Le soufisme, la méditation hébraïque, le bouddhisme ont placé le silence au cœur de leurs pratiques. En France nous avons pour héritage la tradition ascétique de l’Orient chrétien, qui s’est elle aussi fondée sur le retour au silence, comme par exemple les pères du désert lors de la prière du cœur. Ces sages des premiers siècles ont freillé une voie qui donna naissance à la tradition de l’hésychasme de l’Orient Chrétien qui veux dire : paix, quiétude, sérénité ou prière du coeur.
La méthode comportait une phase caractérisée par une discipline respiratoire qui a pour objet de fixer l’attention et d’unifier les facultés. Le sujet ramène son esprit dans son cœur, l’unit à l’âme en synchronisant l’entrée de l’esprit dans le cœur avec l’inspiration de l’air que l’on ralentit et espace de manière à faire entrer le silence en soi.
De nos jours la cohérence cardiaque, la pleine conscience thérapeutique, la sophrologie ou toutes sortes de méditations non discursives restent d’excellents antidotes au bavardage de l’inconscient ; car elles permettent au pratiquant de se dés-identifier du bavardage mental et des rôles qu’il nous assigne simplement par « énergie d’habitude ». Le silence est intention, mais il est aussi observation. Dans ce sens le silence touche aussi le pneuma : terme utilisé dans l’antiquité pour désigner le souffle et l’esprit.
Le silence est comme une respiration. Poétiquement il peut être compris comme cet entre deux qui rythme l’inspire et l’expire à chaque battement de nos cœurs.
Caroline Escartefigues est psychologue clinicienne. Son site internet, psychologieenpleineconscience.fr