Journaliste et réalisatrice de grand talent, Marie-Monique Robin est une spécialiste des documentaires engagés. Elle consacre ce film aux femmes et à leurs combats pour un monde plus responsable.
Avec "Femmes pour la planète" vous vous penchez sur les initiatives positives de femmes qui s’engagent pour promouvoir un mode de vie alternatif. Pourquoi mettre particulièrement en avant les femmes ?
Dans mon dernier film et livre Sacrée croissance !, je présente des initiatives citoyennes, au Nord et au Sud de la planète, qui montrent la voie vers une société plus durable, plus solidaire et plus juste. Ces expériences collectives visent à relocaliser la production alimentaire (agriculture urbaine), à réduire la consommation énergétique, à promouvoir les énergies renouvelables et à développer l'économie locale grâce aux monnaies locales. J'ai constaté que les femmes sont souvent les chevilles ouvrières de ces initiatives car elles ont une conscience aigüe des défis qui caractérisent le XXIème siècle : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles et de la biodiversité, progression de la pauvreté et des inégalités. De manière discrète et efficace, ces femmes veulent "ramener l'écologie à la maison", selon l'expression de la sociologue américaine Giovanna di Chiro. Elles agissent ici et maintenant pour construire un monde meilleur.
Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre par ce documentaire ?
Les six héroïnes de Femmes pour la planète viennent de six pays très différents : l'Argentine, le Canada, le Danemark, le Népal, le Brésil et l'Allemagne, mais elles partagent des valeurs communes qui peuvent tous nous inspirer. D'abord, elles veulent "prendre soin" (en anglais on parle de "care") de leur environnement mais aussi des personnes avec qui elles vivent. Elles sont très attachées à leurs communautés humaines et territoriales et veulent créer du lien. Elles veulent protéger les "biens communs", comme la nourriture, l'énergie ou l'argent, en les arrachant des mains des spéculateurs ou des intérêts privés et elles s'opposent à la compétition en promouvant la coopération et le partage. Toutes ces valeurs sont les fondements de la société "post-croissance" dont nous avons besoin de toute urgence !
Pourquoi faire appel au financement participatif ?
En 2011, j'ai créé ma maison de production m2rfilms pour être indépendante et pouvoir réaliser des films ambitieux et de qualité. Ces films coûtent cher. Pour réunir l'argent nécessaire, j'ai besoin du soutien des citoyens et citoyennes. C'est pourquoi chacun de mes films est financé en partie par le "crowdfunding", le financement participatif qui est l'une des conditions de mon indépendance.
Pour lancer votre campagne de financement participatif, vous avez choisi la plateforme Agir&Co du Crédit coopératif, banque qui prône une économie sociale et solidaire, est-ce un choix engagé ?
Pour Femmes pour la planète, m2rfilms collabore avec le Crédit Coopératif qui est un acteur capital pour la promotion de l'économie sociale et solidaire. Cette collaboration est cohérente car toutes les initiatives que portent les femmes du film s'inscrivent dans cette économie !
Quelles sont vos espérances pour le futur ?
J'espère que nous serons de plus en plus nombreux à agir ici et maintenant pour engager la transition écologique vers un autre monde plus respectueux de l'environnement et plus équitable. Femmes pour la planète montre que c'est possible. A chacun d'agir à son niveau !
Pourquoi est-il important que ce film voit le jour ?
Nous vivons des moments difficiles où la confusion et le désespoir règnent. Femmes pour la planète est un film plein d'espoir qui donne raison au poète allemand Goethe qui a dit : "Tout ce que tu peux faire ou rêver de faire, tu peux l'entreprendre. L'audace renferme en soi génie, pouvoir et magie. Débute maintenant".
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