Femininbio.com : Matthew, comment est né So Ethic ?
Matthew : Cela doit faire environ deux ans que j’essaye d’imposer la mode éthique au salon. Les débuts étaient plutôt timides. Il y a deux ans, le développement durable se résumait pour le salon à une plateforme informative plus qu’à un véritable secteur. Nous avions alors réussi à dénicher 18 marques seulement, dont Ekyog… puis la progression a été exponentielle ! En septembre 2006, 43 marques se sont manifestées pour participer à l’aventure, puis 73 marques en février 2007. En septembre 2007, quand on a vu que plus de 90 marques acceptaient notre invitation pour venir au salon, on a carrément décidé d’ouvrir un secteur mode éthique au salon du Prêt-à-Porter.
Femininbio.com : Et quel est le premier bilan de cette opération ?
Matthew : Et bien je dois t’avouer que je suis ravi de la tournure des choses. Le secteur So Ethic attire beaucoup de monde, nous avons eu droit à la visite de Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances, et à celle de Nathalie Kozciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’écologie. En ce qui concerne les exposants, la qualité des articles présentés est exceptionnelle et nous avons réussi à convaincre beaucoup de partenaires dans le commerce équitable de nous faire confiance. On a installé un bar équitable avec l’aide de Max Haavelar, des marques internationales ont fait le déplacement pour le salon, nous avons organisé un défilé de mode éthique d’excellente qualité et de nombreuses marques, telle Blue Bretzel, nous ont suivi dans notre volonté de réaliser une exposition de mode éthique. En plus cette année, nous avons une marraine pour le salon : Katharine Hamnett, reine de la mode à Londres dans les années 80 et entièrement engagée dans l’écologie aujourd’hui, au travers entre autre de la mode bio. Je dirais que le bilan est donc plutôt positif.
Femininbio.com : Le bio dans la mode, c’est une tendance ou un mouvement de fond ?
Matthew : Non seulement je pense que c’est un mouvement de fond qui va encore évoluer et s’étendre, mais je dirais même plus : j’en suis convaincu. A mon avis, dans quelques années ce mouvement atteindra les masses, avant de s’attaquer au secteur du luxe. Mais je suis sûr que c’est tout sauf la tendance du moment, il n’y a qu’à voir l’expansion du secteur So Ethic de salon en salon. Et encore, vous n’avez rien vu : on vous prévoit un secteur encore plus grand et plus beau pour les prochains salons !
Femininbio.com : Une dernière question piège, Matthew : So Ethic est-il écologique ?
Matthew : Je m’y attendais à celle-là ! Bien sûr, on peut toujours faire plus pour l’écologie. Nous cette année, nous avons imprimé les plans du salon sur du papier recyclé et nous sommes en train de réfléchir à la façon d’aménager les prochains salons pour être le plus possible respectueux de l’environnement. Nous travaillons d’arrache-pied pour nous améliorer sur chaque salon !