Retrouvez cet article dans le magazine FemininBio #23 juin-juillet 2019
>> Pour retrouver la liste des points de vente, c'est ici
Lorsque malgré nous nous pensons: "C'est de ma faute,je ne suis pas assez calme, pas assez soignée, pas assez affirmée, je devrais faire plus d’efforts...", le féminisme répond : "Ce n’est pas de ta faute, tu fais au mieux".
Selon moi, la plupart de nos soucis naissent d'une même cause : le patriarcat. Malgré des progrès indéniables, nous vivons encore dans une société machiste dans tous les domaines. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est libérateur de prendre conscience de l’ampleur de ce système et de son influence dans notre quotidien.
En devenant féministe, j’ai pris du recul quant aux injonctions liées à l’apparence des femmes. Nous sommes censées être minces, pas trop grandes, pas trop fortes, plus petites que notre partenaire, porter des vêtements et chaussures qui entravent les mouvements... Ces codes n’auraient-ils pas quelque chose à voir avec une vulnérabilité imposée et un statut de dépendance organisée des femmes ? Je n’ai pas changé de look depuis que je suis féministe, mais je m’autorise le confort d’autant plus que j’ai pris conscience que l’inconfort est imposé aux femmes et que ce n’est pas un hasard.
Ma vie sexuelle aussi a été transformée. Avant, je consentais. À présent, je désire. Avant, je "relançais mon couple". À présent, je m’écoute, parce que mon intimité physique et émotionnelle est trop précieuse pour qu’il me soit acceptable de subir. Je ne cède plus, je partage avec un enthousiasme franc.
Le féminisme m’a appris que chaque femme doit être au centre de sa vie et de sa sexualité, et que rien n’est plus important que son intégrité.
Diplômée de Sciences Po Paris, formatrice à l'égalité et ex-porte-parole d'Osez le féminisme !, Pauline Arrighi est aussi l'auteure de "Et si le féminisme nous rendait heureuses ?", paru chez Interéditions.