Qui aurait cru que moi, citadine et grande peureuse des insectes, je me retrouverai nez à nez avec des dizaines de milliers d'abeilles, à 1300 mètres d'altitude, sans aucune combinaison d'apiculture ?
Car oui, quand la marque Ballot Flurin m'a invitée à vivre cette expérience inédite, je m'imaginais bien évidemment m'approcher des ruches dans une immense combinaison blanche qui me protège de l'agitation extérieure. Vous vous en doutez, ça ne s'est pas vraiment passé comme ça.
Le jour d'avant
Quand je suis arrivée à Lahitte (Gers, Occitanie), l'équipe d'apiculteur.rices de la marque m'avait prévenue : les abeilles ne piquent que lorsqu'elles se sentent en danger, ou lorsqu'elles sentent en nous une frustration, une douleur, à l'endroit où elles plantent leur dard. Les abeilles ressentiraient nos émotions, nos craintes, nos blessures. N'étant pas très à l'aise avec le monde des pollinisateurs, et tout ce qui peut piquer ou mordre en général, je m'attendais à ce que ce séjour se termine relativement mal.
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Mais tout naturellement, les apilcuteur.rices m'ont présentée aux abeilles de manière très progressive : d'abord au loin des ruchers, sans jamais me brusquer, puis en m'approchant petit à petit des ruches. Et là, incroyable : je me retrouve allongée sur une planche posée à même les ruches ! Chez eux, cette pratique est tout à fait normale puisque c'est au contact de leurs principales collègues, les abeilles, qu'ils se ressourcent et retrouvent le calme.
J'entre alors dans une autre dimension, et découvre que le bourdonnement de milliers d'abeilles est un bruit, ou plutôt fond sonore, absolument relaxant et agréable. On m'explique cela par le fait qu'un bourdonnement d'abeille est proche de l'unité de fréquence en hertz du "Om" en méditation. Non seulement je suis complètement détendue, mais je ressens à ce moment une immense confiance envers ces petits insectes bien pressés par leur travail de pollinisation (et qui n'avaient que faire de ma présence).
Assise dans le rucher
C'est le lendemain que les choses se sont corsées pour moi. Assise dans l'herbe fraîche du Cambasque (à Cauterets, dans les Hautes Pyrénées), Catherine Flurin, la fondatrice de la marque, annonce au petit groupe de journalistes auquel je faisais partie que nous allions traverser un immense rucher de 60 000 abeilles, et même si on le souhaite, y rester quelques instants pour méditer. Elle appelle cela le yoga des abeilles, car tout comme sur un tapis, nous retrouvons la sérénité et l'équilibre intérieur, mais sans les postures.
Effrayée à l'idée de m'approcher de ce nuage noir et vrombissant d'abeilles, j'hésite. En suis-je vraiment capable ? Catherine, elle, a tranché pour moi et m'a prise par la main, car "c'est un moment à vivre au moins une fois" disait-elle, et elle perçoit en moi le courage d'y parvenir.
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En traversant ce couloir d'abeilles affairées, d'un bruit aussi assourdissant qu'impressionnant, je ferme les yeux. Je les sens frôler mes bras, se poser sur mon pantalon, se prendre dans mes cheveux. A un mètre seulement de leur lieu de vie, je m'assois, et Catherine m'étale sur les mains et les bras une eau miellée pour inviter les plus curieuses à se poser sur moi, et faire ma connaissance. Là, posée une bonne demi heure à écouter tous ces insectes, je réalise l'immensité de la nature et à quel point nous ne sommes qu'une infime partie de sa civilisation. Car la vie n'est pas là où l'on la pense, dans nos rythmes citadins accélérés, submergés par des flux d'info continus et des préoccupations parfois bien futiles, mais bien toute cette effervescence qui permet à la Terre de vivre.
Je ressors de cette parenthèse complètement transformée, et presque déçue de ne pas avoir attirée d'abeille sur mes mains miellées. Quand, à la fin de cette rencontre, Catherine m'avoue que "deux abeilles se sont posées sur tes chaussettes pendant de longues minutes, mais je n'ai rien dit pour que tu ne paniques pas". Magie de la nature, me voilà vaccinée contre la peur qui m'habitait. Merci les abeilles.