Comment vous est venu le concept de "J'arrête de râler" ?
Cette idée m'est venue progressivement durant ces 12 derniers mois. Cela a murit et ce n'est qu'en Avril 2010 que je me suis sentie prête ! Grâce à mon métier et a mes recherche dans le domaine du développement personnel et professionnel je me suis rendue compte à quel point la manière dont on choisit de vivre une situation crée notre réalité et à tout moment on a le choix de vivre notre vie comme nous le souhaitons.
D'un autre coté j'ai réalisé que moi-même d'ordinaire plutôt positive, je me retrouvais dans des situations de frustration, d'énervement, des moments où je me sentais victime. Je suis le genre de personne à toujours dire que « la vie est belle » et je me surprends pourtant très souvent à râler et finalement à ne pas être satisfaite.
J'ai aussi remarqué à quel point les personnes qui râlent autour de moi plombe mon énergie et cela m'a fait réaliser l'importance de moins râler pour mon mari, mes enfants, mes amies, mes relation professionnelles, mon équipe qui m'aide dans mon cabinet de coaching....Finalement, râler ne fait pas avancer les choses, alors pourquoi ne pas se débarrasser de cette habitude qui pollue ma journée ?
D'où l'idée de lancer ce challenge, « J'arrête de râler », de faire le challenge moi-même et utiliser mon blog comme un témoin et mes lecteurs comme partenaires pour tenir le coup tout en invitant tout un chacun à suivre ce chemin. Aux Etats-unis, où j'habite, les challenges sur 21 jours ou 30 jours sont très populaires d'où mon choix.
Pouvez-vous nous relater les débuts de l'expérience ?
Le début a vraiment été un chemin de découvertes et de prise de conscience. Les premiers jours, j'ai surtout dû faire du repérage pour identifier les situations qui me font râler à tous les coups. Ensuite, je me suis demandée ce que je pouvais faire pour éviter de me mettre dans ces situations. Car cela me semble la stratégie la plus efficace pour ne plus râler.
En effet ce challenge a vite révélé pour moi que l'idée n'est pas du tout de tout encaisser avec le sourire, ni se forcer à voir la vie en rose. Bien au contraire, c'est plutôt un projet pour développer une nouvelle hygiène de vie. Vivre les moments avec plus de plaisir et quand vraiment ça coince, assumer sa part de responsabilité et voir ce qu'on peut faire pour réorganiser les choses ou les faire différemment.
Qu'entendez-vous par "râler" ?
La définition de râler est : produire des râles d’agonie, grogner produire un bruit de respiration rauque. Protester de façon hargneuse. Il est aussi intéressant de prendre en considération les synonymes comme bougonner, chiner, fumer, être en colère, grogner, marmonner, pester, ronchonner....
Bien évidement parfois on a besoin d’exprimer son mécontentement et sa douleur mais la grande majorité du temps on se plaint à longueur de journée sans même s’en rendre compte. On se plaint à nos amis, à notre conjoint, à notre voisine et cela ne fait pas avancer le problème. En le faisant, on passe nos journées à subir ce qu'on ne veut pas et cette souffrance devient notre réalité. Plutôt que de râler, nous pouvons tous essayer de parler, d'exprimer notre désaccord ou notre frustration sans juger et sans gémir. Nous pouvons penser a ce que l’on veut, célébrer ce qu’on a déjà et ce dont nous sommes reconnaissants.
Pensez-vous que nous sommes une société de râleurs ?
On dit que en moyenne une personne râle entre 15 et 30 fois par jours. Ce chiffre vient de mes recherches aux USA. Le débat n'est vraiment pas est-ce que on râle plus ou moins que les autres mais plutôt est-ce que cela nous convient de râler autant ?
A quoi cette façon de se plaindre est dûe ? Pourquoi râle-t-on dans notre quotidien ?
Il y a plusieurs raisons de se plaindre :
- Parfois on se plaint ou on râle car en fait on veux de l'aide mais on rumine au lieu de demander clairement.
- Parfois on se plaint car cela nous donne un sujet de conversation. On se plaint pour se connecter avec les autres autour de nos malheurs. On se plaint pour se faire des amis, pour créer de la solidarité. Se plaindre est un moyen utiliser pour casser le silence inconfortable quand on est avec des personnes qu'on ne connait pas. C'est le cas des conversations sur la météo pluvieuse ou des retards de train ou d'avion.
- Parfois on râle pour rire. C'est râler pour faire du sarcasme ou de l'humour. C'est facile d'attirer l'attention sur soi en râlant. Tout le monde aime écouter les drames de la vie.
- Quand on se plaint par courrier. On porte plainte auprès d'une entreprise, d'un organisme, du gouvernement, d'un journal... souvent cela vient de la pensée que si personne ne se plaint, rien de changera. Se plaindre est la seule manière de changer les choses.
- Parfois on se plaint car en fait on n'a pas envie de changer. On se sent victime et on ne voit aucune solution à notre problème. On se trouve dans une situation inconfortable et on cherche un coupable. On préfère éviter toute sorte d'actions ou de prises de responsabilités et râler sur notre cas ou sur les autres.
- On peux aussi se plaindre pour mieux briller. On diminue l'autre (le chauffard sur la route, notre collègue au travail....) car on veut montrer que nous sommes supérieurs. On a besoin d'être reconnu.
- On râle aussi pour faire changer les autres d'avis et regrouper plus de monde sur notre point de vue. C'est surtout valable en politique par exemple ou dans les grands groupes où on a du mal à se faire entendre seul.
- D'une manière générale, la grande majorité d'entre nous a prit l'habitude de râler comme mode de communication. On ne se rend même plus compte à quel point on râle et à quel point cela pollue notre vie. C'est la première prise de conscience que j'ai eue et que les autres participants au challenge ont quand ils commencent.
Quels ont été les réactions des internautes par rapport au challenge ?
Les internautes sont très enthousiastes. Ils réagissent, me donnent leur avis, partagent leurs doutes et tous les jours il y en a qui se sentent inspirés pour essayer. De manière générale ils apprécient beaucoup le partage de mon expérience et mon analyse de situation lors de mes vidéos de 2 à 3 minutes.
A-t-il été difficile d'arrêter de râler ?
Pas vraiment difficile mais c'est plutôt une constante découverte. Je me laisse guider par le plaisir. Je ne veux pas que ce challenge soit source de frustration. Si je râle et je recommence à zéro ce n'est pas grave, je suis bien décidée à ce que ce challenge soit source de bonheur.
Où en êtes-vous aujourd'hui ?
Après avoir atteint 13 jours consécutifs, puis 10 jours, je viens de rechuter et me voilà à mon 3ème jour sans râler !
Votre entourage a-t-il remarqué votre changement d'attitude ?
Oui bien évidemment, surtout mes enfants, mon mari et mes collègues de travail. Parfois ça leur fait presque drôle de ne pas m'entendre râler. Ils avaient pris l'habitude et cela fait comme un vide, un bruit de fond qui n'est plus là. Un silence bien agréable.
Aujourd'hui, quand vous sentez que vous allez râler, comment réagissez-vous ?
Je pose mes limites, je communique ma frustration sans jugement, je demande de l'aide de manière précise et en regardant mon interlocuteur dans les yeux.
Pouvez-vous nous raconter ce que ce challenge vous a apporté ?
Je communique mieux avec mes enfants et je déguste ma relation avec mon mari. Au travail je suis de bonne humeur et je profite de la vie. Je me suis fait plein de nouveaux amis qui recherchent la même chose que moi et surtout je m'amuse énormément !
Vous râlez ? Commencez vous aussi sur http://jarretederaler.com/