Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #20 décembre 2018- janvier 2019
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Un jour une personne en fin de vie que j’accompagnais m'a dit : "Si j’avais su que la vie était si courte, je me serais moins préoccupé de ce que les gens pensent de moi, j’aurais été plus authentique. Je me sens triste d’être passé à côté de l’essentiel." Il m’est arrivé souvent de recueillir de tels témoignages. Je pense alors à la phrase du dalaï-lama : "Les êtres humains vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir puis meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu."
Il est tellement facile de courir sa vie en restant à la superficie, de passer ses journées à répondre aux demandes, d'enchaîner mécaniquement les corvées, de régler les problèmes, les urgences, de nous plaindre… Parfois, c’est lors d’un anniversaire, d’un accident que nous ralentissons pour nous poser la question : "Est-ce que je vis pleinement le rôle de ma vie ou suis-je figurant dans celle des autres ?"
Nous aspirons tous à être l’acteur de notre vie, à écouter notre cœur, à être authentique, à vivre notre mission d’âme. Nous avons tous des passions, des rêves, des valeurs auxquelles nous souhaitons être fidèles. Nous souhaitons tous choisir notre métier, être libres.
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Pour autant, nous faisons souvent des compromis, des concessions, pour faire plaisir, pour ne pas choquer. Parfois, il s’agit de petites concessions sans importance. D'autres fois, ce sont de véritables sacrifices dont nous ne sommes même pas conscients. Nous nous éloignons alors progressivement de nous et de nos rêves.
Jouer le rôle de sa vie, c’est écouter son corps, prendre le risque d’affirmer son authenticité… C’est retrouver son libre arbitre, oser ce qui est bon pour nous. Voici quelques étapes pour jouer le rôle de votre vie.
Étape 1. Prenez le temps de faire le bilan et passez un temps pour vous
Cette première étape est fondamentale si vous voulez y voir clair. Isolez-vous pour établir un diagnostic de votre vie professionnelle et privée. Posez-vous un certain nombre de questions.
-Est-ce que j’écoute profondément ce que veut mon cœur ?
-Est-ce que j’entends les messages de mon corps ?
-Est-ce que je respecte mon rythme ?
-Est-ce que je sais équilibrer vie professionnelle et vie privée ?
-Est-ce que je prends soin de moi ?
-Suis-je épanouie dans ma relation amoureuse ?
-Est-ce que je vis de ma passion dans mon métier ? Mes qualités sont-elles reconnues ?
Rédigez une trentaine de questions concernant votre vie privée et professionnelle. Puis posez-vous pour consulter vos réponses. Quelle conclusion en tirez-vous ?
Étape 2. Comprenez vos besoins
Nos émotions se manifestent pour nous signaler que nos besoins ne sont pas satisfaits. Colères, peurs, tristesse constituent notre tableau de bord. Êtes-vous à l’écoute de vos besoins ? Savez-vous les identifier et, surtout, sur qui comptez-vous pour satisfaire ces précieux besoins.
Natacha est triste. Chaque jour, elle passe du temps dans la cuisine, pour préparer de bons petits plats. Elle n’aurait pas besoin de grand-chose, simplement d'un compliment, d'un remerciement. Au lieu de cela, ses ados se plaignent que le repas ne leur convient pas et son mari ne semble pas remarquer ses talents. Jour après jour, elle se décourage.
Nous avons tous besoin de reconnaissance. En revanche, si nous ne comptons pas sur les bonnes personnes pour reconnaître notre valeur, il se peut que nous soyons frustrés. Cette étape consiste à identifier vos besoins fondamentaux. Ils sont au nombre de sept.
Par ordre d’importance :
– les besoins physiologiques (manger, boire, dormir) ;
– le besoin de sécurité (savoir que nul ne peut porter atteinte à notre intégrité physique ou psychologique) ;
– le besoin d’utilité (sentir que nous sommes utiles dans ce monde) ;
– le besoin de reconnaissance (sentir que nous sommes reconnus) ;
– le besoin d’appartenance (sentir que nous faisons partie d’une famille, d’un groupe, d’une entreprise) ;
– le besoin d’évolution (sentir que nous nous enrichissons et évoluons d’une année sur l’autre) ;
– le besoin de récréation (sentir que nous pouvons agir juste pour le plaisir et nous amuser).
Pour chacun de ces besoins, identifiez si vous êtes autonome, en codépendance, en dépendance ou si d’autres sont dépendants de vous.
Étape 3. Ressentez ce qui est juste pour vous
Agissez-vous pour plaire aux autres, par peur du conflit, ou parce que c’est juste pour vous ? Prenez-vous le risque de surprendre, de choquer, de décevoir. Nous ne sommes pas responsables de ce que les gens attendent de nous. Dans cette étape, vous allez prendre soin d’entendre ce qui est juste pour vous.
Lorsque Françoise accepte d’inviter ses beaux-parents à dîner, elle sent bien qu’elle n’en a aucune envie. Sa poitrine se serre, ses mâchoires se crispent. Tout dans son corps signale qu’elle ne souhaite pas ce dîner. Elle commence à l’appréhender trois jours avant. Pourtant, elle l’accepte par peur du conflit ou par peur de passer pour "la méchante".
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La meilleure façon de savoir si une situation est juste pour vous est d’écouter votre corps, lui ne se trompe jamais. Lorsque les mâchoires se crispent, que la poitrine se bloque, c’est que le corps dit "NON". Lorsque vous ressentez de la joie, que le plexus se détend, c’est que le corps dit "OUI". Avant de répondre à une question, prenez le temps d’une grande respiration pour écouter ce que votre corps a à vous dire.
Étape 4. Boostez votre estime de vous
Un certain nombre de croyances souvent programmées dans l’enfance nous font croire que nous ne méritons pas de vivre le meilleur, que nous ne sommes pas capables de vivre de notre passion, ou que nous ne sommes pas dignes d’être heureux en amour. Nous passons ainsi notre existence à reproduire des schémas toxiques.
Vous pouvez reprogrammer ces trois phrases – "Je suis capable", "Je suis digne", "Je mérite" – en choisissant pour chacune quatre situations qui vous font du bien. "Je suis capable d’être heureuse en amour", "Je suis capable de terminer ce que j’entreprends", "Je suis capable de vivre de mes passions", "Je suis capable de suivre mon intuition".
À force de répéter ces phrases, elles vont s’engrammer en vous.
Étape 5. Tirez, puis visez
Nous passons beaucoup de temps à imaginer, appréhender, anticiper les conséquences de tel ou tel acte à prévoir. Nous imaginons toutes les stratégies pour ne pas nous tromper, nous imaginons le pire. Au moment de passer à l’acte, nous n’avons souvent plus d’énergie et sommes pleins de doutes.
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Une autre approche consiste à prendre une direction dès lors que vous sentez que votre corps vous y appelle, même si vous n’en connaissez pas les tenants et aboutissants, et de passer à l’acte.
Puis, au fur et à mesure, réajustez toujours à partir de ce que vous ressentez. En agissant ainsi, vous vous mettez en marche, vous réajustez, vous apprenez de vos erreurs et découvrez vos ressources insoupçonnées. Car c’est de nos erreurs que nous apprenons le plus. Le mouvement est la source et le moteur de toute énergie. Agir puis réajuster, c’est la meilleure voie pour redevenir l'actrice de votre vie.
Arnaud Riou est auteur, coach, conférencier et anime des stages partout dans le monde. Retrouvez son dernier livre, Ce soir la lune était ronde, aux éditions Harmonie Solar.
