Comment est né le réseau Marcapar et "Les Cuisiniers du cheveu" ? En réponse à quels besoins particuliers ?
Le concept a vu le jour dans les années 1990 alors que j’étais "creative designer" chez Zotos (Groupe Shiseido). En tant que technicien coloriste, j’ai été envoyé à Londres pour une présentation de produits sur un salon. Je devais faire une remontée de ton (Ndlr : repigmenter une couleur, pour la raviver) mais mon modèle avait les cheveux hyper sensibilisés et je n’arrivais pas à faire une bonne remontée de ton avec la chimie.
En regardant autour de moi, j’ai vu des pots en verre. J’ai demandé ce qu’ils contenaient et on m’a répondu que c’était du henné en poudre. A cette époque, j’avais entendu que le henné cassait le cheveu mais j’ai tout de même tenté une première application avec la poudre de henné puis une seconde en chimie.
C’est comme ça que je suis non seulement parvenu à faire une bonne remontée de ton, mais que je me suis également aperçu que le henné ne cassait pas les cheveux et qu’au contraire, il leur apportait de la brillance.
Comment avez-vous travaillé sur les plantes au début ?
De retour en France, j’ai fait des recherches sur la coloration végétale en m’inspirant de la teinture ancestrale des tissus par les plantes. Je suis allé au Musée au de la Soie, au Musée des tissus à Lyon et je me suis documenté sur les propriétés des plantes tinctoriales ainsi que leurs effets sur le cheveu, dont la constitution diffère d’une fibre de laine par exemple.
J’ai donc commencé par les plantes avec un mordant direct, comme le henné, c’est-à-dire qu’elles contiennent naturellement une molécule colorante appelée le lawsone, qui permet de faire aimant sur le cheveu.
Au départ, je cueillais mes plantes dans la forêt et les étudiais ensuite. J’ai ensuite poussé mes recherches en achetant différentes plantes, avec les conseils d’une cliente du salon qui était responsable de l'achat des plantes au sein d’un laboratoire pharmaceutique.
J’ai eu la chance de faire mes essais sur mes clientes au salon qui, malgré certains résultats pas toujours très concluants, ont continué de m’accompagner !
Je ne me suis jamais découragé car si les résultats en termes de couleur n’étaient pas toujours ceux escomptés, la qualité du cheveu obtenue m’a poussé à persévérer.
Le cheveu était brillant, facilement modelable et souple. Par ailleurs, j’ai nettement vu diminuer puis disparaître les allergies et autres réactions dermatologiques, tant chez les clients que chez les coiffeurs.
A l’origine, le projet portait uniquement sur la fabrication de produits destinés à mon propre salon et il m’a fallu de nombreuses années pour développer toutes les couleurs dont je dispose aujourd’hui, notamment avec le blond, qui m’a pris 3 ans !
Un jour, un collègue coiffeur a d’ailleurs ri de ce projet et a pris le pari que je parvienne un jour à faire du châtain. Finalement, en 2004, sa fille est venue frapper à ma porte après avoir démissionné du salon de son père, pour travailler avec moi sur du végétal : j’avais entre-temps relevé le pari et trouvé la recette pour le foncé. Aujourd’hui Marcapar est "la seule marque à faire du châtain".
=POURQUOI GUILLEMETS? AUTRES TEINTURES VEGET????
De nos jours, l’intérêt des coiffeurs pour la coloration végétale ne cesse de croître. Ce sont les salons de coiffure qui révolutionnent leur approche de la coloration et qui font la marque Marcapar. Les produits portent le nom de marque, Marcapar, et les salons de coiffure du réseau sont labellisés "Les Cuisiniers du cheveu".
Quelles sont les familles de plantes utilisées dans vos colorations végétales ?
Il faut savoir qu’il y a 2 pigments dans le cheveu : le rouge et le jaune. Dans les trois familles de plantes utilisées, on retrouve les flavonoïdes - le jaune -, les anthraquinones - le rouge -, et les indigos - le bleu et le vert. Dans chacune de ces familles, il faut ensuite trouver des plantes avec un mordant direct, qui puissent donc colorer le cheveu. La nature est riche et magnifique !
Chaque plante est différente par nature mais aussi en fonction du sol et du climat. On a ainsi des plantes qui viennent du monde entier (Afrique du Nord, Amérique centrale, Europe). En France, on a la fameuse garance (rouge). Au XVIIIe siècle, toute une région vivait de cette plante. De Fontaine-de-Vaucluse à L’Isle-sur-la-Sorgue, sept moulins broyaient nuit et jour de la garance.
Les plantes employées dans vos colorations végétales sont-elles labellisées bio ?
