Sur la première marche de podium, la Nef, talonnée par le Crédit Coopératif. Le palmarès en jeu ? Le titre de banque citoyenne responsable. Si la première « n’est pas encore une banque à part entière », le second en est bien une et prouve que la finance peut être responsable. Pour Attac et les Amis de la Terre, les « deux petits établissements coopératifs […] se distinguent par leur fidélité à leurs idéaux coopératifs et solidaires ». Une distinction tout à leur honneur mais malheureusement loin d’être partagée par les grands groupes bancaires français.
Deux groupes se sont auto-exclus en ne répondant pas au questionnaire : les Banques Populaires-Caisses d'Epargne (BPCE) et le Crédit Mutuel-CIC. Un comportement qui les fait logiquement couler en dernière position, tout particulièrement en matière de transparence, élément crucial de la vie citoyenne. Pour les six autres groupes qui ont joué le jeu, les réponses aux 27 questions posées n’ont pas convaincu Attac et les Amis de la Terre. Leur conclusion est définitive : les banques « prennent des risques inconsidérés en recherchant des profits excessifs. Elles malmènent leurs clients, surtout les plus pauvres, et leurs salariés, surtout ceux qui sont en contact avec la clientèle. Elles négligent les conséquences écologiques et sociales de leurs décisions ».
Attac retient du rapport Les banques sous pression citoyenne le manque de responsabilité des groupes bancaires envers la société. « Alors que l'on envisage à nouveau de sortir les banques du gouffre, notre travail met en lumière le fait que les banques ne remplissent pas leur mission en faveur de l'intérêt général », résume ainsi Thomas Coutrot, co-président d’Attac.
Les Amis de de la Terre s’inquiètent quant à eux des conséquences environnementales de l’action des banques. « Les banques veulent nous faire croire qu'elles ont pris le tournant de l'écologie et du social en faisant la publicité de leurs politiques de RSE. Mais la réalité sur le terrain est bien différente, les grandes banques financent toujours davantage de projets destructeurs, violant les droits des communautés locales et portant atteinte irréversiblement à l’environnement et au climat », explique Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers de l’association.
Les banques, mauvaises élèves ? Les résultats de l’enquête citoyenne sont définitifs, et même les banques coopératives ont une marge de progrès. Pour autant, les deux associations ne voit pas dans l’Etat l’autorité la mieux placée pour faire changer la donne. C’est vers les citoyens qu’elles se tournent et elles les invitent à passer à l’action pour « se réapproprier ensemble le système bancaire ».
Synthèse de l’enquête
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