Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #24 août-septembre 2019
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Et si l’on vous disait que le tournoiement blanc des derviches, danseurs mystiques soufis, est désormais à la portée de tous ? Cette méditation en mouvement est un moyen de se reconnecter au monde qui nous entoure à travers une transe extatique. Sonia Aubel, devenue enseignante, nous guide à travers ses pas envoûtants.
La danse du Samâ, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une danse dite "extatique" s’adressant aussi bien aux hommes qu’aux femmes qui, auparavant, pratiquaient dans des lieux distincts. Elle faisait à l’origine partie des enseignements spirituels de certains ordres judéo-chrétiens, avant de trouver à s’épanouir plus amplement dans le soufisme, branche mystique de l’Islam. La pratique s’est ensuite propagée en Égypte et en Syrie et jusqu’en Asie centrale, dans le monde persan. Sonia Aubel partage: "Les soufis, des gens simples, vivant dans le monde, avaient compris et expérimenté le pouvoir de la musique et de la danse sur l’âme humaine."
Les séances de Samâ sont donc une modalité d’invocation divine. Elles font appel à "l’énergie de la spirale". Ce mouvement giratoire est propice à la manifestation dansée de l’audition spirituelle qu’on appelle le "Samâ". Un art subtil qui allie la maîtrise et l’abandon de soi dans une transe consciente.
Toutefois, même si cette pratique trouve ses origines dans l’Islam soufi, Sonia ne revendique aucune appartenance religieuse. Elle précise qu’elle pratique la danse du Samâ dans le cadre d’une spiritualité ouverte et laïque : on ne parle pas de convictions pour se concentrer sur le ressenti. Un ressenti sur lequel on ne met pas de mots : "Je nous invite à ne pas tenter de partager, à l’aide des mots, les expériences intimes de notre vécu du Samâ, car ce partage a lieu directement 'd’âme à âme' lorsque nous dansons ensemble."
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Pourquoi pratiquer la danse du Samâ ?
"La danse du Samâ est une danse de paradoxe : c’est la rencontre du ciel et de la terre, c’est l’immobilité dans le mouvement, le vide dans le plein, le contraint dans le libre, c’est l’alternance de l’ombre et de la lumière...", explique Sonia. C’est l’action combinée de ces deux spirales d’énergie qui permet la connexion aux origines et la régénération énergétique.
Dans les cercles de danse, l’état de Samâ peut être expérimenté grâce à l’écoute de musiques et de chants abordant des thèmes tels que l’ivresse spirituelle et l’amour divin. À l’écoute de ces chants et dans le tournoiement du corps, on peut alors, dans l’oubli de sa propre personne, se sentir submergé par quelque chose de "très grand", qui nous dépasse, et ressentir joie et ivresse divine. Mais le Samâ va au-delà de ces sensations. Il nous convie à l’exploration profonde de notre être et, dans le dépouillement de nos aspects superficiels, à nous reconnecter à ce qu’il y a de plus précieux en nous, notre essence.
Si vous souhaitez vous initier à la danse soufie, il existe des stages et des séminaires partout en France. Sonia Aubel anime des stages à raison d’une fois par mois dans la région d’Arles, et ailleurs, à la demande des stagiaires. Une fois par an, elle propose des séminaires en France et en Ouzbékistan, en Asie centrale, terre de prédilection de la danse du Samâ.
Prochains stages : 5-6 octobre 2019, 16-17 novembre 2019, 18-19 janvier 2020
Le site de Sonia Aubel : danse-reliance.fr
