Le marketing est une discipline devenue incontournable pour mieux vendre des biens de consommation dans une société noyée de produits tous plus beaux et miraculeux les uns que les autres. En effet en tant que consommateur, nous avons besoin de rêve, d’évasion, de belles histoires et les marques savent les raconter. Au point parfois d’abuser de notre crédulité.
Le karité fait partie de ces produits dont le marketing a davantage bénéficié aux marques de cosmétiques qu’aux femmes africaines dont l’image est régulièrement utilisée pour vanter les bénéfices et l’authenticité du karité…Sauf qu’aucune femme africaine n’utilise du karité blanchi et désodorisé.
Sur les 16.000.000 de femmes à la base de la production d’un soin au karité, à peine 2% bénéficient de conditions de travail véritablement équitable. Tout simplement parce qu’entre le beurre de karité qu’elles produisent pour se soigner et celui qui est entre vos mains, se trouve toute une industrie de raffinage. Cela fait des siècles que cette situation perdure et il n’en sera jamais autrement tant qu’il n’y aura pas plus de transparence sur les caractéristiques et l’origine des produits au karité que les marques proposent.
Il faut au moins 5% de karité dans un produit pour qu'il soit efficace
D’après les études menées par Renard sur l’efficacité du beurre de karité, Il faut un minimum de 5% de karité pur dans un soin pour bénéficier des propriétés réparatrices du karité et appliquer deux fois par jour du beurre de karité pur pour obtenir de bons résultats. Pourtant à la lecture de la liste des ingrédients d’un soin lait, crème, baume, pommade, onguents...il est difficile en tant que consommateur de se faire une idée de la quantité de karité introduite dans la formule et de la nature du karité utilisé.
Raffiné ou non raffiné, comment savoir quel karité est dans ma crème ?
Le raffinage industriel consiste à supprimer les actifs naturels du karité susceptibles d’accélérer son oxydation lorsque celui-ci est mal conservé ou présente des caractéristiques peu plaisantes pour le consommateur (forte odeur repoussante, présence de résidus et couleur sombre liés à l’utilisation d’amandes de mauvaise qualité). La décoloration, la désodorisation et la suppression des acides gras insaturés (les bons acides gras) qui réagissent mal notamment lorsque le karité est chauffé à haute température sont les principales étapes de cette opération.
Le raffinage du karité a donc un intérêt pour les industriels …moins pour le consommateur à qui l’on promet de bénéficier des propriétés du karité des femmes africaines. En effet, à l’arrivée, après raffinage industriel, le beurre de karité blanc, désodorisé, décoloré, à l’aspect proche de la vaseline, proposé au consommateur, n’a plus rien du karité jaune à beige, à l’odeur caractéristique mais légère, rapidement absorbé par la peau, que les femmes africaines utilisent pour se nourrir et se soigner.
Le karité raffiné industriellement porte un non trompeur car il s’avère être un sous-produit du véritable beurre de karité des productrices de karité, fin par nature, qui ne nécessite donc pas de raffinage industriel. Mais après avoir vendu le karité issu d’un raffinage industriel pendant des années comme étant le karité naturel ou pur d’Afrique, comment des marques même certifiées bio peuvent se "rattraper" ? Et s’il suffisait d’exposer simplement les raisons pour lesquelles une marque de cosmétique peut privilégier un beurre de karité raffiné ?
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