Après la naissance, le nouveau-né sain présente une période d’environ deux heures en éveil calme et en alerte, propice aux apprentissages et à leur mémorisation. Si, après avoir été essuyé, le bébé est laissé tranquille peau contre peau sur le ventre de sa mère, il va ramper jusqu’au sein, puis il va prendre le mamelon de sa propre initiative et commencer à téter. Ce processus de « fouissement » peut prendre une heure ou plus.
Pendant toute cette période, la mère et le nouveau-né doivent donc rester ensemble, sans être dérangés, car ces réflexes peuvent être facilement perturbés par nos pratiques de soins habituels. L’aspiration naso-pharyngée ne doit pas être systématique ; les soins de routine (mensurations, cordon, etc.) seront reportés plus tard ; la lumière vive et le bruit seront évités.
Le contact précoce et prolongé entre le nouveau-né et sa mère facilite donc la mise en route de l’allaitement maternel. Mais il a aussi beaucoup d’autres avantages :
- Il favorise l’adaptation thermique du nouveau-né
- Il améliore son bien-être (pleurs beaucoup moins fréquents)
- Il favorise l’adaptation métabolique (meilleur dextro et correction plus rapide de l’acidose métabolique)
- Il permet au nouveau-né d’être colonisé en 1er lieu par la flore bactérienne « familiale »
- Il facilite l’établissement du lien mère-enfant.
Cette façon d’accueillir le nouveau-né nous oblige à revoir nos pratiques de soins pour qu’elles soient plus respectueuses de la biologie de la mère et de l’enfant, et plus favorables à la réussite de l’allaitement maternel et au lien mère-enfant. Bien évidemment il faut aussi rester attentif à la sécurité physiologique : être vigilant, mais sans participation active si tout va bien.