Tout commence dans le ventre des femmes, ce lieu de nos origines si sensible au flux des choses. Chacune de nos périodes cycliques de transformations-menstruations, grossesse et ménopause- présente un défi : la recherche de l'équilibre et de la perfection inscrites en nous par la nature.
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Dans le rythme pressé de notre vie quotidienne, le temps se déroule à une cadence étrangère au rythme de nos cycles. L'emploi banalisé de la pilule contraceptive et l'usage répandu des hormones de synthèse pour corriger nos déséquilibres hormonaux sont souvent nocifs et rendent inutiles nos facultés d'adaptation féminines. De plus, la pollution que ces hormones produisent dans l'environnement, via les résidus dans notre urine, menace la vie aquatique et empoisonne l'eau que nous buvons. Est-ce bien là l'héritage que nous voulons transmettre à nos enfants ?
Les plantes régulatrices Pour soutenir et équilibrer naturellement nos hormones bousculées par cette agitation, les plantes sont des alliées précieuses. Proches de nous, vivantes et nourrissantes, elles font partie de la tradition millénaire féminine de l'art de guérir.
Le GATILLIER (vitex agnus-castus) est bénéfique pour rétablir nos cycles irréguliers ou absents, pacifier le syndrome prémenstruel, restaurer la fertilité, aider dans les cas de fibromes ou de kystes et atténuer les désagréments de la ménopause. Il exerce une fonction régulatrice au niveau de l'hypophyse, la gestionnaire du système hormonal.
D'autres plantes, les phytooestrogènes, comme la SAUGE (salvia officinalis), le TRÈFLE ROUGE (trifolium pratense), l'ACTÉE À GRAPPES NOIRES (cimicifuga racemosa), contiennent des phytohormones, ces substances végétales similaires à nos hormones féminines. Leur emploi peut régulariser le cycle, soulager le syndrome prémenstruel et réduire au besoin les symptômes de la ménopause, entre autres les chaleurs et la sécheresse vaginale. Les phytooestrogènes sont aussi des plantes régulatrices, car en cas de carence hormonale, l'organisme les utilisera selon ses besoins pour combler le manque. Par contre, s'il y a un excès d'hormones naturelles ou de xénooestrogènes, les phytohormones occuperont nos sites récepteurs et réduiront nos niveaux hormonaux. Elles jouent donc un rôle de protection et nourrissent nos organes doucement, sans effets secondaires.
Pour favoriser les fonctions reliées à la progestérone et réduire un flux menstruel trop abondant et les douleurs pendant les menstruations, la grossesse ou l'accouchement, traiter les fibromes, les kystes et l'endométriose, l'ACHILLÉE (achillea millefolium), l'ALCHEMILLE (alchemilla vulgaris) et l'IGNAME SAUVAGE (dioscorea villosa) sont toutes indiquées.
NB : la posologie des plantes ainsi que leur forme galénique peut varier beaucoup selon chaque femme, chaque cas et chaque plante.
Dans nos jardins Depuis la nuit des temps, nous les femmes avons toujours cultivé et maintenu notre lien inné avec les plantes. Cette intimité avec elles nous a permis d'entendre leur langage. Nous avons appris à les cueillir et à les utiliser pour la santé de nos cycles, celle de nos enfants et de notre communauté. Nos anciennes découvertes empiriques sur l'efficacité thérapeutique des plantes sont maintenant prouvées et largement documentées. La voix des plantes nous appelle à redécouvrir notre héritage.
Mona Hébert est homéopathe uniciste, naturopathe et herboriste, elle consacre sa pratique à la santé des femmes. Elle est également l'auteur de La médecine des femmes, aux éditions Le Souffle d'Or.