« La coupe menstruelle, plus dangereuse que les tampons », « Les coupes menstruelles favorisent les chocs toxiques mais pas les tampons » : voici les différents titres que l'on retrouve actuellement dans la presse, à la suite de la parution du communiqué de presse présentant les premiers résultats de l'étude menée par le Centre national de référence des staphylocoques.
Le Docteur Gérard Lina, professeur au CNRS a en effet analysé 700 tampons usagés, avec pour objectif de « déterminer dans quelle mesure leur utilisation induit un risque de choc toxique lié aux règles », explique-t-on sur le site du CHU de Lyon.
Résultat ? Toujours d'après ce communiqué, « aucun dispositif vaginal ne stimule la production de la toxine TSSTT-1 qui déclenche le choc toxique (NDLR: ou SCT, syndrome du choc toxique) ». Cependant, les coupes, « ayant un diamètre plus important que les tampons » permettraient « une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine ».
Il y a de quoi s'y perdre. Revenons ensemble sur les faits.
25 avril 2017 : France 5 diffuse le documentaire « Tampon notre ennemi intime », réalisé par Audrey Gloaguen, afin d'alerter sur la composition de cet objet du quotidien. Dans le documentaire de France 5, la plupart des scientifiques interrogés n'ont néanmoins aucun doute sur le danger représenté par les tampons.
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« Ils (les industriels, NDLR) disent que les risques sont faibles. Mais cela est faible si l’on n’utilise qu’un seul tampon. Une femme utilise en moyenne 11.000 tampons dans une vie. La plupart des dioxines s’accumulent », avance Philip Tierno, chercheur à l’école de médecine de New York, dans le documentaire.
Cela fait notamment suite à l'augmentation des cas de SCT. En 2014, on recense 22 cas de choc toxique contre 5 dans les années 2000.
Ce documentaire nous révèle une étude commandée en août 2016 par le secrétariat d’Etat français à la Consommation. Six références de tampons ont été testées, dont les marques ne sont pas connues. On y retrouve de la dioxine, l’un des dix produits chimiques les plus dangereux au monde, comme le souligne l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), ou encore des phtalates (perturbateurs endocriniens). Au total, vingt ou trente composants chimiques différents ont été trouvés dans chaque produit, à des seuils très faibles.
Le 4 juillet 2017 : les premiers résultats d’une étude autour de la coupe menstruelle, menée par le Centre National de Référence des Staphylocoques, sont publiés. Notons tout d'abord que les cas de SCT sont tous causés par le port d’un dispositif intravaginal : tampons (bio ou pas), éponges, coupes menstruelles..., tout confondu. L'auteure Elise Thiébaut, dans son excellent article, "Choc toxique: pourquoi la coupe menstruelle et les tampons bio sont mis en cause?", relève que « selon toutes les victimes qu'elle a pu rencontrer », la plupart des cas de choc toxique étaient issus du port de « tampons des marques conventionnelles les plus courantes. Un seul cas serait lié au port d'une coupe menstruelle ».
Marie Réveilhac, cofondatrice de Dans Ma Culotte, marques de protections hygiéniques écolo, met en garde sur ce qui a été avancé : « il ne faut pas tirer de conclusions hâtives, nous ne connaissons pas les conditions de réalisation de cette étude, la méthodologie, les mesures prises etc... ». En effet, pour les tampons l'étude a été menée en analysant des tampons déjà usagés contrairement aux coupes. En effet, elles ont été testées en les mettant « dans un sac plastique avec un mélange rappelant l’environnement biologique du vagin, afin d’observer l’évolution staphylocoque doré » explique Elise Thiébaut dans son article. L'étude des coupes ne s'est donc pas déroulée en condition « réelles ». Attendons donc l'étude complète pour se faire un avis.
Quant à l'avertissement sur le risque de choc toxique, il est clairement affiché sur les notices des coupes Dans Ma Culotte. « Nous avons toujours été transparentes avec cela. Mais ce risque existe de la même façon avec les tampons, il faut utiliser correctement tous les dispositifs intra-vaginaux à savoir ne pas les porter la nuit, les changer (ou vider) toutes les 4 à 6 heures ».
Adeptes de la cup, retenons avant tout les bonnes pratiques à conserver en toutes circonstances, et tout ira bien !
-Se laver les mains avant d'insérer la cup,
- La stériliser régulièrement, c'est-à-dire à chaque début de cycle (en la plongeant dans une casserole d'eau bouillante durant 7 minutes, de façon à ce qu'elle ne touche pas le fond) - évitez l'usage de vinaigre blanc, d'alcool à désinfecter ou de savon détergent, qui abimeraient votre cup et provoquerait des irritations.
- Laver la cup à l'eau claire après l'avoir vidée.
- Ne pas l'utiliser la nuit pour éviter tout contact du sang de manière prolongée avec le vagin.