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Cinéma

Les Optimistes : une pour toutes, et toutes pour une !

Gunhild Westhagen Magnor, la réalisatrice du film "Les optimistes"
Claire Sejournet
Claire Sejournet
Mis à jour le 25 février 2021
Le dernier film de Gunhild Westhagen Magnor est une bouffée d'air frais venue du Nord. Les Optimistes retrace l'aventure d'une équipe de volleyeuses… dont la moyenne d'âge dépasse les 80 ans ! Rencontre avec la réalisatrice de ce film enthousiasmant.

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Comment vous est venue l'idée de tourner ce film ?
Lorsque j'ai fêté mes 30 ans, j'ai commencé à penser au fait que je vieillissais. Je me disais « C'est trop tard » ! Nous avons souvent une mauvaise image de la vieillesse, nous la lions à la solitude et la maladie. Un jour, ma mère m'a dit qu'elle avait commencé à jouer au volley-ball. Elle avait 72 ans. J'ai pensé : « C'est génial, on peut continuer à vivre en étant vieux ». Lorsqu'elle a ajouté que la plus âgée de l'équipe avait 96 ans, je me suis dis qu'il fallait que je rencontre cette équipe. C'est ainsi que j'ai rencontré les Optimistes. Elles m'ont inspirée, j'ai eu envie de faire un film optimiste, positif, autour de la vieillesse.

Quel message faites-vous passer à travers le film ?
Le message principal, c'est que chacun a la responsabilité de son propre bonheur. N'attendez pas que le bonheur vienne. La vie n'est pas toujours heureuse, je le montre dans le film : ces femmes sont aussi seules, malades, âgées. Mais cela ne les arrête pas. C'est leur attitude face à la vie qui fait la différence. Soyez positive, soyez optimiste !

Le fait de se sentir membre d'un groupe est aussi important, non ?
Oui, j'ai voulu montrer l'importance du groupe. Les Optimistes se rencontrent chaque lundi. C'est important lorsque l'on vieillit de faire partie d'un groupe, de s'impliquer dans une association. Ce ne doit pas nécessairement être du volley-ball, ni même du sport, mais quelque chose de régulier auquel on se sent connecté. D'ailleurs, je pense que ce n'est pas lié à l'âge. Nous avons tous besoin de sentir que nous appartenons à un groupe, de nous impliquer dans un projet commun.

Avoir un projet commun au sein d'un groupe le renforce ?
Dans le film, le projet est d'aller jouer un match contre une équipe masculine suédoise. Cela m'a beaucoup intéressée. Ces femmes jouaient au volley depuis 40 ans et elles ne connaissaient pas les règles ! Quand elles ont décidé de participer à ce match, quelque chose de nouveau a émergé dans le groupe. Elles devaient se forcer, s'impliquer. Ce n'était pas seulement jouer, il fallait s'entrainer, s'améliorer. C'est important de sentir que l'on peut s'améliorer à tout âge. La vie ne s'arrête pas lorsque l'on vieillit, c'est un des éléments que je voulais montrer dans le film. Vous pouvez voyager, rencontrer des nouvelles personnes, apprendre de nouvelles choses… Vous amuser en fait !

A-t-il été facile pour les femmes de l'équipe de se retrouver face à la caméra ?
Lorsque je leur ai proposé de tourner un film sur leur équipe, elles m'ont toutes dit que c'était une bonne idée, mais qu'elles ne souhaitaient pas y apparaître ! J'étais seule sur le tournage la plupart du temps. Je me suis donc glissée dans le quotidien de l'équipe et j'ai fini par me faire oublier. J'ai dirigé certaines scènes, mais la plupart du temps, j'observais. Ce ne sont pas des actrices, elles restent elles-mêmes. Finalement, le plus dur, ce fut pour moi de réussir à les réunir pour tourner. Je pensais que ce serait facile de faire ce film, car je me disais qu'elles auraient beaucoup de temps libre. Mais pas du tout ! Quand j'appelais, elles me répondaient régulièrement qu'elles étaient déjà prises.

Votre film offre aussi une plongée dans la vie quotidienne norvégienne, notamment en hiver, avec la pratique du traineau et du ski, l'attention porté à la décoration de la maison, le crochet...
J'ai montré leur quotidien, le mode de vie normal en Norvège. Bien sûr, tout est un peu plus lent à cause de leur âge. Mon film est aussi un hommage à cette génération, certaines activités sont peut-être moins typiques chez les jeunes aujourd'hui. Mais c'est vrai que nous, Norvégiens, nous sommes beaucoup à la maison. Mon film n'est pas une fiction, il ne s'agissait pas de donner des éléments extérieurs pour comprendre le personnage. Je voulais montrer l'intérieur des maisons, en particulier les chambres, car je pense que cela en dit long sur les personnalités de chacune d’entre elles. 

Maintenant que vous avez tourné ce film, avez-vous encore peur de vieillir ?
Et bien, faire ce film m'a beaucoup aidée ! La chose la plus importante que j'ai apprise, c'est de rester positif et optimiste quoiqu'il nous arrive, à nous ou à notre entourage. Tout est une question d'attitude et de façon de faire face aux obstacles que l'on peut rencontrer. L'optimisme est la clé d'une vie heureuse. Je vais essayer de m'en souvenir durant ma vie et mes vieux jours !
 
Les Optimistes, un film de Gunhild Westhagen Magnor. Sortie le 29 avril 2015

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