Aujourd’hui, nos formulations dépassent les exigences de labels bio qui sont parfois trop restrictifs et ne permettent pas de coller à notre matière première et notre discours.
Nous travaillons avec des herboristes au niveau international. La première question qu’ils nous posent est : "Est-ce que vous voulez des plantes bio ou sauvages ?" Nous leur répondons systématiquement : "Sauvages" !
Il faut savoir qu’une plante même bio demeure une plante cultivée. J’ai la chance d’avoir 3 hectares de vignes en appellation Vacqueyras et je peux constater les différences entre des vignes qui depuis 10 ans n’ont pas reçu de désherbants et celles de mon voisin traitées et désherbées.
Comment avez-vous élaboré les différentes teintes ?
Ce sont les clientes les plus exigeantes qui ont permis d‘élaborer une gamme étendue et unique.
Quels sont les actifs utilisés dans votre gamme de soin ? Qui s’occupe de la formulation ?
Je cerne moi-même les besoins par rapport aux demandes des coiffeurs et/ou des clients. Ensuite, la formulation revient à une chimiste et un pharmacien pour assurer l’élaboration des produits et leur conformité aux normes.
Dans notre gamme de soins, nous avons les shampoings dans lesquels nous avons supprimé toute trace de lauryl sulfate. Nous le remplaçons par une décoction aux plantes, et les détergents par une base lavante au sucre.
Tous nos complexes aromatiques sont composés d’huiles végétales et d’huiles essentielles, avec un label bio que nous n’avons jamais mis en avant. Nos produits coiffants sont quant à eux composés essentiellement de produits alimentaires : sucre, miel, houblon…
Et enfin notre petit dernier, le masque capillaire Remarkable, est une synergie de graines, comme le fenugrec réputé pour la repousse des cheveux, et d’huiles (sésame, Argan, carthame, ylang-ylang…).
Où peut-on trouver vos produits ? La liste des coiffeurs qui les utilisent ?
La liste des salons employant nos produits se trouve sur notre site Internet Marcapar.com.
Parlez-nous du label que vous souhaitez lancer et du réseau "les Cuisiniers du cheveu"
Nous avons créé à la fois un nom de marque et un label, "Les Cuisiniers du cheveu", car le consommateur est à la fois perdu et trompé. Beaucoup trop de marques utilisent les mentions "végétal, naturel, à base de, sans ammoniaque, sans parabène …"
D’autre part, nous souhaitions réunir sous un même nom des salons de coiffure indépendants sans leur imposer les contraintes d’un réseau de franchisés. Mais ils sont tous fidèles à des principes de vie: la santé des personnes, le développement durable…
Les salons auxquels nous attribuons ce label ont rejoint le réseau en s’engageant à :
- avoir suivi une formation Expert sur les plantes et les huiles végétales ; utilisé des plantes et des huiles, et uniquement des plantes et des huiles;
- être transparents : savoir écouter et dialoguer avec le client, le conseiller et l’informer honnêtement, communiquer avec un étiquetage-vérité ;
- respecter les protocoles d’application ;
- respecter la marque, le logo, le personnel et la clientèle ;
- adopter un comportement éco-responsable ;
- bannir les ingrédients nocifs pour la santé et l’environnement.
Afin de mieux cerner leur investissement, ces coiffeurs se verront également bientôt décerner une toque à 3 échelons :
- bouquet jaune pour ceux qui font au moins 30% de leur clientèle en végétal ;
- bouquet rouge pour ceux qui en font 50% ;
- bouquet bleu pour ceux qui font 100% de leur clientèle en végétal.
Comme vous le constatez, la révolution végétale est en marche !
Partagez vos 5 astuces/commandements avec nos lectrices pour de beaux cheveux naturels en pleine santé
1. Apprendre à lire les ingrédients sur les étiquettes, ce qui est présent et non se fier à ce qu’il n’y a pas
2. Eviter les colorations d’oxydation qui ternissent les cheveux, les rendent poreux et diminuent leur élasticité naturelle
3. Prendre le temps de dialoguer avec son coiffeur
4. "Choisir entre poison et bonheur" : il s’agit d’un sain mélange de plantes et d’eau tiède ou d’une décoction.
5. Les couleurs végétales Marcapar peuvent s’appliquer sur de la chimie sans traitement intermédiaire, puisque que les plantes colmatent les brèches des cheveux fragilisés. N'hésitez plus : testez un salon labellisé "Les Cuisiniers du cheveu" !
> Retrouvez Marcapar et Les Cuisiniers du cheveu sur Internet: le concept, les produits et les salons