Ces derniers jours, deux actualités fortes remettent le sujet de la contraception en lumière: d'abord, le retrait du marché européen, annoncé lundi 18 septembre, de l’implant contraceptif définitif Essure de Bayer. Officiellement, cette décision n’a pas été prise pour des raisons de sécurité ou de dangerosité du dispositif médical. En revanche, le laboratoire pharmaceutique déplore un "environnement défavorable" à la prescription de la "solution innovante en matière de contraception". Depuis quelques années pourtant, l’Essure est soupçonné d’être à l’origine de graves effets secondaires, et notamment des troubles neurologiques, musculaires, hémorragiques et allergiques. Et comme le révélait Le Monde en juillet dernier, une action de groupe a été lancée par 400 femmes aux Etats-Unis.
La crise de la pilule a poussé près de la moitié des femmes à la réflexion
Hasard et ironie du calendrier, quelques heures plus tard, le parquet de Paris a annoncé avoir classé sans suite l’affaire dite des pilules de 3e et 4e générations. La crise avait éclaté en décembre 2012, avec la publication par Le Monde du témoignage de Marion Larat, étudiante de 19 ans à l’avenir compromis par un AVC massif en juin 2006. Affirmant détenir la preuve que cet AVC est lié à son traitement hormonal mini-dosé Méliane, ses parents avaient décidé de demander des comptes au fabricant : Bayer... Selon eux, alors que les risques accrus de thrombose veineuse lié à cette pilule oestroprogestative étaient connus, ils ne figuraient pas sur la notice à cette époque. Plusieurs jeunes filles avaient également plainte dans les mois suivants. Et, au printemps 2013, la ministre de la Santé Marisol Touraine décidait de dérembourser les pilules 3G et 4G par précaution... Mais pour l'heure donc, en tout cas selon la justice française, il n'existe pas "de lien de causalité certain" entre la prise de ces traitements hormonaux et leurs séquelles...
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Les méthodes alternatives à la pilule sont nombreuses... mais pas toujours convaincantes
Depuis 4 ans en tout cas, les femmes ont commencé à se tourner vers d’autres moyens de contraception. Selon une étude publiée par l'Inserm, une femme sur cinq avait changé de méthode contraceptive un an après le début de la crise de la pilule. Parmi les méthodes alternatives les mieux connues : le préservatif masculin, le préservatif féminin, le stérilet en cuivre (qui, contrairement aux idées reçues, peut être proposé aux femmes qui n’ont pas accouché), le diaphragme et la cape cervicale. La méthode Ogino (ou méthode du calendrier) fait également son retour. Comme celle qui consiste à prévoir, grâce au suivi de sa courbe de température, la date de son ovulation. Une méthode de contraception 100% naturelle qui est aujourd’hui soutenue par les nouvelles technologies : de nombreuses appli permettent de suivre sa courbe facilement. Parmi elles, NaturalCycles, qui dévoilait, il y a quelques jours, une étude démontrant l’efficacité des "applis contraceptives" : 99% d’efficacité lorsqu’elle est parfaitement suivie et 93% lorsqu’elle est moins bien appliquée au quotidien - contre 91% d’efficacité pour la pilule, affirme l'éditeur américain de l'appli. Bien sûr, chaque histoire et chaque cas est différent et pour faire le bon choix, il est indispensable de demander conseil à son médecin.
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Bientôt une pilule 100% végétale ?
Mais entre contraintes, effets secondaires et désagréments, toutes les femmes n'ont pas encore trouvé leur bonheur parmi les méthodes contraceptives existantes. L'espoir pourrait, pour celles-ci, venir des Etats-Unis où des chercheurs planchent sur une pilule 100% végétale. Ils ont réussi à isoler des principes actifs végétaux qui permettent d’annuler l’activation du sperme : le lupéol et la pristimérine. Et si de nombreux tests doivent encore être réalisés, les premiers résultats de ces études sont très encourageants.
Et vous ? Quelle méthode contraceptive utilisez-vous ?