Kate Dwyer et Penelope Gazing ont crée une plate-forme, Witchsy, spécialisée dans les objets (très) originaux. Un lancement en réaction au fait que le site Etsy ait interdit en 2015 à ses adhérents de vendre en ligne des produits « magiques » - comme des baguettes ou potions de sorcellerie. Comme le relaie le média Uzbek & Rica, les deux entrepreneuses ont eu beau par la suite vendre 200.000 produits durant l’année -et, au passage, rémunérer à 80% les artisans et créateurs utilisant Witchsy- elles ont dû, pour dénicher des investisseurs, recourir à une tactique inhabituelle.
Car leurs "collaborateurs, presque tous masculins, répondaient souvent avec du retard, et de façon sommaire et vaguement irrespectueuse", décrivent-elles. L’un d’eux répondant à un de leurs e-mails par un jovial "OK, les filles… ". C’est alors qu’elles créent de toutes pièces un co-fondateur, Keith Mann. "Le genre à jouer au football à l'université, marié à sa femme depuis cinq ans et impatient de devenir père", explique le site Web américain Quartz. Cet homme fictif va signer pendant six mois beaucoup, beaucoup de courriels. Et là, divine surprise, les réponses arrivent plus vite, devenant plus fructueuses.
"Vous désirez parler à un homme ?"
"Je pouvais attendre des jours avant d’avoir une réponse, alors que non seulement Keith avait une réponse, mais on lui demandait s’il avait besoin de quelque chose d’autre", raconte Kate Dwyer. "C’était le jour et la nuit, raconte-t-elle. Avant, cela me prenait des jours pour obtenir une réponse. Non seulement on répondait plus vite à Keith, mais en plus, on lui demandait s’il n’avait pas besoin d’autre chose." D'ailleurs, quand on consulte aujourd'hui la page "A propos" de Witchsy, Kate et Penelope ont maintenu la possibilité pour tout un chacun de "parler à un homme", en mentionnant l'adresse mail de Keith.
L’histoire rappelle celle, relayée en mars 2017, de Martin Schneider, employé d’une entreprise d’édition de CV, qui avait fait le récit de son aventure sur Twitter. Enervé par le fait de constater que ses propositions étaient remises en cause par mail, il remarque avoir signé par erreur du nom de sa collègue Nicole. Les deux camarades ont du coup décidé d’échanger leurs identités virtuelles : "Ca a été un enfer. Tout ce que je demandais ou suggérais était questionné. Des clients, d’habitude si faciles à gérer que j’aurais pu m’en occuper en dormant, devenaient tout à coup condescendants. L’un d’entre eux m’a demandé si j’étais célibataire". Allez camarades, la route est encore longue, mais les drôles d'expériences de ce genre peuvent affluer…
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