De cette fraicheur de jeune fille, même âgée, cette innocence, ignorance du mal. De cet enthousiasme soudain, « regardes, c’est beau ! Je l’ai acheté au marché, c’est griffé et je l’ai payé un tiers de son prix… ». De cette coquetterie qui te rendait si belle, lorsque tu le décidais, élégante, pleine de charme. Et ton parfum, ta crème « Eterna 27 » que tu mettais avec allégresse en déclarant l’année de ta naissance
De cette capacité que tu avais de rêver ton futur, en nous faisant rêver, petites filles « nous irons sillonner le monde, nous serons riches, plus jamais de problèmes ! » tu nous disais et on te croyait comme dans un conte de fées. Tes rêves de petite fille jamais grandie…
Et en même temps,
De ce refus de céder à la facilité, au conformisme, à la « normose », maladie du siècle qui nous rend tous pareils et aplatis, qui nous tire vers le bas et contrôle nos élans à grandir, à nos surpasser, à voler. De cette curiosité intellectuelle mais surtout humaine, qui ne cédait jamais aux apparences. De cette originalité, même dans la façon de t’habiller, tes robes africaines, tes couleurs, le bleu et le rouge, le marron et le beige, tes bracelets d’or et d’argent, tes bijoux ethniques, orientaux, persans et toscans mélangés
Tes mains me manquent, maman. Tes petites mains qui me caressaient les soirs de fièvre quand tu approchais ton menton à mes tempes chaudes et tu disais « trente-huit, pas une ligne de plus, pas une ligne de de moins ». Ou, lorsque tu arrangeais ma couverture avant de m’endormir, tu soufflais à mon oreille « je suis fière de toi »…des mots que tu as continué à me répéter même adulte…
Merci Maman, Pour tout cet amour que tu m’as donné et qui encore résonne si présent, si vivant. Tu me manques, c’est vrai, mais de tout cet amour, j’en suis remplie à jamais.
Antonella Verdiani - Docteur en Sciences de l'éducation et fondatrice du Printemps de l'éducation