Pour ne pas influencer Sylvie Hampikian, elle a réalisé sa lecture en aveugle (sans connaitre la marque). Son analyse est intéressante.
Sylvie, quelle est votre lecture des ingrédients ?
Le lait pour le corps est assez correct, avec de la glycérine et de l’huile de pépin de raisin en bonne position. Malheureusement la principale base huileuse est une huile de moindre qualité (huile végétale hydrogénée) et il y a beaucoup d’ingrédients végétaux très transformés. L’extrait de bambou, vu sa place dans le listing, doit être présent à l’état de traces.
Le gel douche et l'huile de douche contiennent un bon nombre d’extraits naturels mais aussi du SLS (sodium lauryl sulfate) pour l’un et de l’ammonium lauryl sulfate* pour l’autre. Dans le gel, l’extrait de noix de savon, vu sa place dans le listing, doit être présent à l’état de traces.
Le savon est le mieux à mon goût, car il contient beaucoup d’extraits naturels et l’ingrédient mis en avant (huile de lin) est bien placé dans la composition, donc probablement en quantités non négligeables. Néanmoins, on y trouve aussi des composants douteux (EDTA, au profil toxicologique inquiétant ; alcool benzylique, peu toxique mais potentiellement irritant).
Quelles sont vos conclusions ?
Il n’est pas faux de dire que la majorité des ingrédients est d’origine naturelle, et même végétale (pour la glycérine on ne sait pas si elle est végétale ou animale). Néanmoins, la plupart sont des produits de semi-synthèse, très transformés et (à mon sens) dénaturés. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont inefficaces.
Des points positifs ?
On a vraiment très peu de composants chimiques et notamment, aucun des plus polluants ou des plus toxiques.
Il y a quelques ingrédients nobles (et plus coûteux), mêmes s’ils sont minoritaires.
Si je devais mettre un note, je mettrais la moyenne (avec comme appréciation : "est sur la bonne voie, mais peut mieux faire"). On est quand même très au-dessus de la qualité initiale des cosmétiques conventionnels.
*Les très décriés sodium lauryl sulfate (SLS) et sodium lauryl sulfate semble pouvoir être obtenu à partir de 2 processus : l’un partant du pétrole, l’autre de l’acide laurique extrait de l’huile de palme ou de coco (en gros, c’est un peu comme l’acide acétique, qui peut être extrait du vinaigre issu de la fermentation du raisin, soit obtenu directement par synthèse chimique à partir du glucose). La molécule au final, est identique, c’est le processus d’obtention qui est différent et qui justifie ou nom “d’origine naturelle”.
Le SLS obtenu à partir des huiles de palme et coco est autorisé en cosmétique bio (mais pas le laureth, car il subit un processus de synthèse supplémenter-éthoxylation- qui est très polluant). Le problème, c’est que le code INCI ne permet pas de distinguer le SLS issu du pétrole du SLS issu de palme ou coco.