Gubse est une jeune photographe turque de 28 ans. Née à Istanbul où elle a plus tard étudié le journalisme, elle a ensuite fait un master d’arts visuels et appliqués à la Sorbonne. Elle vit aujourd’hui en France où elle exerce son métier de photojournaliste pour différents médias. Elle est aussi en charge du projet Human of Istanbul
[video:https://www.youtube.com/watch?v=c5vlnAkhOHw width:400 autoplay:1]
Qu’est-ce que vous vouliez faire quand vous étiez enfant ?
Je voulais être policier.
Avez qui aimeriez-vous boire un café ?
Simone de Beauvoir. J’aimerai beaucoup pouvoir discuter avec elle.
Si vous pouviez faire enseigner quelque chose dans toutes les écoles du monde, qu’est-ce que ce serait ?
L’empathie. Parce que je trouve que son absence se fait ressentir dans notre monde aujourd’hui.
Quelle est pour vous la principale caractéristique commune à l’être humain ?
Nous sommes tous des animaux.
Si vous étiez président des Etats-Unis, quelle serait votre première réforme ?
Je vais me répéter mais je voudrais que toutes les écoles enseignent l’empathie. Ce serait ma première réforme.
Que feriez-vous si l’on vous donnait maintenant 1 million de dollars ?
Je commencerai par créer une fondation pour l’éducation des filles en Turquie. Ensuite je me lancerai quand un grand voyage autour du monde pour prendre des photos et réaliser mes projets.
De quoi avez-vous peur ?
J’ai peur des insectes, vraiment. Même quand ils sont minuscules et inoffensifs, ils me font très peur.
Pouvez-vous dessiner quelque chose de beau ?
D’abord je voudrais dire que je trouve l’air de la mer très relaxant. J’imagine que cela est lié au fait que j’ai vécu à Istanbul. Le bruit des mouettes a un effet très apaisant sur moi. C’est pour cela que j’ai dessiné un bateau au milieu des vagues, mais j’ai dessiné les mouettes de manière un peu disproportionnées car je voulais qu’elle plus grandes que les hommes et qu’elles aient un rôle important.
Fermez les yeux, vous êtes en 2100, que voyez-vous ?
Vraiment ? Pour être franche je ne suis pas très optimiste. Il y a toutes ces choses que nous partageons et voyons sur les réseaux sociaux. D’un côté il y a la guerre et toute cette haine que nous voyons. De l’autre côté on voit qu’on va bientôt pouvoir vivre dans les nuages et qu’on trouve des manières de protéger notre environnement.
Quelle est la plus belle chose que vous ayez vue dans votre vie ?
Quand je suis arrivé en France, au début je logeais à Aubervilliers. Pour la première fois, j’ai rencontré des personnes de partout dans le monde. C’est vraiment génial de vivre dans un environnement aussi multiculturel, avec des personnes d’Afrique, d’Asie etc. Nous n’avons pas cela en Turquie.
Si vous deviez écrire un livre sur le monde d’aujourd’hui, quel titre lui donneriez-vous ?
L’avidité. Je pense qu’elle est partout autour de nous, et qu’elle nous fait perdre nos valeurs.
Quelle est la spécificité culturelle turque qui vous rend le plus fier ?
D’abord nous sommes une nation très accueillante. La probabilité que nous deveniez sans-abri chez nous et quasiment nulle. Si vous frappez à la porte d’un étranger, nul doute qu’il vous accueillera. Après je voudrais parler de la cuisine. Maintenant que je vis en France, je me rends compte que la gastronomie turque n’est pas du tout valorisée pour ce qu’elle est, et cela me rend triste. C’est dommage qu’on associe systématiquement notre cuisine aux Kebabs qui sont gras et mauvais. Notre gastronomie est vraiment délicieuse, et je souhaite à tout le monde de la découvrir. Peut-être que j’ouvrirai un restaurant turc dans une dizaine d’années, alors je ferai profiter à tout le monde de toutes nos saveurs.
Si vous pouviez faire n’importe quel métier, sans rapport à l’argent, que feriez-vous ?
Je suis diplômée de journalisme et j’essaye actuellement de m’en sortir en étant photographe reporter. Par exemple, je gère le projet Humans of Istanbul, même si je n’en tire aucune rémunération.
J’aimerai réussir à vivre et payer mon loyer de ma passion. Il n’y aucun autre métier que j’aimerai faire.
Si vous deviez décrire notre planète à un extraterrestre, que lui diriez-vous ?
Il faut tomber amoureux, sinon ce monde est trop dur.
Et vous, quelle question aimeriez-vous poser au monde entier ?
Quand avez-vous dit « Je t’aime » pour la dernière fois ?
En savoir plus sur le projet : 20 Questions to the World.
Je m'abonne au bimestriel FemininBio magazine en version papier, ou en version pdf à partir de 15€ par an