A cela, on peut ajouter près de 10 millions de personnes mortes de la faim et d’eaux contaminées, 13 millions victimes de maladies contagieuses, 11 millions d’enfants de moins de 5 ans morts prématurément, 2 millions de personnes victimes du HIV Sida. Sans compter, ceux qui sont morts suite à des cancers provoqués par l’absence de normes et de sécurité dans l’industrie de certains pays et la catastrophe de BP dans le golfe du Mexique, etc.
2010 fut aussi l’année la plus chaude jamais mesurée depuis que la météo existe ! La concentration de gaz à effet de serre n’a jamais été aussi forte. 11 millions d’hectares de forêts ont été détruits, 14 millions d’hectares désertifiés, 5,6 perdus en raison de l’érosion des sols et 9 millions de tonnes de produits chimiques déchargés par l’industrie dans la nature… Enfin, 130 000 espèces auront disparu en 2010…
Que peut-on attendre en 2011 ? Pas moins et peut-être pire… En effet, la célèbre revue scientifique « Nature » vient de publier deux études qui permettent pour la première fois de lier les émissions des gaz à effet de serre, dues à l’activité humaine, avec la récurrence récente des épisodes des précipitations extrêmes telles qu’en ont subi encore récemment l’Australie. Une hausse de la concentration en gaz à effet de serre augmente la température moyenne de la basse atmosphère et favorise ainsi le phénomène d’évaporation d’eau. La quantité de vapeur d’eau stockée dans l’atmosphère est donc plus importante, ce qui crée un risque accru de précipitations extrêmes. Ceci explique donc cela… La concentration des gaz à effet de serre perdurant, il faut s’attendre en 2011à une hausse nouvelle de la température moyenne de la planète avec le lot de catastrophes afférent. Plutôt que de relancer un énième débat sur l’islam, le Gouvernement français ferait donc bien mieux de remettre sur la table le débat commencé lors du Grenelle de l’Environnement.
Eclair dans la grisaille : Michael Porter, le plus réputé des professeurs de Harvard qui conseille les PDG des plus grandes entreprises mondiales, vient d’écrire que l’objectif stratégique des entreprises aujourd’hui ne devrait plus être simplement de créer de la valeur pour ses actionnaires mais de la valeur pour la société toute entière. Son idée force, c’est qu’en plaçant au cœur de son action les préoccupations environnementales et sociales, l’entreprise en retirera les bénéfices. Puisqu’il le dit…faisons-le.
Patrick Widloecher est actuellement conseiller du Président du groupe La Poste sur les aspects Développement Responsable et Déontologie. Retrouvez son dernier livre, Le guide du développement durable aux Editions Eyrolles et Comment se déplacer sans polluer chez Spécifique Editions.