20 ans déjà ! Fondée avec le leitmotiv qu’il faut valoriser le travail des petits producteurs du monde entier, AlterEco est devenue en deux décennies un acteur incontournable du bio et du commerce équitable. A l’origine, Tristan Lecomte, entrepreneur engagé, ouvre dans Paris une boutique d’artisanat éthique et de petites productions. Très vite, il apparait logique de sauter le pas et d’aller plus directement à la rencontre des consommateurs. En 2002, l’entreprise entre dans les grandes et moyennes surfaces. Le pari est osé car à l’époque (pas si ancienne, et pourtant !), le bio et le commerce équitable sont loin d’occuper les esprits comme ils peuvent le faire aujourd’hui.
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1998-2018 : l’heure est à la fois au bilan et aux projets pour AlterEco. Du côté des acquis, une réputation solidement ancrée d’entreprise engagée et soucieuse de la qualité des produits proposés autant que des conditions de vie et de travail de ses partenaires. Le commerce équitable, l’engagement pour l’agriculture bio et la protection de la planète se résument dans le slogan, « Le goût d’un monde plus juste ». Du côté de l’avenir, l’envie d’aller encore plus loin dans les partenariats avec les petits producteurs du monde entier à travers des projets de restauration des écosystème et de la promotion de l’agriculture familiale. L’ambition est d’œuvrer pour la résilience des écosystèmes et la valorisation des savoirs-faires afin de garantir une activité économique stable localement et ainsi freiner l’exode rural.
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Ainsi en est-il au Guatemala, dans la coopérative FECCEG. Le partenariat mis en place avec AlterEco a permis de garantir un débouché à une partie de la production. « Une fois que l’on est sûr de pouvoir avoir de quoi nourrir nos familles, on peut se préoccuper d’autres sujets, comme les droits des femmes, l’éducation des enfants… » explique Juan Francisco Gonzalez, Directeur Général de la coopérative. Grâce au commerce équitable, c’est un vrai cercle vertueux qui s’est installé : la parole des femmes est entendue, les droits des enfants et de la famille sont mis en avant…
« Le commerce équitable permet d’intégrer les femmes dans l’activité, renchérit Adélaida Berdua Lopez, productrice de café. Nous ne sommes plus marginalisées, nous pouvons prendre part aux décisions de la collectivité. D’ailleurs, des lignes de crédit dans le budget de la coopérative sont dédiées à l’entreprenariat au féminin. » Ces activités, souvent des savoirs-faires traditionnels comme le tissage ou la vannerie, apportent des sources de revenus complémentaires et aident les femmes à gagner en autonomie et en légitimité au sein de la communauté.
La communauté toute entière bénéficie des retombées du commerce équitable. Cela se joue parfois à l’échelon d’une personne. Ainsi en est-il d’un jeune qui allait quitter le village pour tenter sa chance en ville voire essayer de rejoindre les Etats-Unis. « On sait combien la vie peut être dure si on n’a pas de papiers aux Etats-Unis, souligne Juan Francisco Gonzalez. Et les bandes sont une menace pour nos jeunes. Du coup, on essaye de leur offrir des perspectives locales. Lui par exemple [il indique un jeune sur une photo - NDLR], on a pu le former et c’est devenu notre dégustateur de café. Il a une vraie compétence et un avenir dans la communauté. Du coup, il n’est pas parti risquer sa vie. »
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