On sait que, dès la naissance, le contact rassure la mère et l’enfant. On décrit chez tous les petits mammifères un « cri de détresse à la séparation » (SDC = separation distress call) qui s’apaise dès que le contact physique avec la mère est rétabli. En fait, on peut dire, avec le Dr Bergman, que l’« habitat » naturel du bébé après la naissance, c’est le corps maternel. Quand on le sépare de cet « habitat », il a, comme tous les petits mammifères, cette « réaction de protestation-désespoir », qui aide à la survie en diminuant la dépense énergétique et la croissance, via une diminution du rythme cardiaque et de la température corporelle et une augmentation massive de la production d’hormones du stress. Une fois que la mère et le bébé sont réunis, le rythme cardiaque et la température corporelle du bébé remontent et les hormones du stress diminuent (des études ont montré que le contact peau à peau entre la mère et son bébé réduit la production d’hormones du stress de 74 %.).
Cette proximité physique, ce contact peau à peau peuvent exister même sans allaitement au sein, bien sûr. Mais étant donné la valorisation dans notre culture d’un maternage « distal » plutôt que « proximal », les bébés allaités au sein ont beaucoup plus de chances de bénéficier de cette proximité que les bébés nourris au biberon. Car le sein ne peut être donné à distance, contrairement au biberon qui peut l’être à distance de la longueur du bras (voire sans présence humaine quand on arrive à « caler » le biberon pour que le bébé le boive tout seul).
Pour en savoir plus, lire Porter bébé, aux éditions Jouvence