Il y a 50 ans, la légalisation de la pilule contraceptive était la victoire de toutes les femmes et le signe de leur émancipation. Symbole d’une sexualité libérée, la pilule souffre pourtant aujourd’hui d'une remise en question, voire d’un total dénigrement. Quelles sont les raisons de ce bouleversement ? Quels changements dans la vision des femmes face à cette prise d’hormones quotidienne ? Retour sur une pilule cinquantenaire un peu dépassée.
La fin du grand amour ?
Janvier 2013, c’est le scandale. Diane 35, pilule anti-acnéique, augmenterait les risques d’accident vasculaire cérébral, comme toutes les pilules de 3e et 4e génération. Le nombre d’IVG augmente de 5% dans les six mois qui suivent.
Un scandale qui a permis une prise de conscience: non, la pilule n’est pas un médicament anodin.
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Et pour cause, de plus en plus de témoignages et expertises remontent à la surface pour dénoncer les effets secondaires de la pilule. En 2016, une étude danoise établissait même un lien entre dépression et prise de pilule. Les adolescentes seraient encore plus vulnérables à ces effets indésirables, en raison de la nature des hormones présentes dans leur pilule oestroprogestative de 3e ou 4e génération.
Si ces études ne sont pas là pour dissuader les femmes de prendre la pilule, elles doivent mettre en garde quant au suivi médical lors de la prise d’un tel médicament, surtout pour les plus jeunes. Il est important d’être consciente des risques que la pilule représente, avant de choisir sa contraception.
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Reste cool bébé sinon je te dirai bye, bye
Sur 76,2% des femmes utilisant un moyen de contraception, 32,8% d’entre elles penchent encore pour la pilule (contre 11,9% pour le préservatif) et certaines, pour d’autres raisons que ses vertus contraceptives, comme la diminution de l’acné. Pourtant, la pilule serait responsable de l’épisode « Acné : le retour », qui touche beaucoup de femmes dès l’arrêt de leur prise d’hormones.
Selon l’enquête « Fécond » de l’Institut national d’études démographiques, le nombre de femmes prenant la pilule est passé de 50% à 41% entre 2010 et 2013. Les chiffres ne trompent pas, les effets indésirables et les contre-indications en cas de prise de pilule (comme le tabac) ont été entendus par les Françaises.
Si la loi Neuwirth a marqué une avancée considérable dans la vie des femmes et leur place dans la société, l’objet qu’elle a légalisé ne semble plus être au goût des Françaises.
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