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Un sac en plastique ? non merci !

Mis à jour le 25 février 2021
La poche en plastique est-elle écologique ? De symbole, le sac en plastique jetable est devenu le bouc émissaire de notre société de consommation. Comme le dit Hugo Verlomme (1) « il semble que ce soient ses qualités essentielles qui se sont retournées contre lui : gratuité, légèreté, solidité, tout ce qui contribue à son éparpillement dans la nature. »

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sac bio

Il est vrai qu’aujourd’hui, 18 milliards de ces poches sont distribuées chaque année dans les magasins, et même si moins de 1% d’entre elles sont dispersées sur le littoral français, cela fait tout de même 120 millions de pièges mortels pour les méduses, tortues, mammifères marins et oiseaux de mer et un impact lourd pour la nature : la durée de vie d'un sac peut aller jusqu'à 400 ans...

Félicitons-nous des mesures prises par les grands distributeurs, Leclerc en tête, pour endiguer ce flot mortifère, en proposant des sacs réutilisables et recyclables. 

En revanche, méfions-nous de la récente loi française qui prévoit qu’à partir de 2010, la commercialisation et la distribution gratuite du « sac de caisse » non biodégradables soient interdites ; cette loi pourrait bien être destinée à servir les intérêts particuliers de quelques lobbies agricoles en mal de débouchés, plutôt que ceux des baleines et des mouettes. 

Prenez l’amidon de maïs, dont on fait un plastique biodégradable : la culture du maïs exige beaucoup d’eau et elle sera d’autant plus chimique ou OGM que le grain ne sera pas destiné à être mangé (même problème avec les agro-carburants).   Enfin et surtout il n’y a aujourd’hui pas de sac biodégradable qui ne soit fabriqué avec au moins 50% de matière fossile !

Les sacs en papier sont eux aussi biodégradables.  Mais la production du papier, pour laquelle il faut abattre des arbres, est très polluante et  gourmande en eau.  Les sacs en papier, plus lourds et 10 fois plus volumineux que ceux en plastique, entraînent également une plus forte consommation de carburant et autres nuisances liées à leur  transport (1). 

Qui dit biodégradable dit compost.  Car les déchets organiques ne sont pas un cadeau pour les incinérateurs d’ordures ménagères, filière malheureusement privilégiée par les pouvoirs publics, malgré les dangers et pollutions qu’elle génère.  « Le pire serait que, du fait de l’interdiction des sacs plastiques, on se trouve obligé de rajouter du combustible aux matières putrescibles pour les incinérer. Ce serait ridicule. C’est en effet grâce à l’apport énergétique des plastiques et des cartons qu’on n’a pas besoin de rajouter de combustibles dans les incinérateurs » (2).

Alors, dans ce domaine plus que tout autre, la solution réside vraiment dans l’évolution de nos gestes quotidiens.  Pour ma part, j’ai partout, dans mon sac à main, le coffre de ma voiture et dans mon cabas, une réserve suffisante de poches  en plastique et en papier  de deuxième main.  Je ne rechigne pas à passer rapidement une poche un peu sale sous le robinet, plutôt que de la mettre dans un autre sac en plastique qui s’appelle la poubelle. 

Mieux, pour une somme modique, on trouve chez Monoprix de très jolis petits sacs pliables, de toutes les couleurs, à glisser dans son sac à main.  L’intemporel filet à commission prend lui aussi bien peu de place, il est solide  et contient beaucoup.  Quant au panier en osier, plus qu’un emballage, c’est  un véritable accessoire de mode pour aller au marché, et un objet de décoration à la maison.  J’en ai  de toutes les tailles, accrochées aux poutres du plafond.

Au marché, j’ai tissé, grâce à une petite phrase magique mille fois répétée, des liens particuliers avec les commerçants : « Je n’ai pas besoin de sac, merci ».
 
Si vous n'avez pas encore de sac de course, de cabas, choisissez-le éthique et écolo. Des adresses ?  Comptoir ethique, BilumDeux filles en filMonsieur Poulet , Alter Africa



(1)    La guerre du pochon, paradoxes pour un écocitoyen, par Hugo Verlomme éditions Yago, juin 2006
(2)    Source : Michel Loubry, délégué général de PlasticsEurope, cité dans « La guerre du pochon ».
Katia Kanas

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