Le jean est partout. En France, c’est après la Seconde Guerre mondiale qu’il fait son entrée dans nos garde-robes. Depuis, cet ancien vêtement de travail a bien évolué et rempli nos tiroirs.
Rédigé en 2017 par l'auteure : Pourtant, sa production cause du tort à l’environnement : selon l’Ademe, le cycle de vie d’un jean consommerait l’équivalent de 25 litres de pétrole et émet 2 kg de CO2, et la culture du coton absorberait près de 11% des pesticides utilisés dans le monde. Cultivée principalement en Chine, en Inde, aux États-Unis, au Pakistan et au Brésil, cette plante est gourmande en ressources : pour la quantité de coton composant un jean, il faut compter 10 000 litres d’eau, 75 kg de pesticides et 2 kg d’engrais. Sachant qu’il se vend chaque année 63 millions de jeans sur le marché français, cela fait… Une opération bien triste à résoudre.
Edit décembre 2020 : selon la spécialiste Catherine Dauriac, Présidente de Fashion Révolution France, la culture du coton utilise 10% des pesticides mondiaux, pour 25% des matières dans l’industrie textile. Pour l’eau, les besoins en irrigation sont les suivants : 1214 litres pour produire 1kg de fibres conventionnelles. A cela se rajoute les besoins en eau pour la filature, le tissage et la teinture. Source : Les Textiles (récemment paru chez Actes Sud)
Et c'est sans compter les drames quotidiens se nouant dans les usines textile en Chine, au Bangladesh, au Maroc, en Tunisie, etc... Les conditions de travail désastreuses pour la vie des ouvriers, enfants comme adultes, sont régulièrement dénoncées par les ONG : quand ils ne doivent pas manipuler à mains nues des produits toxiques, c'est la technique du "sablage" – pour éclaircir le tissu – qui se révèle aussi particulièrement mortelle pour les employés.
Pour le consommateur, la solution se trouve en partie dans les références bio et éthiques. Le coton biologique est issu d’une agriculture qui limite l’usage de produits chimiques de synthèse. Sa production se passe des traitements d’"ennoblissement", comme le fameux délavage, obtenu avec des produits chimiques, de l’eau et beaucoup d’énergie.
Certaines marques, comme Ekyog, proposent des pantalons en coton bio délavés tout en respectant la planète, grâce au traitement "Avol Oxy White", un agent de blanchiment écologique. Ainsi, les eaux ne sont pas polluées et la santé des travailleurs est protégée.
Un jean bleu (blanc, rouge)
Les usines de fabrication de jeans sont, pour la plupart, délocalisées dans les pays du Sud, où la réglementation sociale n’est pas respectée. Entre la récolte du coton, sa filature, son traitement et la confection, un jean peut aussi parcourir jusqu’à 65.000 km pour se retrouver en boutique.
Pour y remédier, des marques comme 1083 proposent des jeans 100 % français. Lancée en 2011, la maison Breizh Angel arbore fièrement ses origines bretonnes, boostant l’emploi local et le travail fait-main. Car l’Europe ne manque pas de savoir-faire. Les tissus utilisés par F-ABRIC proviennent de matières premières cultivées sur le sol européen et son jean est 100 % biodégradable : il suffit de le déposer dans un compost quand son heure est venue.
4 règles et 1 jean
Choisir un jean de qualité, bien coupé, en coton biologique et non délavé afin de limiter l’utilisation de chlore.
S’informer sur sa provenance. Se tourner vers les labels qui respectent les règles de l’Organisation internationale du travail et les logos environnementaux (Écolabel européen, Oeko Tex, Gots).
L’entretien d’un jean représente 48 % de son impact sur l’environnement : on ne le lave qu’après sa cinquième utilisation, dans une machine de classe A et à froid. Pas de séchage en machine, ni de repassage.
Ne jamais jeter son jean : on lui offre une deuxième vie dans une friperie ou comme chiffon.