Et si c’était le bon moment pour devenir libre ? Mais peut-on être libre sans pouvoir choisir ? Avons-nous véritablement le choix lorsque nous ne sommes pas conscients de notre pouvoir créateur et de ce qui nous empêche de le révéler ?
Tout peut changer. Nos pensées, nos croyances, nos actions, nos mémoires cellulaires inconscientes émettent, à notre insu, des fréquences qui attirent d‘autres fréquences similaires, sous forme de personnes et d’événements.
Ces révélations sont un support fabuleux pour sortir de l’état de victime dans lequel nous croyons être lorsque tout va de travers. Car c’est la certitude d’être victime, d’être impuissant qui risque de nous piéger dans trois angles figés qui constituent ce que l’on nomme le triangle dramatique "persécuteur-sauveur-victime", trois pôles interactifs qui valsent ensemble, s’invitent mutuellement dans ce scénario. Ils se particularisent par un dénominateur commun constitué par la blessure narcissique, le manque d’amour de soi et l’occultation de la conscience. Le manque d’estime et d’amour de soi peut nous amener à interagir avec réactivité, reproches et victimisation.
Qui n’est pas tombé au moins une fois dans ce piège ? Les copines soufflent : "Tu ne peux pas te laisser traiter comme cela, réagis ! Ce n’est pas juste ! Fais-lui payer !" Certes, les conflits font partie de l’évolution humaine, mais à condition qu’ils débouchent sur des remises en cause et une élévation de l'être. Les prises de conscience permettent de progresser sur le chemin de la connaissance de soi et de l’autre.
Un effet secondaire de ce triangle : l’illusion d’être reconnu et aimé. Lorsque nous sommes enfermés dans ce triangle, on peut croire n’avoir aucun choix. Le trio inséparable victime-persécuteur-sauveur permet de passer d’un rôle à l’autre, chacun se nourrissant des deux autres.
C’est d’ailleurs lorsque nous passons d’un rôle à l’autre que les subtilités psychologiques du triangle dramatique apparaissent. Par exemple, le sauveur, épuisé par les demandes d’une victime, peut se transformer en persécuteur. La victime se sentant elle-même en dette vis-à-vis du sauveur peut se transformer en persécuteur. En tant que persécuteur, nous réagissons aux frustrations en les faisant payer à l’autre. Cela peut se manifester par la critique perpétuelle pour l’amoindrir, ou plus encore.
Cela permet de dire que si chacun de nous saute hors de ce triangle, cela induira également un changement au niveau collectif. Mais pour sortir de ce schéma, il faut d’abord le repérer et manifester un profond désir d’évoluer et de briser la chaîne cocréative de malheurs programmés. Sortir du triangle nécessite un véritable désir de changement en sautant dans l’inconnu d’autres possibles.
Lorsqu’on goûte à la liberté d’être, lorsqu’on se libère des idées toute faites, des jugements des autres et des autojugements, il émerge une joie indéfinissable ! Une joie sans cause. Il n’y a plus de véritable solitude mais une connexion avec tout ce qui est, en nous et autour de nous. C’est comme mettre sa main dans celle de la conscience et demander, puis se laisser guider. Dans cette vulnérabilité et ce "laisser-être", il n’y a plus de blessure, plus de dévalorisation. Développer la capacité de rentrer en soi et de s’émerveiller devant la magnificence de la vie développe une telle communion avec tout ce qui est que plus rien ne pourra nous invalider.
Sortir du triangle dramatique c’est devenir LIBRE et plonger dans la vie. C’est également permettre à d’autres de faire ce choix. L’une des clés majeures est de se rendre compte que nous ne sommes pas en tort. Quoi que nous ayons vécu, nous ne l’avons pas été. C’est expérimenter le cadeau de se sentir magnifique malgré (ou grâce à) nos différences. C’est vivre la relation à soi et avec les autres avec respect, confiance, gratitude, vulnérabilité, laisser-être. Que faudrait-il pour que nous puissions créer cela et le transmettre à nos enfants et aux générations futures ?
Meena Goll Compagnon est auteure, conférencière, accompagnatrice du changement, facilitatrice Access Consciousness.