par rapport à ça.
Comment faire concrètement ?
- D’abord, prendre un temps pour soi. Seul, si possible ! Observer la situation, de façon neutre, comme le ferait une caméra de télévision, et ensuite, se poser deux questions : « Comment est-ce que je me sens ? Et quels sont mes besoins ? »
Quand toutes les facettes de nos sensations et sentiments auront été écoutées, nous le percevrons physiquement, par exemple sous forme d'une détente. Nous verrons alors notre énergie remonter et notre bonne volonté se remettre en route d'elle-même. Une fois que nous connaîtrons notre besoin, nous pourrons faire une demande.
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