Marlène Delcambre est une photographe utilisant les mots et l’image comme support d’une narration de sa vie à travers elle-même et à travers les autres, et utilise son art pour défendre des causes qui lui sont chères.
FemininBio : Quand et comment vous est venue cette conscience écologique que vous défendez dans vos œuvres ?
Marlène Delcambre : Quand je suis arrivée à Paris, je me suis intégrée à des groupes d’artistes et de poètes engagés. Leur solidarité et leur vision du monde m’ont fait comprendre l’importance de préserver les ressources qui nous entourent. Les poètes relèvent sans cesse la beauté des choses que nous ne voyons plus. Même si les campagnes de sensibilisation nous encouragent à devenir écoresponsables, les gens restent individualistes. L’importance des associations et des groupes d’artistes est primordiale pour nous rendre solidaires. La solidarité est indispensable à la survie des hommes et à la planète.
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De quelle façon l'exprimez-vous ?
Je suis photographe de mode et artiste plasticienne. À ma modeste échelle, j’utilise les mots, l’image et la vidéo pour faire passer une conviction. Je me sers de l’autoportrait en vidéo, photographie et en texte pour défendre une cause et sensibiliser le public. Car l’autoportrait n’est pas un dialogue entre l’artiste et lui-même, c’est un dialogue avec le spectateur. J’ai choisi de me filmer et de me photographier en baigneuse pour représenter le problème du gaspillage de l’eau dans le monde. J’ai choisi l’eau parce que c’est le symbole de la vie. Mon personnage est une baigneuse qui semble, par son accoutrement avoir traversé toutes les époques. Elle cherche ce qu’elle n’a plus, ayant abusé de tout. Elle déambule en plein désarroi dans un atelier aride, entre l’illusion et le souvenir de ce qu’elle avait et qu’elle a épuisé : l’eau . Le clip traite de l’abus, des conséquences du gaspillage et surtout, du manque de conscience.
Si nous ne faisons rien, d’ici 2050, près de 3,9 milliards de personnes seront confrontées à un important stress hydrique. Nous sommes dépositaires de la terre, mais elle appartient à nos enfants. Si nous ne faisons rien, le réchauffement climatique, l’épuisement des sols pour nourrir une population galopante, la réduction constante du poumon de notre planète, la forêt amazonienne, vont venir à bout de nos ressources et nos enfants seront, comme ma baigneuse, les habitants pétrifiés d’une terre épuisée et aride.
Vous êtes très engagée dans le monde associatif, pourquoi et comment le concilier à votre métier d'artiste ?
J’ai réalisé la campagne de publicité et j’apporte mon concours au site « mytroc ». Mytroc est un site fondé par Floriane Addad, qui défend l’écologie, en contribuant à promouvoir une consommation plus responsable, en recyclant, en échangeant afin de limiter notre impact sur l’environnement. Je suis également membre de l’association artistique dirigée par l’artiste Yann Toma, qui mobilise les artistes pour l’écologie, en transformant l’énergie créatrice pour favoriser la révolution écologique.
Retrouvez Marlène Delcambre sur son site ou à son studio.