On naît timide et on le reste ! D’ailleurs, selon Jérôme Kagan, de l’université de Harvard, 15 à 20 % des enfants naîtraient timides et la timidité pourrait être un trait de caractère héréditaire. En effet, il a été démontré que les enfants timides avaient une des aires du cerveau en constante hyperactivité, comme l’un de leurs parents.
On peut s’habituer à vivre avec, même en profiter et en jouer, mais cela ne veut pas dire que l’on est intimidable. Les timides sont souvent des personnes téméraires et courageuses. Elles ont acquis ces qualités au cours de leur jeunesse pendant laquelle il leur a fallu beaucoup de puissance de caractère pour vivre avec des gens qu’ils ne comprennent pas toujours et pour faire cesser les inévitables moqueries des faux courageux qui ont plus vite fait de s’attaquer à un timide qu’à un fort en gueule !
Ils ont d’ailleurs souvent des surprises, et j’en parle en connaissance puisque je suis timide et… roux. Alors imaginez le nombre de bagarres que j’ai dû affronter le jour de la rentrée des classes il y a soixante ans dans le fond de la cour de récréation ! Maintenant, je donne des conférences devant des centaines de personnes et je me considère comme étant toujours timide.
J’ai appris à parler en public, je maîtrise mon sujet, et ma timidité me force tous les jours à être plus performant. Les timides ont tous ce besoin de contrôle qui leur permet de ne pas avoir à réfléchir trop vite en direct et devant du monde, c’est donc une force si l’on en est conscient. Donc, les bonnes questions sont les suivantes.
Si vous êtes timide, comment avez-vous fait évoluer votre timidité ?
C’est pendant la petite enfance et l’adolescence, en fonction principalement du milieu familial, social et scolaire, que les timides vont progressivement tester la réponse qu’ils apportent à l’incompréhension dans laquelle ils vivent, et façonner leur attitude pour la vie.
Soit, à force d’humiliations, ils préfèrent devenir introvertis et s’isolent progressivement, ils procrastinent avec légèreté et sans culpabilité, sachant très bien que, de toute façon, ils sont nuls et que ça ne marchera pas, puisqu’on n’arrête pas de leur dire depuis qu’ils sont tout petits…
Soit ils deviennent des leaders créatifs, ils ont pris l’habitude de riposter et comme ils ne peuvent s’adapter à leur environnement, ils adaptent le monde à leur façon d’être et créent ainsi l’art de vivre de demain.
Les timides sont rarement timides envers eux-mêmes, ou alors c’est du manque de confiance en soi dans certains domaines ou de la schizophrénie, ils sont timides quand il faut affronter le monde extérieur ! Il leur faut arrêter de croire que la timidité est une catastrophe pour apprendre à vivre avec et en tirer parti.
Êtes-vous devenu timide ?
Donc vous n’êtes pas vraiment timide, vous étiez un enfant plutôt normal, une adolescence tranquille et pas de problème significatif, mais les échecs répétés de la vie, une famille sans amour ou sans gouvernance, un professeur méprisant, une rupture sentimentale douloureuse, un examen raté… et vous êtes devenus renfermés. Votre philosophie est plutôt de ne pas avoir envie de prendre un autre risque pour éviter un échec supplémentaire qui pourrait être la goutte qui fait déborder le vase… Vous flirtez avec la dépression, et les gens pensent que vous êtes timide, alors que vous voulez simplement que l’on vous laisse tranquille. Et comme vous ne voyez pas vraiment le monde, vous ne savez pas quand dire « Non » ; sans compter le fait que vous pensez qu’il va falloir justifier votre « Non » et que c’est généralement là que commencent les problèmes ! Donc, timide rime pour vous avec maladresse, incompétence, solitude… Et ça vous va très bien !
Êtes-vous intimidable ?
Que ce soit dû à une constitution physique fragile, une situation exceptionnelle, une imagination débordante orientée catastrophes, un handicap physique, trop d’échecs… ce n’est pas de la timidité, c’est un manque de réalisme, de la peur, de la fainéantise, du trac. Vous n’êtes pas timide, mais certainement peureux ou pas à votre place dans la vie ou dans votre vie. Votre mal s’appelle peut-être dépression, confiance en soi, stress ou phobies.
Cet article est tiré du livre Mes programmes sur mesure d'autohypnose, de Jean-Jacques Garet, paru aux éditions Leduc.