Cet article a été publié dans le magazine FemininBio #25 octobre-novembre 2019
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L’homéopathie repose sur le principe que lorsqu’une plante, une substance minérale, un champignon, un venin, un extrait animal peut provoquer des symptômes chez une personne saine, la même substance peut aussi guérir.
La belladonne est une plante toxique qui entraîne une rougeur du visage, une accélération du pouls, un mal de tête aggravé par la lumière du jour, une sècheresse de la bouche, parfois même de la fièvre. Le médicament Belladonna, fabriqué à partir de cette même plante, une fois préparée pour être un médicament homéopathique, c’est-à-dire diluée et dynamisée selon un protocole précis, guérira une crise de migraine, une poussée de fièvre, une crise de palpitations.
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Les preuves existent à foison. Les témoignages de guérison, d’amélioration s’accumulent. Aujourd’hui, plus d’un Français sur deux utilise régulièrement l’homéopathie et déclare constater son efficacité. Alors pourquoi tant de haine ? Pourquoi depuis le printemps 2018, cette campagne de dénigrement et d’attaques d’une violence sans précèdent contre la thérapeutique la moins chère, la plus sûre, la moins invasive ? Pourquoi vouloir mettre à bas ce qui marche et qui est sans danger ?
Le côté "extrêmement dilué" de nos médicaments a toujours posé problème. Nos adversaires, parlent malhonnêtement et sans cesse de dilution. Ils omettent soigneusement d’expliquer au grand public (mais eux le savent très bien) qu’un médicament homéopathique n’est pas simplement dilué. Sa fabrication met en jeu un processus de dynamisation, où le tube de dilution est agité un grand nombre de fois. Nous savons que cette dynamisation provoque la formation de nanoparticules qui gardent l’empreinte, la présence physique de la substance d’origine, et donc une information.
Les études qui montrent l’efficacité de l’homéopathie sont nombreuses, pour qui les regardent avec honnêteté. La Haute Autorité de santé ne comporte aucun expert homéopathe en son sein.La manière dont elle a évalué les médicaments homéopathiques les discréditent totalement et nous pouvons nous inquiéter du mode de fonctionnement d’une institution chargée de protéger notre santé.
Une approche spécifique par patient
Alors que le médicament homéopathique est très spécifique d’un profil de patient, la Haute Autorité les a évalués comme le premier anti-inflammatoire venu. En homéopathie, nous avons un médicament par patient et pas un médicament par maladie comme pour les médicaments classiques. Elle a recalé toutes nos études qui ne comportaient pas un nombre de patients suffisamment important, alors que précisément nous ne pouvons avoir ces nombres du fait de la spécificité du médicament homéopathique.
Facile de faire une étude sur 1 000 patients avec un anti douleur ou un somnifère, qui agit sur tout le monde, avec les effets secondaires aussi pour tout le monde ! Pas possible de faire 1 000 patients par médicament homéopathique et ils le savent fort bien.
Un nombre impressionnant d’études prouvent l’efficacité des médicaments homéopathiques dès lors qu’ils sont étudiés sans ce biais implacable qui détruit tout. Imagine-t-on évaluer la psychothérapie en exigeant 1 000 patients qui auraient la même enfance, la même histoire, les mêmes traumatismes ? Ce serait absurde.
Un déremboursement aux conséquences graves
Un tube d’homéopathie coûte aujourd’hui 2,35 euros et est remboursé à 30 %, il engendre 70 centimes de remboursement par l’assurance maladie. À cela, il faut retrancher la franchise médicale de 50 centimes qui s’applique à chaque tube. Nous parlons donc de 20 centimes !
Avec le déremboursement annoncé par la ministre de la santé deux conséquences sont inévitables. Un trou dans les finances de l’assurance maladie. Chaque patient, surtout parmi les plus défavorisés, qui se reportera sur un médicament classique entraînera un coût 35 fois plus élevé.
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En effet, le prix moyen d’un médicament classique est de 10,58 euros et il est en général remboursé à 70 %, ce qui fait 7,40 euros moins la franchise, donc 6,90 euros. Aucune économie là-dedans, juste un profit inespéré pour les médicaments classiques.
Une catastrophe sanitaire
Dix mille morts par an, c’est le bilan des mauvais usages des médicaments, c’est-à-dire des effets secondaires de médicaments qui auraient pu être évités. Cela fait trois fois plus que les accidents de la route. La résistance aux antibiotiques, la dépendance aux médicaments contre la douleur et les tranquillisants, sont les grands enjeux sanitaires à venir. La décision de dérembourser l’homéopathie, qui est une alternative efficace à ces mauvais usages, va donc les augmenter et les aggraver.
L’homéopathie ne soigne pas tout. Les médicaments classiques sont souvent nécessaires. Mais très souvent, elle est une alternative éthique, peu coûteuse, efficace et conforme aux règles de parcimonie pour éviter les accidents liés aux effets secondaires.
Pourquoi tuer ce qui marche, qui est sans danger et qui ne coûte pas cher ? Pourquoi blesser au portefeuille toujours les mêmes, les moins favorisés, qui ne se contenteront plus d‘être seulement ceux qui mangent le plus mal. Ils se soigneront aussi le plus mal.
Au-delà du déremboursement qui est un scandale incompréhensible, c’est un message de dénigrement qui est envoyé à la population et à tous les professionnels de santé qui utilisent avec rigueur cette belle thérapeutique. Cela ne peut pas, ne doit pas avoir lieu. Nous appelons nos patients à rester mobilisés pour que ce déremboursement total prévu au 1er janvier 2021 n’ai pas lieu.
Notre expert
Daniel Scimeca, médecin généraliste, est président de la Fédération française des sociétés d'homéopathie et praticien attaché d'un centre hospitalier intercommunal. Il est l'auteur du livre Homéopathie l'évidence (ed. Rocher).